10 replies to this topic

[Théagène]

Emmène-moi dehors ce soir, vers la musique
Et vers les jeunes gens. Dans ta caisse roulons,
Je ne veux jamais plus rentrer à reculons
Car je n’ai plus chez moi qu’une angoisse panique.

Ce n’est pas mon foyer, c’est leur trou pathétique.
Et j’ai pensé : « Mon Dieu, ma chance arrive, allons,
Nous pourrons décider de ce que nous voulons,
Conduis-moi n’importe où, ce sera magnifique ! »

Et quand bien même un bus vient s’écraser sur nous
Ou un gros camion nous brise les genoux,
Mourir à tes côtés serait un privilège…

Oh, l’avantage et le plaisir sont tout à moi
Car certaines lueurs ne meurent pas en toi
Même en ton cœur perdu, tes yeux remplis de neige.

[Marygrange]

Un très joli sonnet bien écrit dont je m'étonne l'absence de commentaire. Parfois mieux vaut le risque, la vitesse d'une voiture si c'est pour un instant de bonheur à deux... J'aime beaucoup. Merci de cette lecture !


Amicalement,
Béa

[Théagène]

Merci pour ton message, c'est vrai que çà fait toujours plaisir et çà encourage à continuer!
Bon week-end.

[heloise]

Mourir à tes côté serait un privilège

Rien que pour cette phrase...
Bien à toi

[Théagène]

Et bien roulons, chère Héloise!

[heloise]

Et bien roulons, chère Héloise!

Mais évitons les bus et les camions
Tu ne regarderas que la route
Et surtout pas mes genoux
Je ne veux pas nous voir brisés
Sur les ronciers d'un bas-côté

[le hamster]

Merci Béa d'avoir découvert cet écrit oublié. D'habitude j'aime pas les poèmes rimés, mais là je dis : chapeau bas.

J'aime la simplicité et l'originalité.

Et comme Hélo j'adore cette phrase toute simple que je n'avais pas trouvé : "Mourir à tes côté serait un privilège". Je la sortirai (dès ce soir) à la personne concernée... mais je n'oublierai pas l'auteur.

(Pour les droits, il faut envoyer le chèque où...? )

J'aime le fait que même en employant des mots comme "caisse", "bus", "camion", ça soit toujours de la poésie. Ca coule, c'est fluide, ça reste beau. J'aime que ce poème soit écrit sur une seule idée. Et elle est rudement bien exprimée.
Chouette roadmoovie ! L'amour est un grand départ, et quand on rencontre ce grand amour, il ne faut jamais se retourner, ni jamais retouner d'où on part, plus jamais... L'amour est un grand voyage, et comme les voyages forment la jeunesse...

Enfin, j'adore les trois derniers vers :

"Oh, l’avantage et le plaisir sont tout à moi
Car certaines lueurs ne meurent pas en toi
Même en ton cœur perdu, tes yeux remplis de neige."

De la pure poésie de chevalier urbain, de la poésie pure, du Goethe roulant en Opel Kadett, du Lancelot assuré au tiers.
Ta prochaine conquête, Théagène, achète-lui un petit bouquet d'oeillet de poète, ça en jette...!


Amicalement.

[irena]

[Une lueur ne s'éteint pas !!! et je crois que nous serons plusieurs à faire le même voyage.........

qui m'aime me suive ..............comme dirait..............

amitiés valérie

[Théagène]

Rendons à Cesar ce qui lui appartient.
Ce texte qui date de 1986 est une adaptation d'une chanson des SMITHS, groupe Pop anglais dont le leader, Morrissey, était connu pour sa "préciosité" et son anti-conformisme.
L'adaptation de l'anglais est certes personnelle, mais le sonnet n'est-il pas le plus beau joyau de toutes les formes fixes connues en poésie?
Mélanger la force des sentiments avec des mots d'une banalité quotidienne était un des moteurs de l'entreprise.
Je suis trés heureux que çà plaise...

Théagène.

[Кя!z™]

Je n'ai pas trop accroché aux Smiths encore (mais je suis un peu dur d'oreille) mais tes adaptations touchent au sublime, cher Théagène. C'est un bonheur de lire tes vers. Il en est un qui roule merveilleusement au palais :

Oh, l’avantage et le plaisir sont tout à moi

Mais c'est toute la cascade du sonnet qui lui donne son allant, tu as chaussé tes vers de rollers ?


Oups, j'allais oublier : c'est moi, c'est Serioscal, te souviens-tu ? Neuf fois tué. Comme quoi je ne suis pas un chat - et comme quoi un canard a un peu plus de vies qu'un chat.

[Théagène]

There is a light never goes out