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[balila]

Sur une plage blanche bordée de bougainvilliers roses, le soleil de midi vient caresser leurs deux corps ondulants sous le rythme de leurs pas. Dans un mouvement que seuls peuvent entreprendre les baladeurs perdus dans ces jardins secrets, il lui prend la main, tendrement :

- Venez, je vais vous montrer quelque chose de rare.

Là, derrière les cocotiers, une ancienne fabrique de rhum. Quelques baraques en bois vermoulues, des chemins creux qui vont et viennent d'une cabane à cette sorte de grange. La vieille machinerie dort… Longues courroies abandonnées, qui, d'un réa au vieux moteur rouillé, pendent harmonieusement.

Ici, à gauche, un tas de cannes qui semblent attendre que leur jus donne vie au nectar des Dieux.

- Regardez…

Sous ces tôles tordues, un seau de bois, celui qu'on mettait là où coulait le jus sucré. Il est tout culotté… Dorment à cette heure les cylindres de fer et la grande manivelle qui servait à aider l'engin à se lancer. Les cannes venaient là, poussées par deux hommes en short, le torse luisant, avec cette couleur de peau qu'ont les Cubains, ambrée, un chiffon dépassant de la poche pour essuyer ce que la burette d'huile laissait trop suinter.

- Vous voyez ?

Le soleil est en arrière de nous, nos ombres nettes s'étirent à peine.

- Venez, Ange…

Plus loin sont les cuves, un ballet de seaux les reliaient à l'engin.

- Imaginez…

Quatre hommes qui se passaient le précieux tandis que deux autres évacuaient les mortes reliques des fibres écrasées, près de l'arbre, là-bas, où brûlaient les fanes mortes s'échappant dans un long voile de fumées blanches.

- Regardez ce ciel azur autour du soleil…

Cette aura bleu intense, couronne de mystère éclatant ses rayons sur la Caraïbe, c'est un phénomène qui ne naît qu'ici. Il annonce les vagues de la saison des pluies.

Secs, les buissons se sont invités où les chariots de bois amenaient les coupes. Les femmes formaient des fagots, simplement liés par un drôle de nœud qu'il suffisait aux hommes d'à peine tirer pour qu'il choie dans la trémie. Le fagot semblait danser, une bielle agitait la trémie et faisait descendre la matière dans la gueule de la machine....

Une souche… L'arbre était gros… Victime de la foudre, ou d'un autre fléau, il aura laissé place au banc qui nous accueille.

- Asseyez-vous mon Ange. Sentez comme la forêt embaume malgré la sécheresse... Ici, assis tous les deux, laissez moi prendre votre main, déposer un baiser sucré et vous offrir d'un geste ample de mon bras, cette nature si rare… comme l'écrin de l'amour que je veux vous déclarer. Ici, dans cet endroit perdu, envahi par les anciens bruits de la peine des hommes, je vous fait ma déclaration d'amour. Je vous aime, ma Dame. Fleur de mes jardins secrets, vous rayonnez, seule, au milieu de mes immenses bonheurs. Le rhum, qui naquît en ces lieux, par barriques entières, ne m'apportera pas l'ivresse que vous me procurez, Ange....Cet endroit dans mon coeur, où vous serez toujours, que j'ai volé au passé, cet endroit est nôtre, je vous l'offre.

Sur une plage blanche bordée de bougainvilliers roses, le soleil de midi vient onduler de caresses leurs deux corps enlacés sur le banc. Un bruissement léger, celui de leurs mains, ou celui d'un oiseau qui s'envole, nul ne saura jamais, ils se sont endormis là, à l'abri du monde...

balila

[Félice]

Voyage insensé vers le soleil et les images, et qui ne souffre aucun artifice comptable : tout gratuit, quoi.
Merci Balila... de m'avoir emmenée avec toi là-bas, à l'intérieur de mon imagination avec pour seul moyen de transport... tes mots généreux. Un île reposante de liberté plantée au milieu de ma grisaille concrètement parisienne.

Ca fait du bien !

Félice.

