A la Nino Ferrer… (prose)
#1
Posted 28 August 2005 - 10:52 AM
Blancheur des cygnes survolant les arbres. Alouettes sifflant dans les champs. Canard colvert plongeant dans une mare. Ferme où on prépare des chevaux pour un prochain concours hippique…
Revoir tout cela, oui, c’est bien ! Mais avant il faut sortir de mon Paris, prendre un véhicule pour m’y rendre. Je ne sais pas conduire ! Oh, il se trouve toujours une bonne âme pour rendre ce genre de service. Elle me laisserait à l’endroit élu. Puis, mon chien (un chouette bâtard, un peu berger pour dissuader les rôdeurs) et moi nous marcherions sans arrêt, sauf au vouloir du fidèle ami.
J’irais avec les nuages dans mon cœur si lourd, si gros… Orage. Grand ménage dans mes idées !
Dans les blés, entourée des alouettes pilleuses de graines. J’aurais lâché le chien pour qu’il retrouve sa liberté ou un nouveau maître. Ce serait là si bien ! En pleine nature, au pays de ma maman.
Me tuer, parce que c’est fini. Mort décidée ! Raison ? J’en ai marre de tout rater, activités, amitiés, vie sentimentale. Je ne sais rien faire. Je ne sais même pas aimer, ni me faire aimer. Alors, pourquoi continuer ? Je vous le demande un peu !
Mourir, tout effacer, mais royalement dans la beauté d’un jour.
L’arme à feu est prête dans mon sac à dos. C’est douloureux sans doute, très. Je suis indécise… Mais mourir au cœur d’un lieu de la belle campagne de France, ça doit être génial non ?
Des fois, je pense à Nino Ferrer.
Mon chien me regarderait amoureusement avant de partir. L’amour des chiens c’est si fort et si visible dans leurs yeux. Plus rare chez les humains, je veux dire cette intensité dévouée. Enfin, ce que j’en dis…
Marcher des heures et des heures, sentir le vent léger sur mon visage, mes mains, traverser mon corps jusqu’à la moelle, les rayons du soleil effleurer mes cheveux, entendre les doux gazouillis des oiseaux, le bourdonnement des insectes, une cloche sonner au loin, humer l’odeur de l’herbe fraîche, et voir le bel horizon boisé, les blés dorés onduler, les maisons du village aux pierres de taille, les couleurs, les couleurs… Oh, pas la ville pour ça ! Mourir dans la vie, la vraie !
Mais il faut du courage, et je n’en ai même pas. Et je n’ai pas de chien, plus… Je ne peux que rester en ville. Je ne peux pas marcher… Des gens souffriraient de ma perte, et je ne peux me résigner à le vouloir. J’ai si souffert à perdre mes parents. J’ai mal quand les gens meurent. Je ne peux pas partir comme ça violemment. Et ceux qui restent, alors ? Ce serait aussi terrible pour eux. Pourtant, il y a des fois où le désir d’en finir est si fort, insupportable ! Alors pour compenser le geste fatal, le faire oublier, j’écris. Et je pense aux larmes des proches de Nino Ferrer après qu’il mourut ainsi un été… Pourquoi ? Je comprends un peu pourtant, oui.
Essayons encore une fois de se reconstruire un espoir, et croire que cela finira par bien aller, que j’obtiendrai la résolution de mes vœux, que je pourrai encore aimer et me faire aimer. Faut croire, faut espérer, même si c’est vain.
Demain sera un autre jour, peut-être.
#2
Posted 28 August 2005 - 10:58 AM
Je t'embrasse,
Stéphanie
#3
Posted 28 August 2005 - 12:40 PM
Tu es plus puissante que tu ne le crois
C'est ta poésie qui me le dit
Bises pour toi ma Puce
#4
Posted 28 August 2005 - 01:42 PM
Beaucoup n'ont pas la force et l'amour que tu as en toi....
Il faut continuer d'y croire, les lendemains sont aussi des étoiles...
Là où tes yeux ne cessent de briller... A ton regard de ton âme...
Bien à toi,
Bises
#5
Posted 28 August 2005 - 03:43 PM
Mille bravos ! D'abord pour l'avoir publié et puis parce que ce "Oui", ce premier mot dit à lui seul la force morale qui est tienne.
Te redire que j'apprécie ton écriture... et bien, j'insiste ! Pour pouvoir apprécier un tel écrit, il faut avoir un vécu, un passé qui permettent les résonnances dans sa propre vie. Qu'il dérange, c'est normal quand on écrit avec ses tripes !
Et puis, je ne peux que te faire un clin d'œil :wink: pour les traces du chien à mes pieds !
