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Olivannecy

Member Since 25 Sep 2005
Offline Last Active Sep 24 2006 05:23 PM
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Topics I've Started

- Petit Prince

24 September 2006 - 05:24 PM

- Petit prince


Il est là à contempler le ciel,
Un rayon de lune l’éclairant généreusement.
Accoudé à une souche de chêne,
Il se complait à lire dans les étoiles.
Comme elles brillent par cette nuit d’été,
Comme si un ange les avait nettoyées
Pour qu’elles luisent de tous leurs feux.
Des météorites éphémères strient
Le ciel de leurs enluminures dorées.
Il y dédierait bien quelques vers,
Mais son cœur empli de peine
Ne se laisse pas libérer.
Il souffre dans son essentiel
Car les saisons mortes avancent
Et comme toujours chamboulent ses sentiments.
Bientôt la nature livrera sa toile
Bigarrée, pleine de rousseur boisée.
C’est le cycle éternel, mais il ne peut
Que ressentir sa venue en un cri
Remontant des enfers,
L’entraînant dans sa déviance.
Il sait que pour mieux se régénérer,
La nature doucement s’endort
En faisant croire qu’elle meure.
Lui, petit prince de la forêt,
Ne peut que souffrir encore
Quand tant de vie devient rumeur.


23/09/06 ohmy.gif.j

- Par La Fenêtre

21 September 2006 - 05:11 PM

- Par la fenêtre


Il était une fois,
Il y a fort longtemps,
Un gentil damoiseau
Qui s’éprit d’une gente dame.
Pour lui, ce monde
N’avait rien de plus beau…
Pour lui, la ronde
Des jours embellissait l’âme.
Il écrivait, jouait, chantait
Des ballades bucoliques
A n’en plus finir.
La belle, en sa poivrière, accoudée,
Laissait monter à elle les stances
Que son baladin en joie
Lui livrait sans faillir.
Même si cela ne plaisait guère
A son père qui envoyait sa clique
Régulièrement pour déloger
Le passereau de circonstance,
Elle se laissait charmer
Par les mélodies variées de son solitaire,
Délivrant son cœur à tous les vents.

Un jour, plein de hardiesse,
Il lui proposa de la rejoindre
En sa chaste chambre perchée
Pour lui livrer ses poèmes
Qu’il avait écrit avec tendresse.

Un soir, quand la lune commença à poindre,
Il arriva tout harnaché.
De la hauteur, il n’en faisait pas un problème.
A l ‘aide d’une arbalète,
Un long grappin il lançait.
Ratant sa cible d’une coudée,
Il faillit bien le reprendre sur la tête.
Mais qu’à cela ne tienne,
Il s’arma d’une nouvelle tentative.
Bloquant sa respiration, il visa preste
Et tira vers sa dulcinée.
La chance lui sourit. Il fit mouche.
Sa belle, en écart de la scène
S’arrangeait de façon hâtive,
Tandis que le bellâtre grimpait
En rêvant secrètement de sa couche.

Dieu que c’était haut !
Heureusement, une douce brise
Tendrement le berçait.
Il n’en fut pas moins quelque peu épuisé
Quand il atteignit enfin son but.
Il jeta un regard dans la chambre de son exquise
Tout en enjambant le rebord
De la fenêtre de sa destinée.

Il prit son luth, d’un accord
Fit vibrer ses cordes en intro…
La belle tressaillit aux premières notes
De peur qu’un garde n’entende
Le ramage de son bel oiseau.
Elle lui demanda discrétion
En se rapprochant de sa fenêtre.
Il lui murmura entre ses quenottes
Les mots formulant sa demande.
Sortant un bouquet de son fourreau
Il lui fit clairement part de ses intentions.
Qu’elle ne le juge pas sur le paraître.
Il n’avait certes pas haut rang de noblesse,
Mais tout de même un fief dans un grand vallon.

La lune déclinant, le temps presse.
Voilà qu’il s’élance d’un bond,
De toute sa prestance,
Transporté par son amour aveugle.

Brusquement la porte s’ouvre violemment,
Livrant le passage au père
Qui, ivre de colère, beugle,
Alertant sa cohorte pour lui prêter assistance.
Poussé par son élan,
Perdant ses points de repère,
Le prétendant en haut vol,
Se laisse porter par cette vision :
Sa belle lui souriant stupidement,
Le vieil hirsute tout en fusion
Voulant le choper au col
Et lui se débattant.
Le bouquet à la main,
Il fait signe à sa donzelle,
Bondissant par la fenêtre
Et ratant son grappin.

Ah ! que la nuit est belle…
Sans le laisser paraître,
Il entame un autre refrain
Pour amortir sa chute.
Son luth dans une main,
Le bouquet toujours dans l’autre,
Il s’écrase comme un coing
Trop mûr sur le parvis.

Le père jura qu’elle en verrait d’autres,
Mais choisis avec soin
Et non pas en catimini.


