Si Quelquefois Les Mots Se Perdent
#1
Posted 13 October 2006 - 11:42 AM
Les mots se perdent
Au détour d’un regard
Ou tout au long d’une caresse
Ebauche de douceur
S’ils se perdent au vol de l’hirondelle
C’est qu’ils ont trop longtemps
Rampé
Si quelquefois ils s’oublient
Dans la nuit lumineuse
Au delà du ciel de tes rêves
Au dessus de l’herbe sèche
Et des cerisiers
Qui respirent
C’est qu’ils ont trop longtemps
Attendu
S’ils se perdent sur un fruit
Trop mûr
Ou sur une assiette
Ebréchée
Dans la noire fissure
Des miroirs fêlés
C’est qu’ils ont trop longtemps
Réfléchi
Devant moi
Les choses discrètes
S’entremêlent de souvenirs,
La table de chêne
Les carreaux de faïence
Le cuir, la toile ou le papier
Les mots sont des matières
De mémoire
Et je regarde sans voir
Eblouie
Je m’adosse au temps qui passe
Pour ne pas tomber
Je dois fermer les yeux
Avant de poursuivre les mots
Sur la vague
Intérieure
C’est que les mots sont en partance
En fuite loin de ce monde
Trop longtemps prisonniers
Serrés par des aurores
Improbables
En tumulte ils s’échappent.
Les mots sont pourtant là
En naissance.
Artemisia
#2
Posted 13 October 2006 - 02:01 PM
suspendus
...
dehors de l'au-dedans
au-delà intérieur
un bien beau texte, plein de profondeur et de sensibilité
...
#3
Posted 13 October 2006 - 05:07 PM
#4
Posted 13 October 2006 - 07:34 PM
C'est une guirlande aux papillons de moire: ces mots qui se jouent de notre mémoire et que seule une plume animée de ta délicatesse, Artemisia, sait prendre en son filet sans les blesser.
#5
Posted 13 October 2006 - 07:58 PM
Mounette-Madelon
ô poétesse de la rue Saint-Denis,
cherche bien dans ton sac à venin: tu dois avoir moins grossier comme contrevérité.
#6
Posted 14 October 2006 - 06:33 AM
Et pourtant les mots sont bien là, et joliment agencés...
Ce poème est un bouquet de fraîcheur qui se déploie et les mots en sont ses racines...ils peuvent disparaître au vol de l'hirondelle mais on ne les oublie pas du fond de notre coeur.
Chebel
#7
Posted 14 October 2006 - 09:00 AM
En revanche, à partir de "Devant moi", la sensibilité et l'émotion font leur apparition, et là, le poème devient superbe. Dans la "première" strophe, je retrouve le goût de tes premiers textes Artemisia, ceux qui évoquaient des parfums personnels, et non des images poétiques.
J'espère que tu ne m'en voudras pas d'avoir livré ce sentiment qui m'est propre.
Tu l'auras compris, j'aime beaucoup les trois dernières strophes...
balila
#8
Posted 14 October 2006 - 11:33 AM
Au début, les images de la nature permettent d'opposer à l'expérience du réel telle inaptitude des mots, qui parfois tient à leur ancrage en nos abysses psychologiques, ou à l'opacité ontologique des choses...
C'est l'analyse (aléatoire) que j'en fais. Pour la sensibilité, justement, je la sens, si caractéristique d'Artemisia (ou de sa plume, pour ne pas fâcher certains Grands-Analystes du site), tout au long du texte.
#9
Posted 14 October 2006 - 01:35 PM
suspendus
...
dehors de l'au-dedans
au-delà intérieur
un bien beau texte, plein de profondeur et de sensibilité
...
Merci de ton passage, Anna
j'aime bien les jardins suspendus
entre ciel et terre
Artemisia
Merci de ta lecture, Claude,
Amitié
Artemisia
Et pourtant les mots sont bien là, et joliment agencés...
Ce poème est un bouquet de fraîcheur qui se déploie et les mots en sont ses racines...ils peuvent disparaître au vol de l'hirondelle mais on ne les oublie pas du fond de notre coeur.
