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[Suave]

Robe blanche.

Des masses de choses inutiles,
Voilà ce qui comblait sa tête.
Les idées filaient droites et
Leur rencontre étaient calculées.
Les certitudes acquises rôdaient
Dans leur propriétés et
Chassaient tout intrus dérivants.

Tout était en ordre
Et la norme imposait
Ses légitimes limites.

Un gars comme n’importe qui.
Cela pouvait être n’importe qui.

Sauf que ce gars, un jour,
A aimé une pensée
Et une seule.

Une seule pensée suffisante pour
Un moment infini
Où il eut le temps de faire un rêve.

Ce rêve signifiait
Qu’il avait une vie entière
A vouloir la ressentir.

Son éveil fut incroyable
De ferveur et de duracité.
Il travaillait nuits et jours
Pour apprendre à écrire la phrase,
Sa phrase,
La phrase,
Formule de l’ultime frisson,
Lue dans son rêve.

Toutes ses pensées se désaxèrent
Et se mirent à converger dans sa quête.

L’idée se clarifiait en une nébuleuse
De plus en plus rayonnante.
Il sentait sa forme s’arrondir
Et il y calquait son sourir,
Y puisait sa joie.
Elle commençait à coloniser
Les zones en désert de friches
De son âme grandissante.

Le jour de l’Ultime Soudainement,
Il perdit patience,
Et prit une feuille blanche
Qu’il combla d’une seule phrase,
Et une seule,
Sa phrase,
La phrase.

Son émotion fut telle,
Qu’il tomba dans un profond coma.
Pendant plusieurs années
Il resta figé dans l’extase.

Son corps fut transféré
Sur un autre continent.
Là où les plantes étaient
Plus propices à la guérison.

Quand il se réveilla,
En robe blanche,
Il parlait un langage étrange.

Alors ses proches l’enfermèrent dans un asile
Et alors il devint fou.

Les belles pensées
Qui structuraient son esprit
S’effacèrent, petit à petit,
Jusque dans l’oubli.

La pensée éradiquée,
On le relâcha,
Dans l’échiquier aux angles droits
De la condition humaine.

Il retourna chez lui,
Sa nouvelle raison d’être.

Ne reconnaissant pas sa propre maison,
Il visita les lieux
Pour chasser le souvenir inconnu.

Après d’infimes découvertes,
Il trouva une feuille blanche
Tombée
Aux pieds d’un bureau poussiéreux.

Ce fut l’heure d’un moment magique
Où des frissons lui dictèrent ses gestes.
Il ramassa la feuille,
Puis la porta à ses yeux.

L’écriture magnifique domptait son regard,
Chaque lettre devenait un battement de pendule hypnotisant..

Enfin il relu la phrase,
Sa phrase.
Il entendu alors
Sa propre passion
Chantée hors du temps.
Il se momifia à couler toute son extase
En d’infinies larmes de joie.
Cette phrase le vidait
Jusqu’aux plus infimes ressentis.
Et ses forces s’évanouirent dans l’espace.

Il en mourut.

Aujourd’hui l’air porte encore son souvenir
Et j’ai entendu l’odeur de sa pensée
Traversant les courants d’airs.
Son chant racontait
L’immense passion amoureuse
Dans sa plus juste entité.

Je n’écrirais pas la phrase,
Par peur d’être pétrifié.
Si même je résistais
À son accablante vérité,
Je ne pourrais lutter contre
Son pouvoir explosif
D’envie de la clamer.
Et si cela devait arriver,
C’est le monde tout entier
Qui s’arrêterait de tourner.

















Continuez de chercher
Sans chercher à trouver,
Car l’amour existe
Aussi
Ailleurs.

[lacape]

trés beau texte
amitié

[Mélusine]

Un seul mot me vient (et non la phrase tueuse!) : puissant!

Amitiés

Laurence

[Suave]

Marre que les gens subissent l'amour qu'ils portent sur les courants de leur souffrante inspiration.

[mistral]

La poésie à "l'expir" un peu comme un accouchement, voilà ce que j'ai perçu à la lecture de ce magnifique texte.

[Galy]

Belle évasion dans ton univers ...
Continuons à chercher ...
Amicalement,
Galy.

[Olivannecy]

Quelle odyssée, quelle densité
On le voit encore dans le vide demeurer,
Alors que son corps s'est déjà évaporé
Mais rien en reste de plus fort, que nos pensées...

Amitiés Oliv.

[Suave]

Ne pas vendre son âme à l'Homme, Ne pas vendre son âme à l'Homme, Ne pas vendre son âme à l'Homme, Ne pas vendre son âme à l'Homme, Ne pas vendre son âme à l'Homme, Ne pas vendre son âme à l'Homme, Ne pas vendre son âme à l'Homme, Ne pas vendre son âme à l'Homme...

[Suave]

Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier ! Ne pas oublier !

[système général sériel]

TLP, c'est de l'oubli à grand rendement. Si tu veux éviter l'oubli, choisis un autre endroit.

[Suave]

Je m'en fou je m'en fou je m'en fou vous êtes qu'une bande de connards et moi j'men fou vous comprenez rien à la vie

"Le monde va mal
c'est insuportable
(mais c'est pas grave(

on va on va
on va en finale

[Gaston Kwizera]

tu devrais activer ton pseudo qu'on rigole un peu, parce que j'ai peur de te perdre dans le petit salon, et tu as l'air génial, je m'en voudrais

[Suave]

me voila un peu rassasié... en haut !

[heloise]

Il le fallait
Il fallait te lire
Même tardivement
Mais tout vient toujours trop tard
Et parfois jamais

[Carla.]

Le martèlement de certains mots donnent beaucoup de force à ce texte. Original.