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Linguistique Générale


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#1 serioscal

serioscal

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  • TLPsien
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Posted 14 November 2006 - 08:09 AM

Le « t » que tu prononces, ou celui que tu prononçais, hier, où t’emmène-t-il ? Où donc est-ce qu’il t’emmènera ? Tu ne sais pas où tu étais. Alors comment aller ? Marche, tu es comme un imbécile avec tout cela, non seulement en tête mais proche de la lèvre qui, en devient plus lourde, et marche : tout le « t » que tu prononceras, dans des formules voisines, débiles, dans un rapport de forces distributionnelles, dis-tu, et encore bien ancrées à ce qu’il semble, pour que ça fuse de la sorte ? Horreur d’une série de syntagmes, non, que tu as prononcés, où un seul élément était substitué. Quelle horreur ! Oui, horreur de ces formes que tu as « utilisées », et dont tu cherches à dégager l’impact... formules voisines... et dans des rapports de distribution... et encore... Et --- Quelle horreur ! Un seul mot -- un syntagme -- était signe, était phrase : violence, disais-tu, à rencontrer les gens et pour les soudoyer... marave, disais-tu ? Ecrase donc cela.


Sans doute que la logique de ton énonciation est faite de phrases, plutôt que de phonèmes. Oui et parfois tu cherches tes mots, tu cherches tes phrases et l’on entend alors ta grosse respiration plutôt que ta voix qui était sonore. Or, tu as peut-être eu tout mis sur le sonore (sur le plan du sonore). Le sonore est un drôle ! On ne s’y connait pas... Il tremble de la toute mire de la prunelle, comme on disait. Et ce qui distribue, qu’est-ce que c’est ? Une distribution, qu’est-ce que c’est ? Voyons : tu es dans une situation particulière. Tu creuses des puits au Nigeria, sur un sol instable tu effectue des gestes inutiles ; de retour en Europe tu te jettes contre un mur soit pour le démolir, soit pour te fracasser le crâne. -- Ce n’est qu’empiriquement que l’on pourra déterminer les causes régulières de ton suicide. Permettez-moi cette métaphore : la mort est une ponctuation globale, respiration arrêtée -----





Tu es ailleurs, immensément aillleurs et drôlement, tu poses ta main sur quelque chose comme corps, et désormais il y a quelqu’un qui se tourne vers toi, comme si toi-même tu avais eu appelé. Ce qu’on appelle la communication : des yeux se meuvent, des bras font des gestes dont le sens t’échappe, et tout le reste se tient. Tu as dit quelque chose ? Mais alors quelque chose, non, ne t’a pas échappé, t’ensemble, et tu intègres ce phonème qui lui-même t’intègre. -- Tu serais alors, comme fut Martinet, le suprasegmental global du phonème que tu fais, et c’est toute phrase que tu articules, tout ton discours même, qui tiendraient là-dedans. C’est en cela que tient la communication que tu as eu eu eue tout à l’heure, là, avec une personne qui, de plus en plus, a eu eu tendance à entrer dans une sémantique spécifique, lourde pour vous de menaces car elle mettait en danger votre, comment dire, transcendance communicationnelle à tous deux ? Ce serait horrible, alors, car il te faudrait surenchérir, il vous faudrait bientôt imposer à tout votre entourage, qui sans cela eût été votre seul recours, une masse globale de signifiance épouvantable, pour la déverser de par le monde ? Comme on sème, comme on égrène ? Travaille, travaille, et l’on comprend, dès lors, que vous vouliez tout insulter la guerre ! souligne votre effort.

Tu es dans un champ de maïs comme maintenant tu comptes des brins, personne ne regarde, tu entends, attentivement un avion passe, droit au-dessus de toi il dessine une ligne dans le ciel.

Tu comptais les brindilles de l’herbe un peu jaune déjà sous toi et tout autour, comme un grand cercle monde, ta réception motrice te l’indique, ta réception motrice mais est-ce qu’elle ne se moque pas de toi ? Tu te souviens du lieu où tu étais resté -- le lieu n’importe pas, il y a autre chose que charriait ta réception motrice, là, tout à l’heure, et qui n’y était plus ensuite. Aussi tu mal de crâne, et tu en trembles -- pour qui trembles-tu ? Vois le lieu historique où tu devins si singulièrement ton propre spectateur. Tu en es à la quatre-cent vingt-deuxième brindille.





Tu parcours le trajet au signifiant brindille ; ce n’est jamais le même. Alors, parcourant ce débile signifiant tu développes une méthode. Tu nettoieras tous les niveaux de ton trajet -- rejetant au niveau supérieur ce qui te semble dépasser, ou tendre vers de hautes sphères : au niveau inférieur, toute la désolation d’un paysage statique, en végétaux, pierres et insectes. Et de la pierre au sable ? Non. -- Tu n’iras pas au bout mais tu étais parti de la brindille, comment la trouves-tu ? Tu t’endors sur un sac de brindilles.