Bises
Quercus
#6
Posted 28 August 2005 - 07:06 PM
Je t'embrasse,
Stéphanie
Oui, Clara. J'y crois déjà... Cela m'a fait du bien de l'écrire... J'ai vérifié aujourd'hui comment était mort Nino Ferrer, c'est bien dans un champ de blé et d'une manière similaire à ce que je dis, sauf que pour ça ne va pas jusqu'au bout...
Les idées noires s'en vont peu à peu, mais l'amertume dans le coeur reste encore. Cela m'arrive quelquefois, mais je lutte toujours... Merci pour tes mots :wink:
Bises,
Béa
#7
Posted 28 August 2005 - 07:10 PM
J’irais avec les nuages dans mon cœur si lourd, si gros… Orage. Grand ménage dans mes idées !
Dans les blés, entourée des alouettes pilleuses de graines. J’aurais lâché le chien pour qu’il retrouve sa liberté ou un nouveau maître. Ce serait là si bien !
mais ses vers sont magnifique.
(c'est plus poli là n'est-ce pas ?)
Oui, c'est plus poli, bien plus, Lapsus... Ce sont plutôt des phrases que des vers que tu cites, mais je suis heureuse qu'elles te plaisent.... Que l'ensemble te rebute, je peux comprendre. Mais comprends aussi que l'on éprouve le besoin d'exprimer ses sentiments quels qu'ils soient. Mais c'est un peu violent, ça je veux bien l'accorder...
Merci pour ton commentaire :wink:
Amitiés,
Béa
#8
Posted 28 August 2005 - 07:12 PM
Tu es plus puissante que tu ne le crois
C'est ta poésie qui me le dit
Bises pour toi ma Puce
Merci Héloise !
J'essaye de lutter. Parfois faut s'engueuler soi-même, mais aussi s'aimer un peu. Mais ce n'est pas toujours simple...
Bises,
Béa
#9
Posted 28 August 2005 - 07:16 PM
Mille bravos ! D'abord pour l'avoir publié et puis parce que ce "Oui", ce premier mot dit à lui seul la force morale qui est tienne.
Te redire que j'apprécie ton écriture... et bien, j'insiste ! Pour pouvoir apprécier un tel écrit, il faut avoir un vécu, un passé qui permettent les résonnances dans sa propre vie. Qu'il dérange, c'est normal quand on écrit avec ses tripes !
Et puis, je ne peux que te faire un clin d'œil :wink: pour les traces du chien à mes pieds !
Bises
Quercus
Ah bon, il s'est oublié mon chien sur tes pieds, Quercus ?
On écrit au gré de ses émotions, tripes ou je ne sais pas... Mais moi j'aime le faire le plus vrai possible, surtout quand il s'agit en effet du vécu.
Merci de me comprendre !
Bises à toi
(Allez, faut pas s'en faire, Lapsus :wink: )
#10
Posted 28 August 2005 - 07:33 PM
Beaucoup n'ont pas la force et l'amour que tu as en toi....
Il faut continuer d'y croire, les lendemains sont aussi des étoiles...
Là où tes yeux ne cessent de briller... A ton regard de ton âme...
Bien à toi,
Bises
Bonjour SolJean,
Je te remercie, toi que je ne connais pas encore et à qui je souhaite par la même occasion la bienvenue :wink:
J'espère que les étoiles continueront à briller... Je n'ai pas envie de m'acheter une quelconque arme, sois-en sûr...
Bises et amitiés,
Béa
#11
Posted 28 August 2005 - 07:50 PM
Un peu confus ce mélange...
#12
Posted 28 August 2005 - 07:52 PM
"l'homme est plus dur que l'acier" proverbe (yiddish? polonais?)
"ils ne nous auront pas tant que nous saurons surpasser nos propres tragedies" (Golda Meir)
A part la phase finale d'une maladie finale, je ne vois pas, il n'y a pas meme a y penser.
On peut l'ecrire, surtout si ca soulage, surtout sur un site de poesie,
mais pas plus.
"Ca ne previent pas, ca arrive, ca vient de loin... "
Serge
#13
Posted 28 August 2005 - 09:52 PM
sur un fauteuil roulant, sa jambe gauche insensible et inerte malgré les
soins des kinétérapheutes , elle est prise en charge par ma soeur actuellement , suite à une chute malheureuse , consécutif aux travaux du
tramways de Nice , fracture 2eme vertèbres cervicales, et minerve .Donc je
Comprends ton état d'esprit.
Amitiés...
#14
Posted 28 August 2005 - 09:56 PM
je t'embrasse.
