L'yponomeute.
#1
Posted 26 September 2006 - 06:30 PM
Tout autour, le site par elle choisi est un garde-manger garni de fruits exquis desquels elle ne paraît faire fi que pour mieux s'en alimenter. Emprisonnant la ramille dans une toile d'abrupte contention, elle en dévore goulûment à peine verdies les feuilles par d'habiles mais longuettes contorsions. Ainsi détournée aux fins d'une croissance parasitaire, la feuillée voit sa sève se figer sous l'exécration morbide, base involontaire d'une future révolution.
Il s'agit donc, avant que ne s'agite le vermillon fanion d'une hypothétique révélation, de ne pas demeurer dans un état végétatif propre à faire roussir précocement la ramure agressée.
#2
Posted 26 September 2006 - 07:40 PM
#3
Posted 26 September 2006 - 07:53 PM
Je me disais : il prépare quelque chose.
Hé bien quelle verve quand on monte au combat, c'est un phénomème qui m'est du reste également familier. Je dois dire que je ne suis pas déçu, il y a du vocabulaire et cette araignée-là fait froid dans le dos.
C'est tout ce que j'aime lire.
Par contre je ne sais pas bien interpréter la phrase finale.
S'agit-il de l'ultime description de la tactique de la bestiole ou d'un conseil à la vistime ?
Amitiés,
Harry
#4
Posted 26 September 2006 - 08:37 PM
Tu vois que tu sais être indulgent, quand tu veux!
Très verbeux, oui: moi aussi, je tisse, je tisse...
Je m'inspirais -mais tu l'as compris- de Francis Ponge, à côté duquel je suis une chenille mal assurée de devenir un jour papillon...
Harry
Je me découvre très verveux, en effet, depuis quelque temps! Comme la bestiole.
La dernière phrase vise à faire réagir la victime. C'est ce que tu as fait avec plus de tact que moi.
L'yponomeute est tout compte fait une bête utile: son agression ravive les esprits!
Amitiés
pritos
#5
Posted 26 September 2006 - 08:45 PM
Non, ton texte a des qualités. Il lui manque un brin de simplicité, de dénuement, à mon goût mais il a de belles qualités et s'inscrit dans une lignée - effectivement, j'avais oublié Ponge, qui sait offrir de belles choses à ses lecteurs.
Si j'avais jugé merdique ce texte, crois bien que je n'aurais pas pris de gants pour l'écrire !
Tu me crois sans doute plus dogmatique que je ne suis. "Sérialiste", ça sonne comme tous les "-ismes" qui font si peur aujourd'hui. Pourtant le sérialisme n'est qu'une tentative visant à saisir la pensée dans ce qu'elle a de plus fluide et insaisissable. Le sérialisme n'est donc - pour moi - pas un dogme. C'en est pratiquement le contraire.
Proudhon a eu cette phrase aussi belle qu'étonnante : "Je ne suis qu'un chercheur de séries". Eh bien, voilà. Tout est dit. Et la méthode sérielle est née dans cette phrase d'une douceur attendrissante.
Je te devais bien un petit pavé, non ?
#6
Posted 27 September 2006 - 06:31 AM
La série: sur un fil, je t'avais dit que j'appréciais que tu nous en parles. Je maintiens. Je vois bien que tu pousses une recherche pointue sur le sujet. Je suis heureux de constater que cela n'implique pas une vision sectatrice de l'écriture.
#7
Posted 27 September 2006 - 06:51 AM
#8
Posted 27 September 2006 - 01:57 PM
#9
Posted 28 September 2006 - 04:53 AM
#10
Posted 28 September 2006 - 10:24 AM
Vous êtes donc une sorte de communauté du com? Un genre de phamille?
(PS: curiosité sans animosité.)
#11
Posted 28 September 2006 - 10:38 AM
Ça m'a fait penser à un dessin d'entomologiste, quelque chose d'hyperréaliste, tellement réaliste et précis dans les détails que cela en devient fantastique.
Je le trouve savemment construit. J'aime le choix des mots, leur sonorité éclatante et le rythme des phrases, ça claque, c'est presque métallique.
Mais j'ai peur des bestioles.
Artemisia
#12
Posted 28 September 2006 - 10:55 AM
merci de ta lecture, Artemisia
#13
Posted 29 September 2006 - 09:49 AM
C'est sur et même certain !
Amicalement.
Lisa.
#14
Posted 06 October 2006 - 07:55 PM
La bestiole a du mordant.
Décidément ça me plait, mais je n'ai pas la verve pour de bonnes critiques.
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