Le sommeil t’apportera les rêves que tu ne pouvais pas ne pas attendre. Particulièrement, tu examines cette brindille-ci : elle a produit, dis-tu, la nuit en toi1, une floppée d’associations, et des choses charmantes, un fleuve de chainons associatifs, qui te tiraient à eux dans tous les sens, en sorte qu’à la fin, tu ne sais plus si tu as eu vu ou entendu ou prononcé cette brindille. Peut-être -- ce serait absurde ! -- l’as-tu entendue, hein ? Ah ? Hein ? -- Ah, ah... Et peut-être, même, que toute cette brindille, ce n’était qu’un paquet ? Comme tout ce rêve, d’ailleurs... Un paquet de paquets. Tu te réveilles dans un igloo, ici la communication est difficile. -- Froid est l’hiver, et rude le climat. Tu as alors rêvé peut-être d’un climat équatorial, où la forêt était humide ; et tu as conversé avec les arbres ! les cailloux ! les huttes ! Les habitants ne t’adressaient pas la parole.


Alors tu as eu prononcé un mot. Toute une phrase, dans ce contexte. Tu as donné ta parole, en somme, tu t’es bien engagé en effet ; tu as dit -- une « saloperie », détente. La chaîne prosodique que tu as eu exécutée, tu ne sais où elle va, ce qu’elle a exprimé est une blague, n’existe pas ! Le sort fait à la discrétion de l’unité, depuis la réaction fatale de toute ton organisation psychique, à ce mouvement de tes lèvres, serait bien malheureux -- en danger, en question ? Serait ! L’hypothétique s’aggrave... Si c’est sa discrétion qui est en cause, c’est qu’il y a -- pardonnez la métaphore -- hémorragie, et de sacrés emmerdements s’ensuivent. Et par paquets encore, dans une distribution qui devient difficilement gérable. Quand on vient à y penser, on ne peut que se dire que toutes ces valeurs s’entretueront, quand elles auront conscience des inégalités qui les animent, et l’on voit déjà les dégats terribles qui en découleront, de l’ordre de l’humanité, par une concurrence furibonde des systèmes de signifiance, mais ils ne seront que séries, et séries de séries, qui ne finissent pas -- croisées ou imbriquées, disloquées et réduites, fusionnées, condensées, empiriquement à travers d’autres séries que peuvent ne jamais entrer en relation mais qui, dans la mesure où leur mise en relation est au principe de tout ton langage, ne peuvent en aucun cas être dites « parallèles ».

#2 Tyi

Tyi

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  • TLPsien
  • 614 posts

Posted 14 November 2006 - 08:53 AM

Citation (serioscal @ Nov 14 2006, 08:09 AM) <{POST_SNAPBACK}>
Le « t » que tu prononces, ou celui que tu prononçais, hier, où t’emmène-t-il ? Où donc est-ce qu’il t’emmènera ? Tu ne sais pas où tu étais. Alors comment aller ? Marche, tu es comme un imbécile avec tout cela, non seulement en tête mais proche de la lèvre qui, en devient plus lourde, et marche : tout le « t » que tu prononceras, dans des formules voisines, débiles, dans un rapport de forces distributionnelles, dis-tu, et encore bien ancrées à ce qu’il semble, pour que ça fuse de la sorte ? Horreur d’une série de syntagmes, non, que tu as prononcés, où un seul élément était substitué. Quelle horreur ! Oui, horreur de ces formes que tu as « utilisées », et dont tu cherches à dégager l’impact... formules voisines... et dans des rapports de distribution... et encore... Et --- Quelle horreur ! Un seul mot -- un syntagme -- était signe, était phrase : violence, disais-tu, à rencontrer les gens et pour les soudoyer... marave, disais-tu ? Ecrase donc cela.
Sans doute que la logique de ton énonciation est faite de phrases, plutôt que de phonèmes. Oui et parfois tu cherches tes mots, tu cherches tes phrases et l’on entend alors ta grosse respiration plutôt que ta voix qui était sonore. Or, tu as peut-être eu tout mis sur le sonore (sur le plan du sonore). Le sonore est un drôle ! On ne s’y connait pas... Il tremble de la toute mire de la prunelle, comme on disait. Et ce qui distribue, qu’est-ce que c’est ? Une distribution, qu’est-ce que c’est ? Voyons : tu es dans une situation particulière. Tu creuses des puits au Nigeria, sur un sol instable tu effectue des gestes inutiles ; de retour en Europe tu te jettes contre un mur soit pour le démolir, soit pour te fracasser le crâne. -- Ce n’est qu’empiriquement que l’on pourra déterminer les causes régulières de ton suicide. Permettez-moi cette métaphore : la mort est une ponctuation globale, respiration arrêtée -----
Tu es ailleurs, immensément aillleurs et drôlement, tu poses ta main sur quelque chose comme corps, et désormais il y a quelqu’un qui se tourne vers toi, comme si toi-même tu avais eu appelé. Ce qu’on appelle la communication : des yeux se meuvent, des bras font des gestes dont le sens t’échappe, et tout le reste se tient. Tu as dit quelque chose ? Mais alors quelque chose, non, ne t’a pas échappé, t’ensemble, et tu intègres ce phonème qui lui-même t’intègre. -- Tu serais alors, comme fut Martinet, le suprasegmental global du phonème que tu fais, et c’est toute phrase que tu articules, tout ton discours même, qui tiendraient là-dedans. C’est en cela que tient la communication que tu as eu eu eue tout à l’heure, là, avec une personne qui, de plus en plus, a eu eu tendance à entrer dans une sémantique spécifique, lourde pour vous de menaces car elle mettait en danger votre, comment dire, transcendance communicationnelle à tous deux ? Ce serait horrible, alors, car il te faudrait surenchérir, il vous faudrait bientôt imposer à tout votre entourage, qui sans cela eût été votre seul recours, une masse globale de signifiance épouvantable, pour la déverser de par le monde ? Comme on sème, comme on égrène ? Travaille, travaille, et l’on comprend, dès lors, que vous vouliez tout insulter la guerre ! souligne votre effort.