#15
Posted 29 August 2005 - 05:41 PM
ton texte est émouvant, touchant d'humanité et de sincérité, et tes phrases (oui, ce sont bien des vers... la prose aussi est de la poésie, ne l'oublions pas) sont belles, comme ces images dans lesquelles tu t'évades.
Tu as la force en toi pour te relever. Parce que la vie n'est rien mais nous n'avons qu'elle...
S'aimer, être aimée... tu le mérites : on le sait rien qu'à te lire. Tu n'es pas de ceux qui ne vivent que pour l'apparence, sinon tu n'écrirais pas ici.
Laisse le monde de l'apparence aux handicapés du coeur.
Parce qu'il faut penser à ceux qui restent (douloureuse expérience que j'ai vécu et qui fait réflechir beaucoup à ce genre de fin...).
Parce que le temps change vite, et qu'après des jours et des jours longs et insupportables d'une mer d'huile, un jour, alors qu'on ne s'y attendait plus, le vent se lève et se dresse la vague... Il y a toujours une vague, et on n'imaginait pas ce qu'il y avait derrière.
Il y a toujours quelqu'un qui t'attend quelque part... le tout est de le savoir.
Continue, on te connaît peu mais on t'aime ("mon semblable, mon frère")
Amicalement
Christophe
#16
Posted 29 August 2005 - 05:57 PM
Il y a de l'espoir dans cette prose, mais j'ai trouvé pour ma part, que le noir règne encore bien fort... Personnellement, ce n'est pas le style qui me plaît le plus, mais je suis sensible au thème ici.
Biz
NH
#17
Posted 29 August 2005 - 06:56 PM
Je trouve que cette citation va bien avec ton texte et avec l'émotion qui s'en dégage.
*Ivan P. Nikitine (cité par une amie sur un autre site que tu connais) est un poète du Sud-Ouest... d'origine russe.
Bises
Quercus
#18
Posted 29 August 2005 - 07:13 PM
mais il faut savoir s'accrocher et ne pas renoncer
amitié
#19
Posted 29 August 2005 - 07:33 PM
Une mise à nue, pour un texte chevillé au corps, âpre, et à mon sens d'une totale sincérité. J'aime.
Amitiés,
Titibou.
#20
Posted 30 August 2005 - 01:08 PM
Un peu confus ce mélange...
Je ne vois pas le mélange vraiment. Nino Ferrer s'est tué ainsi... Le chien ? En allusion à ce proche qui a failli se jeter dans une rivière, mais le regard de son chien l'en dissuada, enfin je crois...
Amicalement,
Béa
#21
Posted 30 August 2005 - 01:10 PM
"l'homme est plus dur que l'acier" proverbe (yiddish? polonais?)
"ils ne nous auront pas tant que nous saurons surpasser nos propres tragedies" (Golda Meir)
A part la phase finale d'une maladie finale, je ne vois pas, il n'y a pas meme a y penser.
On peut l'ecrire, surtout si ca soulage, surtout sur un site de poesie,
mais pas plus.
"Ca ne previent pas, ca arrive, ca vient de loin... "
Serge
Merci pour ces paroles si sages, Serge !
Oui, l'écrire ça soulage, du moins un peu. Mais surtout il faut croire en la fin où je dis qu'il ne faut pas...
Amitiés,
Béa
#22
Posted 30 August 2005 - 01:14 PM
sur un fauteuil roulant, sa jambe gauche insensible et inerte malgré les
soins des kinétérapheutes , elle est prise en charge par ma soeur actuellement , suite à une chute malheureuse , consécutif aux travaux du
tramways de Nice , fracture 2eme vertèbres cervicales, et minerve .Donc je
Comprends ton état d'esprit.
Amitiés...
Mon Dieu, tu me dis des choses bien tristes, Chénier... Moi aussi je compatis avec toi dans l'épreuve que tu vis. Elle doit bien souffrir. Je lui souhaite tous mes voeux de prompt rétablissement. Maudits travaux de tramways, chez nous aussi ils envisagent de nous en mettre un juste sous ma fenêtre...
Je suis de tout coeur avec toi !
Amitiés,
Béa
#23
Posted 30 August 2005 - 01:28 PM
je t'embrasse.
Non, ne t'en fais pas Domi !
Merci !
Bises,
Béa
#24
Posted 30 August 2005 - 01:33 PM
ton texte est émouvant, touchant d'humanité et de sincérité, et tes phrases (oui, ce sont bien des vers... la prose aussi est de la poésie, ne l'oublions pas) sont belles, comme ces images dans lesquelles tu t'évades.
Tu as la force en toi pour te relever. Parce que la vie n'est rien mais nous n'avons qu'elle...
