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Comme toujours quand il était seul, il s'amusait à défaire des papiers mâchés. Folle mélancolie des mains. Son bonheur frissonnait pour quelques découvertes sans saveur, des mots insensés jetés sur le papier par n’importe quel inconnu. Le spleen des corbeilles, comme nourriture rare, alliait sa perversité aux secrets de destinées trop vite forcloses. Il parcourait la poésie qu’on n’ose divulguer aux regards, sans cesse à la recherche d'eau dans les puits les plus insolites. Une foule surréaliste lui servait d'amis, sa lecture était un spectacle constant d’émotions aussi anodines qu’explosives. Toute la philosophie de son silence trouvait son écho dans l’intimité de la masse visible. Simple ermite de métropole, il ne supportait plus l’insolence du vent et se réveillait en sueur quand il rêvait l’océan. A la source de sa solitude se trouvait un fruit qui ne savait pourrir.
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