Tu es dans un champ de maïs comme maintenant tu comptes des brins, personne ne regarde, tu entends, attentivement un avion passe, droit au-dessus de toi il dessine une ligne dans le ciel.

Tu comptais les brindilles de l’herbe un peu jaune déjà sous toi et tout autour, comme un grand cercle monde, ta réception motrice te l’indique, ta réception motrice mais est-ce qu’elle ne se moque pas de toi ? Tu te souviens du lieu où tu étais resté -- le lieu n’importe pas, il y a autre chose que charriait ta réception motrice, là, tout à l’heure, et qui n’y était plus ensuite. Aussi tu mal de crâne, et tu en trembles -- pour qui trembles-tu ? Vois le lieu historique où tu devins si singulièrement ton propre spectateur. Tu en es à la quatre-cent vingt-deuxième brindille.
Tu parcours le trajet au signifiant brindille ; ce n’est jamais le même. Alors, parcourant ce débile signifiant tu développes une méthode. Tu nettoieras tous les niveaux de ton trajet -- rejetant au niveau supérieur ce qui te semble dépasser, ou tendre vers de hautes sphères : au niveau inférieur, toute la désolation d’un paysage statique, en végétaux, pierres et insectes. Et de la pierre au sable ? Non. -- Tu n’iras pas au bout mais tu étais parti de la brindille, comment la trouves-tu ? Tu t’endors sur un sac de brindilles.
Le sommeil t’apportera les rêves que tu ne pouvais pas ne pas attendre. Particulièrement, tu examines cette brindille-ci : elle a produit, dis-tu, la nuit en toi1, une floppée d’associations, et des choses charmantes, un fleuve de chainons associatifs, qui te tiraient à eux dans tous les sens, en sorte qu’à la fin, tu ne sais plus si tu as eu vu ou entendu ou prononcé cette brindille. Peut-être -- ce serait absurde ! -- l’as-tu entendue, hein ? Ah ? Hein ? -- Ah, ah... Et peut-être, même, que toute cette brindille, ce n’était qu’un paquet ? Comme tout ce rêve, d’ailleurs... Un paquet de paquets. Tu te réveilles dans un igloo, ici la communication est difficile. -- Froid est l’hiver, et rude le climat. Tu as alors rêvé peut-être d’un climat équatorial, où la forêt était humide ; et tu as conversé avec les arbres ! les cailloux ! les huttes ! Les habitants ne t’adressaient pas la parole.
Alors tu as eu prononcé un mot. Toute une phrase, dans ce contexte. Tu as donné ta parole, en somme, tu t’es bien engagé en effet ; tu as dit -- une « saloperie », détente. La chaîne prosodique que tu as eu exécutée, tu ne sais où elle va, ce qu’elle a exprimé est une blague, n’existe pas ! Le sort fait à la discrétion de l’unité, depuis la réaction fatale de toute ton organisation psychique, à ce mouvement de tes lèvres, serait bien malheureux -- en danger, en question ? Serait ! L’hypothétique s’aggrave... Si c’est sa discrétion qui est en cause, c’est qu’il y a -- pardonnez la métaphore -- hémorragie, et de sacrés emmerdements s’ensuivent. Et par paquets encore, dans une distribution qui devient difficilement gérable. Quand on vient à y penser, on ne peut que se dire que toutes ces valeurs s’entretueront, quand elles auront conscience des inégalités qui les animent, et l’on voit déjà les dégats terribles qui en découleront, de l’ordre de l’humanité, par une concurrence furibonde des systèmes de signifiance, mais ils ne seront que séries, et séries de séries, qui ne finissent pas -- croisées ou imbriquées, disloquées et réduites, fusionnées, condensées, empiriquement à travers d’autres séries que peuvent ne jamais entrer en relation mais qui, dans la mesure où leur mise en relation est au principe de tout ton langage, ne peuvent en aucun cas être dites « parallèles ».


Accessoirement, j'adore.
Ca se lit, Ca se lie,
Suis en retard.




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