S'aimer, être aimée... tu le mérites : on le sait rien qu'à te lire. Tu n'es pas de ceux qui ne vivent que pour l'apparence, sinon tu n'écrirais pas ici.
Laisse le monde de l'apparence aux handicapés du coeur.
Parce qu'il faut penser à ceux qui restent (douloureuse expérience que j'ai vécu et qui fait réflechir beaucoup à ce genre de fin...).
Parce que le temps change vite, et qu'après des jours et des jours longs et insupportables d'une mer d'huile, un jour, alors qu'on ne s'y attendait plus, le vent se lève et se dresse la vague... Il y a toujours une vague, et on n'imaginait pas ce qu'il y avait derrière.
Il y a toujours quelqu'un qui t'attend quelque part... le tout est de le savoir.
Continue, on te connaît peu mais on t'aime ("mon semblable, mon frère")
Amicalement
Christophe
Christophe, tes paroles me touchent beaucoup. Tu as tout dit de mon ressenti et beaucoup plus... Merci du fond du coeur ! C'est je ne vis pas pour l'apparence, mais pour être, et pour cela j'écris en grande partie du moins... Et ceci même si je le fais mal.
Il faut s'atteler à l'espoir, et je le fais crois-moi, malgré tout.
Amitiés,
Béa
#25
Posted 30 August 2005 - 01:36 PM
Il y a de l'espoir dans cette prose, mais j'ai trouvé pour ma part, que le noir règne encore bien fort... Personnellement, ce n'est pas le style qui me plaît le plus, mais je suis sensible au thème ici.
Biz
NH
Ny-Haja, il faut coller un but et un espoir à sa vie. Bien sûr on me l'a dit, mais à présent je le ressens vraiment. Je le comprends enfin...
Oui, le noir règne encore, mais il faut le conjurer parfois pour s'en dégager... Merci pour tes mots !
Bises,
Béa
#26
Posted 30 August 2005 - 01:40 PM
Je trouve que cette citation va bien avec ton texte et avec l'émotion qui s'en dégage.
*Ivan P. Nikitine (cité par une amie sur un autre site que tu connais) est un poète du Sud-Ouest... d'origine russe.
Bises
Quercus
On se sert des sangsues pour faire écouler le sang aussi afin de guérir certaines maladies, et ça marche ! Alors écrire serait une excellente thérapie, n'est-ce pas Quercus ? Il n'a sûrement pas tort cet auteur dont j'ignorais l'existence, je l'avoue, Ivan P. Nikitine...
Merci pour cette référence qui me plaît bien :wink:
Bises,
Béa
#27
Posted 30 August 2005 - 01:44 PM
Titibou,
Merci. J'ai mis toute la sincérité que j'ai pu trouver. D'ailleurs il est sorti vite au brouillon...
Amitiés à tous les deux,
Béa
#28
Posted 30 August 2005 - 02:35 PM
Je suis rassurée...Pour parler ainsi du suicide aux autres, c'est qu'on en nourrit pas le désir secret. On dit qu'aucun être humain ne peut trouver en lui l'énergie suffisante à se tuer, sauf s'il ressent une grande agressivité envers autrui; en fait, ce sont les autres qu'il tue en se tuant !
ce n'est pas ton cas, tu es emplie d'amour et d'espoir, ce sont les conditions premières au maintien de la plusion de vie.
Ton texte est très beau, c'est un appel à la vie.
Tu sais combien tous ici t'aiment beaucoup. Tes écrits, tes mots d'amitié nous apportent beaucoup.
Erre
#29
Posted 30 August 2005 - 03:16 PM
#30
Posted 30 August 2005 - 03:40 PM
Qu'est ce qu'on attend d'un forum de poésie, que les commentaires et soi disantes critiques se résument à "j'adoooooooore ce que tu écris" ou des platitudes comme " une douce caresse du vent. j'aime."
Qu'est ce que ça veut dire ?
en quoi est - ce constructif et critique ? (sachant qu'une critique n'est pas forrcément négative)
et par pitié, je ne prétends pas comprendre la souffrance d'autrui, alors sortir en guise de consolation "bat toi, sois forte" quand on ne connait ni vraiment la personne, ni sa situation pour ne pas soi-même la vivre (et qui peut prétendre connaire qui que ce soit sur un forum, ou l'anonymat et dans le pire des cas la dissimulation sont les principes de fonctionnement ?) me parait vraiment insultant vis à vis de la personne qui souffre.
alors c'est bien gentil et probablement sincère de dire ce genre de lien commun mais c'est facile et ça n'engage à rien. (et surtout ça m'enerve, cette espece de soupe gluante de bons sentiments qu'on balance à tout va, à force de les sortir, ils ne veulent plus rien dire du tout)
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