20/09/06 ohmy.gif.j

- Enchaînés

15 September 2006 - 09:36 AM

- Enchaînés


N’essayez pas de me changer,
C’est vain espoir.
Au fond de mes pensées
Vient le cri du soir.
N’essayer pas de comprendre,
Je suis ainsi.
M’habillant de vos cendres,
J’en péris aussi.

C’est comme enchaîné,
Personne ne veut me croire
Qu’à entendre hurler
Il n’y a pas de gloire.
Quand je pose sur vous mes yeux,
Se joue un théâtre d’ombres.
Que je veuille l’éclairer un peu,
Alors, il sombre.

Pris dans ces chaînes,
Je réalise à quel point brûle ma terre.
Pris dans ces chaînes,
Il n’y aura jamais assez de mains pour me faire taire.
Pris dans ces chaînes,
Mes yeux ne peuvent que vous regarder.
Pris dans ces chaînes,
Pendant que les mensonges endorment vos aînés.

Sur les fronts de la terre,
Au long de vos rues,
Se lamente le fer
Quand repoussent les grues.
Dans ce vacarme, la mémoire a brûlé
La cause du plomb.
Sans autre charme, la vie s’est envolée
Dans un frisson.

La paix est un désir
Que la somme ne voit.
L’âtre flambe sans fléchir,
Où le profit est roi.
Face à l’innocence,
Des hommes s’octroient
Un droit de puissance,
Sans autre choix.

Pris dans ces chaînes,
Le vide absorbe le cri des terres.
Pris dans ces chaînes,
La vie raisonne dans vos esprits.
Pris dans ces chaînes,
Pliez car ils n'en ont que faire.
Pris dans ces chaînes,
Les larmes ne noient pas leur folie.


12/09/06 ohmy.gif.j

Amen !

03 September 2006 - 01:18 PM

AMEN !

Ce sang qui coule sur les murs
Au bout du doigt d'un soldat;
Est-ce aujourd'hui, passé, futur ?
Croyez-vous qu'on le saura ?

Ne baissez pas les yeux;
C'est chose si facile
Que de prier les cieux
A l'image si fragile.
Mais existe-t-il un dieu
Qui vous observe ?
Et s'il existe un peu,
Est-ce pour qu'on le serve ?

La mer, elle, vous semble infinie…
Et pourtant elle se brise
Sur les côtes de pays
Qui s'enfoncent sous sa bise.

Mourir à leur touché,
Ce sont les fanatiques
Qui se font tous coucher
En processions symphoniques.

Ca s'appelle religion,
Pour former des cortèges
Et, pour chaque opinion,
Sur un geste, on abrège.

En priant pour la paix,
Au nom de dieux sans mémoire,
Ils tuent pour l'instaurer
Et ne se voient pas laids,
Car mille glaces et miroirs
Sur eux se sont brisés.

On appelle cela:
"Lutte pour la bonne cause".
Mais, plus est grand le pas,
Plus le monde explose.

Des religions et des soldats,
Pour que s'amusent les pions,
C'est leur règne ici-bas
Qui empeste par son nom !

Et s'il n'est qu'un mot à dire
Sur ces gestes qui vont et viennent,
Certains osent-ils le définir ?
Car, malheureusement, c'est: Amen !


(19/04/82___08/06) ohmy.gif.j

- Ondoyante

03 September 2006 - 01:15 PM

- Ondoyante

C'est un inattendu voyage
Avec un bel accompagnement,
Rimant en nos cœurs en présage,
Ornant le jour d'un éclat nouveau,,
Laissant à la vie son doux foisonnement
Eveillant nos sens sans oripeaux.

Arrive alors sans laisser mûrir
Rumeurs et mots en fuite
Ondulant sur nos sentiments,
Lueur pointant vers l'avenir,
Ecrivant un nouveau temps,
Comme une douceur subite.

Rien ne pouvait nous prévenir.
On en rapprochait nos deux rives,
La méfiance décidant de lâcher prise,
Entraînant nos cœurs vers un soupir
Curieux. Tant de choses arrivent
Avec leurs effets de surprises…

On croit s'être caparaçonné,
Livrant un jeu où l'on se terre,
Ecoutant nos sens pour se protéger,
Comme si la vie nous écorchait.
Alors, sans en croiser le fer,
Revient un sentiment que l'on tait.

Lire en nos cœurs le retour de l'amble,
En soit, n'est pas chose si facile,
Comme refaire rimer un ensemble
Avec un nouvel élan si fragile,
Refaire petit à petit le pas docile,
On ose croire que le jeu soit agile.

Est-ce vraiment que sur ce seuil,
Comme une aube nouvelle au levant
Arbore un soleil sans écueil,
Renaît un nouveau rythme d'espoir ?
On se plait à croire tenir le temps
Luisant sans faux miroir.

C'est donc un nouveau départ,
Avec la douceur pour vendange,
Rimant à travers nos regards
Ondoyant sur les rives de nos sens,
Livrant le message de nos anges
Entre nos pas qui s'encensent.

30/08/06
ohmy.gif.j