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Pritos

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Topics I've Started

Pêche à L'astre.

22 October 2006 - 11:09 AM

Peupliers gauleurs
les rais s'emmêlent au large
bondissant soleil

Cercle au bord du soir
crochets de feu qui palpitent
on mord à la ligne

Peuple ravisseur
l'horizon gîte à la houle
le jour se débat

Calmes les ramées
la proie disparue pour l'ombre
appâtons demain

Sidérées les palmes
tout au bout d'un fil de nacre
un beau poisson-lune

Automedon

18 October 2006 - 08:40 PM

J'ai dû sonner plusieurs fois
il y avait Dieu le Père en gros caractères
ce jour-là on battait fête au nom du Fils
Marie enrubanée de gaze faisait un minois d'or aux séraphins
c'est le commandeur Pierre qui m'a répondu
aucune place en paradis
repassez un jour d'éclipse
ou attendez la révélation
ou postulez une autre vie
je suis reparti de guerre lasse
dans la gorge comme un goût de pépin
le précipité d'un vieux fruit sur
et comme j'étais très prêt de fondre
le soleil cognait si fort
j'ai ouvert le carreau de ma lucarne
laissé choir mes élytres encrassées de nuit
au sel lacrymal des astres morts-nés
et nu me suis jeté dehors
un ruisseau filait doux entre les cuisses de l'été
dévidée ma pelote au labyrinthe d'arborescences toutes chargées de sucs
la paume au sein j'y tisonne en rêve encore
le stigmate absolu
entre le gel des poivrières et l'angélisme déchu
bionda grassota ô mon adolescence en laitances généreuse
que de déboires au creux de ces instants métrés
pile d'assiettes où la soupe a laissé sa grimace
quelques éclats de rire torride en folle Iphigénie
et l'embrassée solennelle sur la chair ingéniée
je te hisserais au bout de mes dix doigts
comme l'enfant que je n'ai pas
ô Vie
malgré toutes ces ronces où ta deshérence me ronge
mais
sur la sente aride des heures
mon pas s'habille du haillon des garrigues
quelque dent de calcaire sera ma stèle à la risée d'après midi
demain ombrelle ma ronde autoclave clora l'aura
à toutes fins inutile

Trajectoire D'un Fou.

16 October 2006 - 12:59 PM

Cet étal sanglant à l'esse
Ubu grand' bouche a
il tue en rat qui erre
me semble-t-il ce cas
troue l'être-citoyen en haut
le plastron tricolore signé d'un Z
cul de bouteille de la liberté l'Y

Dansons La Camisole...

16 October 2006 - 12:51 PM

A trente ans mes frères d'armes ma peau me revient
tout ce sang qu'une patrie a puisé à nos dépens
Spartiate sacrifice au corps national
est contraint qui peut rêver encore
de se marier à la Liberté

Mède Le Perse Siffleur.

13 October 2006 - 02:21 PM

Or, le temps vint pour Mède de débouler hors de sa taverne nauséabonde.

Il dit:

-O tremble, Babylone cybernétique! Voici que me voilà en vérité et je serai ta grosse vache logorrhéique. Tu n'auras qu'à bien te tenir! Car je sens s'éveiller cette crampe au pied que je contracte au moment de serrer la plume.

Il choisit donc d'aller par le grand boulevard où passaient et repassaient les citoyens du Web. Et voici ce qu'il vit: ils étaient tous des fantômes. Ces marionnettes parfois changeaient leurs fils et passaient de mains en mains de nombreuses plumes, -de canard ou d'oie blanche, c'était selon. Il se mêla à leur foule et dans un élan du coeur leur tendit ses propres mains. Mais voici qu'eux lui refusèrent cette effusion et lui dirent:

-Serrerons-nous, ô Mède le Perse siffleur, la main à qui nous tend le pied?

Car nul n'était dupe et tous s'inquiétaient de ses excentricités: son coeur battait de droite à gauche, il se mouchait d'un orteil et se pliait en portefeuille comme s'il craignait d'être spolié. De sa bouche en rictus sautaient des grenouilles de bénitier. Et d'ailleurs tous étaient poètes et lui, tandis qu'il agitait sa bouche-grelot à droite, il secouait aussi à gauche une plume mitée; et sans pitié se gaussait:

-Je suis votre funambule, ô badauds! Je suis votre mire, voire votre miroir. Le pied que je vous tends prétend gourmander la plume qu'un sirocco secoue à chacun de vos pas. Car voici: c'est le fond que je vise, plus que la forme!

Alors, exécutant force pirouettes, il subit une pluie de cacahuètes et tandis qu'il remerciait très ironiquement la foule, celle-ci fut prise d'un tremblement. La colère lui faisait crier en choeur:

-O méchant fourbe! Tu te fais victime et tu es bourreau. Nous te lapiderons puis te couperons les bretelles!

Et tous, ventriloques et chrysostomes, oiseaux de haut vol et serins, fausses putains et vraies fleurs, anges et démons, aèdes de bazar et brocanteurs inspirés, de lui jeter la pierre.

Mède ne bronchait pas -quand bien même des astres il plût une déferlante de novae. Mais sans cesser geignait:

-Oui, je suis vieux. Voyez mes stigmates: mon coeur est une patate ornée de MEDailles en chocolat. Il y en a trente et sept et trente-six vous en verrez. En vérité je vous le dis: n'écoutez que mes ragots. Ma téléphonie est la meilleure pour joindre l'Eternel. Car j'ai dans le fond de ma culotte une petite vérité qui veut crier. Et je m'en vas la sortir et vous la montrer.

Et il ouvrit son falzar dont sortit un vent de Nord-Ouest à dormir tout debout comme de la besace de qui a caressé les siècles avant de lâcher sa malédiction.

Ainsi pèta Mède le Perse siffleur.