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[Paname]

Turc…et fort, comme je t’aime, quand tu me laisses en bouche
Une douce épaisseur comme moelleuse babouche…

Au lait…au lit, croissants, ton liquide est fumant
Et l’amant prévenant t’apporte en souriant…

Noir…et souvent petit, s’avale au coin du zinc,
Et si l’on fait chabrol, accroche bien ralingue…

Concert…ne se boit pas, tu charmais Paris fol
De ses vieux bastringueurs fervents de mucic-hall…

Serré…comme pommé de laitue concentré
De goût, tu nous exploses en bouche et en beauté…

Moulu…béni de la ménagère pressée
Arôme qui te développe dès qu’enveloppe développée…

Corsé…et plein de corps, c’est la fin du repas
Quand fine porcelaine jette tous ses éclats…

En grains…et bien fendus, jolies paires de fesses,
C’est pitié de te moudre, et que libido cesse…

Allongé…cependant, tu étais prêt pourtant
A me dire tes secrets arabes et musulmans…

Double…en tasse profonde, tu refroidis un brin
Le temps que mes volutes ne noient plus ton parfum…

Vert…d’Ethiopie lointaine en gros sacs lourds de jute
Tu changes de climat et bronzes dans nos cahutes…

Crème…petit ou grand, le garçon te débite
Et son patron te tippe en petits tickets, vite…

Liégeois…aristocrate, légère paille aux dents,
Te sirote susurrant des mots d’amour gourmands…

Irish …ou Irlandais, mais restons donc français,
Si j’avais un peu frais, tu me réchaufferais…

Littéraire…pour finir, en belle philosophie
Ton accueil m’est si chaud…comme à ma poésie…


Paname, 5/12/06.

[ImNothing]

...celà me rapelle mon enfance, les jours de marché ma mère nous emmenaient dans un petit café/torreifacteur boire un chocolat chaud...l'odeur me chatouille les narines et titillent les papilles juste en te lisant!

[Jakolarime]

Turc…et fort, comme je t’aime, quand tu me laisses en bouche
Une douce épaisseur comme moelleuse babouche… (...)

Décidément, ton poème est prompt à réveiller les souvenirs. Il m'a fait remonter à la surface ces quelques vers que j'écrivis en 1992 :

Venus des hauts-plateaux, des royaumes Incas,
Du chaud pays où vit la reine de Saba,
Mille odorants ballots pleins de graines magiques
Versent en nos foyers leurs senteurs exotiques.

Mais avant de couler en un subtil nectar
Ce fruit sauvage et roux subit cent avatars :
Brûlé, broyé, moulu, réduit en poudre fine
Il meurt en exhalant sa fragrance divine.

Ô gouttelettes noires ! ô breuvage admirable !
Quel calice saura magnifier vos vertus ?
Quel ciboire étreindra vos saveurs délectables
Pour nous les délivrer à bouche-que-veux-tu ?

Jklrme

[Paname]

Le souvenir des différents cafés, dégustés en lieux divers et variés à qui on les associe, est souvent plus fort en tête qu'ils furent forts en bouche...
C'est du moins à ce point que j'en suis en ce qui concerne ce bel et bon breuvage.
Et c'est un peu ça que mon poème veut dire
Merci de l'avoir lu

Amicalement.
Paname

[lio...]

La babouche...

C'est pour la rime ?

[Paname]

T'as raison...je regrette.
J'ai bien peur qu'elle n'ait pas le velouté interne que j'y avais vu...
Mais "charentaise", ça le fait vraiment pas pour la rime, si ?