PS : j'ai encore le goût du rhum dans la gorge, la caresse du soleil sur mes épaules... la moiteur de l'air a même ébouriffé mes cheveux.

Non, vraiment, merci.

Félice

[balila]

Voyage insensé vers le soleil et les images, et qui ne souffre aucun artifice comptable : tout gratuit, quoi.
Merci Balila... de m'avoir emmenée avec toi là-bas, à l'intérieur de mon imagination avec pour seul moyen de transport... tes mots généreux. Un île reposante de liberté plantée au milieu de ma grisaille concrètement parisienne.

Ca fait du bien !

Félice.

PS : j'ai encore le goût du rhum dans la gorge, la caresse du soleil sur mes épaules... la moiteur de l'air a même ébouriffé mes cheveux.

Non, vraiment, merci.

Félice

Ton commentaire est un pur bonheur Félice !

On pourrait penser que tu as fait ce voyage avec moi, dans ces endroits secrets que Hauteur a peints, et auxquels j'ai juste mis un peu de couleurs, de ci de là...

Un grand merci pour ton si bel enthousiasme.

balila

[dune]

Je ne pense pas pouvoir en dire davantage que Félice.
Agréable lecture colorée d'écume et de bleue vague.

Amitiés,
dune

[balila]

Je ne pense pas pouvoir en dire davantage que Félice.
Agréable lecture colorée d'écume et de bleue vague.

Amitiés,
dune

Ce sont tout de même quelques mots qui me font plaisir Dune, merci beaucoup.

balila

[Henri.]

Ouf, tous les sens sont stimulés. La vie quoi !

Henri

[ambreance]

Il est vrai qu'il est difficile d'écrire après s'être laissée bercée ainsi.
Un doux voyage, mais plus que cela... l'envie de retenir l'image pour l'éternité.
Merci pour tout cela
Ambréance

[Hauteur]

Etre poète n'est pas fait que de faiblesses, il y a aussi la force des rêves, qui nous est donnée à nous plus qu'à d'autres...

Alors rêvons....



Amitié à tous.


Mes hommages, Douce Balila. Merci pour ce souvenir de voyage...



Hauteur

[balila]

Ouf, tous les sens sont stimulés. La vie quoi !

Henri

J'aime ton sentiment Henri, merci d'avoir lu ce texte ainsi.

balila

Il est vrai qu'il est difficile d'écrire après s'être laissée bercée ainsi.
Un doux voyage, mais plus que cela... l'envie de retenir l'image pour l'éternité.
Merci pour tout cela
Ambréance

Sans doute parce que c'est un pays qui n'existe que dans l'imaginaire, et tu l'as joliment ressenti Ambréance, merci pour ce doux commentaire.

balila

Etre poète n'est pas fait que de faiblesses, il y a aussi la force des rêves, qui nous est donnée à nous plus qu'à d'autres...

Alors rêvons....

Amitié à tous.

Mes hommages, Douce Balila. Merci pour ce souvenir de voyage...

Hauteur

Ce pays est un rêve, ce rêve est un pays... Y voyager avec les mots est déjà un très joli voyage.

Merci de m'avoir emmenée dans ce lieu magique, Hauteur.

balila

[lacape]

de toute beauté, ce rêve !
amitié à tout les deux !

[balila]

de toute beauté, ce rêve !
amitié à tout les deux !

Merci, Dominique, de ta visite en ces lieux.

balila

[balila]

Je n'aimais pas la première phrase...
Alors j'ai lu les commentaires et puis finalement le texte. Et j'ai aimé, c'est trés beau, on est emporté.

Mais je n'aime pas l'avant dernière phrase !

Tu m'as fait rire Tangentimus ! Forcément, la première et la dernière, ça va avec...

Merci à toi d'avoir aimé l'entre deux.

balila

[Félice]

Je suis revenue le lire, celui-là. Et puis... hop, up.

Félice.

[balila]

Je suis revenue le lire, celui-là. Et puis... hop, up.

Félice.

Un grand merci Félice pour être revenue coucher quelques mots sur notre plage...

balila