38 replies to this topic

[Félice]

Elle retourne des montagnes. Depuis…

Là, elle abdique. Veut lâcher.
Ouvrir sa main et lâcher la branche.
Tant pis si le courant l’emporte.

Si la digue cède. Qu’elle cède.

Moi comprends pas
Moi fatiguée

Brûlante,
Lourde
Une larme prend naissance
Dans les soubassements emmêlés
De son ossature.

Une larme a choisi
Cet instant-là

Surgir de derrière ses yeux
Les envelopper
Les déborder
Puis s’écraser dans un fracas de cristal
Sur le sol indifférent.

Il ne lui reste que la peine.
Rien d’autre ne peut plus pousser
Sur les terres harassées
De son souffle.

C’est son petit lopin de vie à elle,
Qui se déglingue.

Oui, depuis,
Elle avait construit sa maison
En équilibre sur le bord de la falaise.

Un coup de vent a suffit.

Pourtant, elle l’entend.
Elle entend

J’enserre mon poing
Autour de la brindille

« Je voulais juste vous dire…
Je serai là
Sur la rive, impassible
Etirant mon bras de toutes mes forces
Le bois au bout.

Je resterai là,
A l’abri du temps.

Je voulais juste vous dire,
Vous avez le droit de vouloir
Revenir. La saisir encore.

Et défier le courant.
Encore.
Encore.
Encore.

Je serai là, je voulais vous le dire ».

[lacape]

j'aime ces instants fragiles ou tout peut basculer
amitié

[Félice]

Ely,

Si tu es triste, alors lis ce texte pour toi. Ca n'est pas grave de lâcher la brindille. Mais elle sera toujours là, sur la rive. A ta portée. Promis.

Félice.

[Charlie]

...chez toi aussi il pleut...
Charlie

[ambreance]

l'ultime moment où tout peut basculer
choix, combat ou renoncement
...
délicatement exprimé ici Félice
somptueusement bouleversant
Amitiés,
Ambréance

[Félice]

Domi,

Un instant, oui. Mais surtout la promesse incondititonelle de laisser la lumière toujours accessible.
Il y a tant de gens à qui voudraient revenir, et qui ne trouvent plus de branche sur la rive.

Merci de ta lecture.

Félice.

[Félice]

Collègue,

Météorologiquement parlant, il pleut à Fontainebleau.

En dehors de ça, le soleil est à son zénith.

Jaguar.

[heloise]

A l'abri du temps
Du temps qui passe ?
Comment faut-il faire ?
Un pied dans la tombe
Et l'autre boiteux
Il pleut très fort chez moi

[Henri.]

Ah Felice, quel est donc ce courant contre lequel se battre...et résister...où est celui dans lequel s'inscrire et se laisser être vivant...?
mais je n'ai sans doute perçu que ce qu'il m'intéressait de percevoir...pardon de celà...
amicalement
Henri

[Félice]

Ely,

Apaiser... c'est bien trop d'honneur. Mais je m'entraine 10 heures par jour.
Et pour toi, le texte s'appellera : la Ramesh aux pieds nus.

Félice.

[Félice]

Ambréance,

Oui, ce moment-là. Et puis surtout, tout l'épuisement qui le précède... comme un élan vers l'abdication.

Grand merci à toi !

Félice.

[Félice]

Aaah, comtesse...

Pour être à l'abri du temps, il faut être aimée. Les ultras spécialistes apprécieront le jeu de mots.

Ici aussi il pleut. Mais il faut tenir la brindille et s'accrocher à la rive.

Félice.

[Charlie]

Aaah, comtesse...

Pour être à l'abri du temps, il faut être aimée. Les ultras spécialistes apprécieront le jeu de mots.

Ici aussi il pleut. Mais il faut tenir la brindille et s'accrocher à la rive.

Félice.

"il faut être aimée"...élémentaire mon cher Watson! lol!
Charlie

[Félice]

Ah quand même ! J'ai failli attendre !

Coucou Charlie !

Jaguar.

[Charlie]

Ah quand même ! J'ai failli attendre !

Coucou Charlie !

Jaguar.

Coucou toi...
Charlie

[bohemia]

J'aime bien ce texte félice.

Juste poétiquement le "moi pas comprendre
moi fatiguée" me gêne un peu pour la beauté et la sonorité du texte.

amitiés
bohémia

[FrançoisVille]

C'est vrai qu'il existe des moments clés dans la vie où tout ce joue sur notre façon d'affronter les problèmes : soumission, résignation, colère, abattement...
Une grande force dans ton poème symbolique.

[Félice]

Bohemia,

Merci de tes lectures régulières.

Les deux phrases sur lesquelles tu rippes... sont pour moi nécessaires. Mais uniquement parce que je reste collée à des images réelles. Je dois encore travailler le recul et l'abstraction.

Félice.

