De ton désir naissant ou de ton abandon forcé
A jailli l’étincelle de mon destin.
Tu n’as su ou voulu maîtrisé les premières flammes de ce foyer originel,
La tourmente de ta vie m’a laissé choir aux premières lueurs de l’aube,
Ta volonté présageant d’un monde meilleur pour moi
Sans toi.
Tu m’as laissé en mémoire le sang qui irrigue mon cœur,
Tu as légué sans le savoir à tes petits enfants,
celés dans la même lignée obscure,
Une chambre secrète murée par les ans.
Te souviens tu de ce jour, de cette nuit,
Où nos sangs mêlés criaient au monde tout à la fois
la même souffrance de la délivrance,
Le même espoir de la vie conquérante,
Et le deuil apprêté dans ses plus beaux atours
De nos vies démembrées pour le meilleur et pour le pire.
Mon regard aveugle n’a pas oublié.
Sensation de présence évanescente
engloutie peu à peu dans le gouffre d’un autre hasard.
Mes souvenirs , eux , ne veulent plus voir le jour
Malgré mes prières, malgré ma fureur à les appeler.
Ils s’amusent de ma faiblesse et se nourrissent de mon exaltation extravagante
Tels des feux follets à l’âpre brûlure .
Je ne t ‘ai jamais nommée, jamais appelée,
toujours regrettée en silence dans l’ombre de ma vie.
Aujourd’hui je veux te donner forme,
Pénétrer la pierre froide dont la vie t’a grimée, ciseler tes contours,
sculpter patiemment ton image dans la chaleur de la vie,
De ma vie.
Entretenir des brasiers pour brûler nos si longues absences.
Pour retrouver dans la cendre encore chaude
les restes de nos liens indestructibles.
Je n’aurai d’horizons que dans la quête de cet insensé désir
Car les lignes tracées dans ma main
Chaque jour trahissent mon appartenance à un instant ,
celui de notre traversée commune du fleuve couleur sang ,
de notre union révolue.