Chebel
j'en suis heureuse, Chebel
Bien à toi,
Artemisia
#10
Posted 14 October 2006 - 01:54 PM
En revanche, à partir de "Devant moi", la sensibilité et l'émotion font leur apparition, et là, le poème devient superbe. Dans la "première" strophe, je retrouve le goût de tes premiers textes Artemisia, ceux qui évoquaient des parfums personnels, et non des images poétiques.
J'espère que tu ne m'en voudras pas d'avoir livré ce sentiment qui m'est propre.
Tu l'auras compris, j'aime beaucoup les trois dernières strophes...
balila
Non Balila, jamais je ne t'en voudrai de donner ton sentiment, bien au contraire, Ton sentiment m'intéresse au plus haut point.
C'est justement ainsi que l'on progresse.
C'est intéressant ce que tu me dis: parce que justement dans les premières strophes, les mots se perdent dans diverses choses ou éléments éparpillés de la nature réelle ou poétique.
A partir de " devant moi: je réalise ce fait, et je me les réaproprie et je prends conscience que ce que je cherche n'est pas dans un lointain poétique, mais en moi-même.
Ce poème est en fait une quête intérieure... Et tu sais, c'est toi qui vient de me le faire comprendre réellement.
C'est vers la deuxième partie que je dois poursuivre. Merci Balila, c'est étonnant, tu as vu clairement une chose qui était encore confuse en moi, que j'exprimais en fait inconsciemment.
Amitié
Artemisia
Au début, les images de la nature permettent d'opposer à l'expérience du réel telle inaptitude des mots, qui parfois tient à leur ancrage en nos abysses psychologiques, ou à l'opacité ontologique des choses...
C'est l'analyse (aléatoire) que j'en fais. Pour la sensibilité, justement, je la sens, si caractéristique d'Artemisia (ou de sa plume, pour ne pas fâcher certains Grands-Analystes du site), tout au long du texte.
Pritos, merci d'être si fidèle sur mes textes, ça me touche beaucoup.
Oui comme tu dis et comme je viens de répondre à Balila, le début est une sorte "d'envol raté" , en quelque sorte, un envol qui reste bloqué à cause des mots qui ne décolleent pas, ou au contraire qui vont trop loin, enfin qui ne suivent pas le chemin où l'on veut aller, parce qu'on les "réfléchit" trop.
Bien à toi,
Artemisia
Bises
Manon
Le maillon faible ? c'est comme à la télé ?
je suis touchée Mounet, de cette comparaison. Les fois où j'ai regardé ce jeu, c'était toujours les meilleurs que les autres voulaient éliminer, parce que, évidemment, ils avaient peur de les laisser aller jusqu'au bout et gagner...
Artemisia
#11
Posted 14 October 2006 - 02:51 PM
Mais jamais dans le téléphone.
Ceux que l'on perd là, sont perdus, volontairement.
Il est très beau ton poème.
Et être un maillon, faible ou fort, c'est être un maillon d'une chaîne.
Et c'est une force
C'est une force de vie qui permet, même lorsque l'on coule de n'emporter avec soi que ce que d'autres n'ont pas voulu garder (ref Daniel B.)
#12
Posted 14 October 2006 - 06:08 PM
J'ai aimé,
Amitiés
#13
Posted 14 October 2006 - 09:04 PM
Amitié
Artemisia
Si quelquefois les mots se perdent, il est un endroit où ils naissent pour s'offrir, nourrir et vivre, et l'émotion est (pour moi) le nid de tous les possibles. L'émotion, je l'ai ressentie dans la deuxième partie, ton coeur s'est mis à parler à cet endroit, je crois.
Tu as su lire dans mes mots, merci, Artémisia.
balila
#14
Posted 16 October 2006 - 08:38 AM
Mais jamais dans le téléphone.
Ceux que l'on perd là, sont perdus, volontairement.
Il est très beau ton poème.
Et être un maillon, faible ou fort, c'est être un maillon d'une chaîne.
Et c'est une force
C'est une force de vie qui permet, même lorsque l'on coule de n'emporter avec soi que ce que d'autres n'ont pas voulu garder (ref Daniel B.)
Merci de ton passage, Missix.
Moi je déteste le téléphone.
Amitié
Artemisia
J'ai aimé,
Amitiés
Irena,
Merci de ta lecture
Amitié
Artemisia
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