[irena]

On rentre presqu'en osmose avec le personnage que tu racontes,
sa douleur, toujours aussi bien ressentie..........parce que maîtrisée par ton écriture....

Amitiés

[Félice]

François,

Résilience, énergies, épuisement... oui, parfois on a l'impression de dépendre des moeyns qu'on a pour se débattre.

Moi, je crois simplement qu'on a plus de moyens qu'on ne le croit.

Merci.

Félice.

[Félice]

je remonte la ramesh, parce qu'aujourd'hui, c'est important.

[GUILLAUME Alain]

Elle retourne des montagnes. Depuis…

Là, elle abdique. Veut lâcher.
Ouvrir sa main et lâcher la branche.
Tant pis si le courant l’emporte.

Si la digue cède. Qu’elle cède.

Moi comprends pas
Moi fatiguée

Brûlante,
Lourde
Une larme prend naissance
Dans les soubassements emmêlés
De son ossature.

Une larme a choisi
Cet instant-là

Surgir de derrière ses yeux
Les envelopper
Les déborder
Puis s’écraser dans un fracas de cristal
Sur le sol indifférent.

Il ne lui reste que la peine.
Rien d’autre ne peut plus pousser
Sur les terres harassées
De son souffle.

C’est son petit lopin de vie à elle,
Qui se déglingue.

Oui, depuis,
Elle avait construit sa maison
En équilibre sur le bord de la falaise.

Un coup de vent a suffit.

Pourtant, elle l’entend.
Elle entend

J’enserre mon poing
Autour de la brindille

« Je voulais juste vous dire…
Je serai là
Sur la rive, impassible
Etirant mon bras de toutes mes forces
Le bois au bout.

Je resterai là,
A l’abri du temps.

Je voulais juste vous dire,
Vous avez le droit de vouloir
Revenir. La saisir encore.

Et défier le courant.
Encore.
Encore.
Encore.

Je serai là, je voulais vous le dire ».

"les terres harassées de son souffle" ah oui!oui!trois fois

mais tu seras là
encore (ter)
d'ailleurs ne sommes-nous pas tous là
sur ce site
"l'abri du temps" et de l'oubli
justement pour le repeter
qu'on est là
et qu'on veut le dire
je crois qu'on y parvient

[Félice]

Bien sûr qu'on y parvient.

Par les mots, l'esprit. Et par l'esprit, la vie. Au-delà de tout les cagibis.

Félice.

[Desmaudesmots]

Félice,
Avec ta poésie quantique
Ici les énergies
Qui s'affrontent
Qui s'opposent
Ou se complètent
L'extérieur vers l'intérieur
L'intérieur vers l'extérieur
Qu'y a-t-il donc de si fort
Dans les cagibis ?

Oui la brindille
Petite
Légère
Mais quelle immense force
Est nécessaire
Pour l'atteindre

Amitiés

Maud

[Félice]

Je veux bien chanter des quantiques, mais tu m'accompagnes à l'orgue, alors.

Merci pour le com. Je note.
Il y a de grands dangers, dans les cagibis. Et la Ramesh, elle s'en fout, du danger. Je verrai bien dans l'après-midi, si elle a décidé d'attraper la brindille.

Félice.

[Raoul]

Je trouve ce texte magnifique. Je m'en vais lire les autres que tu as écrits.
Raoul

[Félice]

Ce texte est magnifique, il s'en va lire les autres que j'ai écrit.

Il y en a beaucoup, beaucoup d'autres, d'autres poètes plus expérimentés qu'il te faut lire avant, Raoul. Passe voir ceux d'Héloise, par exemple. Ceux d'Erre. Ceux de Vallée. Ceux de Balila. Je t'assure... ça vaut le détour.

Quant aux miens, je te suggère "Grrrrr". Pas plus.

Félice.

[Hauteur]

Bonsoir Felice,

Pour la première fois, j'ai presque trouvé délicieux de ne pas comprendre.
J'aime la musique, et comme les mots claquent.
Je n'ai rien compris. Mais vraiment, cela m'indifère

C'est surprenant, plaisant, musical, promenable, j'ai un plaisir "champêtre" à lire vos mots.

J'adore, Chère.

Hauteur

[Félice]

Ce cher adore...

Je comprends bien ce que vous dîtes. Et ce qui emplit mon coeur de joie, c'est que l'or humain est indépendant... (j'ai dit or ? je voulais dire esprit)... il perçoit de lui-même et par le cheminement, il crée.

On peut donc dire qu'un texte, à chaque lecture, évolue et prend du souffle. A chaque regard différent, il affine son identité. Est-ce à dire que les mots sont en perpetuelle évolution ?

Ben oui, hein.

Merci, cher. Et mes hommages comme vous dîtes.

Félice.

[pallio]

'lut félic'!
moi non plus ch' cherch' pas à comprendr'...c'est...heu...plus confortabl'...passe queu...quand...des fois...comm' ça, ben... on trouv...ben...c'est souvent trist'...