11 replies to this topic

[serioscal]

Vous étiez instruments, vous voici ustensiles.
L'essentiel est que vous soyez toujours utiles.
Vous êtes en enfer ici, n'oubliez pas :
il y aura de quoi manger pour tous si vous servez à table.
Vous aurez votre part du gateau : vous êtes des pourceaux
autour de moi, des pourceaux alléchés
par le festin d'une girafe doublement grimaçante.

Vous étiez alvéoles, vous voici larves
dans les lames de feu qui vous lèchent le cou
et qui brûlant la peau et la cervelle rendent fou
ou vous. A vous. Avouez qu'on se plaît bien ici
et que les flammes de l'enfer sont propices, propices.
Avouez que le calme de l'enfer surprend comme le cul du diable
ou mon cou de girafe. Apprenez à danser
pour le diable qui se le tortille bien et vous attend, attend
tandis que j'empoche à deux fois votre monnaie grossière.

Vous alliez au festin, vous êtes le festin.
J'enjambe vos membres découpés pour le spectacle,
vos bras
vos têtes
et toutes les choses dont on vous a amputées :
tas d'organes,
mélange de viscères,
maillage de nerfs déc hiquetés, hargneux,
réseaux de veines et de veinules répandus et mêlés et qu'il faudrait redistribuer un jour.
Ne comptez pas sur moi :
je garde votre argent, moi aussi je voudrais me payer
à l'occasion le
------------------ cul du diable.



Bonus Track :

Le réenfer

[Harry]

Non tout ça est une illusion.
L'enfer c'est une chambre dortoir dans une caserne,
à ne pas pouvoir se boucher les oreilles,
à ne pouvoir qu'entendre les propos de la populace qui ne pense pas
(car chez ces gens-là, monsieur, on ne pense pas, on ne pense pas).

L'enfer c'est les autres.
Harry (individualiste)

[Pritos]

"Le réenfer" me rappelle par son air "Boonie and Clyde" et me ramène à la chanson de Téléphone: "Je rêvais d'un autre monde". Etrange transfert de la mémoire.

Ce diable, un beau moqueur! Un Monsieur Maréchal de talent, reconnaissons-le, maître ès anamorphose.

[Silences...]

Pour moi l'enfer c'est de subir...

[missix]

pour moi, l'enfer c'est de faire subir

[Silences...]

Il peut y avoir une jouissance à faire subir
tandis que subir ce n'est pas forcément choisi, ni agréable

[missix]

Les relations sado-masos ? beurk

Pour ma part je m'en tiens au maso. C'est déjà assez violent comme concept.

[Nobody's perfect]

Et voilà! quand je disais qu'il y a des masos...L'enfer est ce qu'il y a de nuisible pour moi... j'en reviens donc à ce que dit Silences, parfois on subit et n'avons pas d'autre choix, tel que les maladies, bon, si, on a le choix de se donner la mort, mais si on se loupe on qu'on devient paralysé ... là, on subit... (ouias, je me reveille tout juste, j'ai l'esprit embriumé encore mes excuses)

[missix]

Et voilà! quand je disais qu'il y a des masos...L'enfer est ce qu'il y a de nuisible pour moi...

Etrange synthèse à laquelle je me vois forcée de répondre que le fil qui précédait abordait, ou disons-le simplement, suggérait de prime abord, la nuance entre masochisme et sadisme : à savoir ce à quoi l'on accorde le plus d'importance : au nom de "moi" ou au nom de "l'autre".
Deux comportements profondément malsains pour l'âme et qui excluent d'eux-même la notion bête, banale, et idiote de l'amour.

[Silences...]

Subir un amour non partagé c'est possible aussi et toutes les tragédies à l'ancienne tiennent là dedans... Missix j'ai le regret de te dire que pour qu'il y ait récipocité il faut aussi bien se connaître l'un et l'autre, de nos jours, savoir et pouvoir se parler c'est de plus en plus difficile

[Nobody's perfect]

Etrange synthèse à laquelle je me vois forcée de répondre que le fil qui précédait abordait, ou disons-le simplement, suggérait de prime abord, la nuance entre masochisme et sadisme : à savoir ce à quoi l'on accorde le plus d'importance : au nom de "moi" ou au nom de "l'autre".
Deux comportements profondément malsains pour l'âme et qui excluent d'eux-même la notion bête, banale, et idiote de l'amour.

Je te répondrais cela, en amour, il y en a toujours un qui aime plus que l'autre, et ça, c'est du masochisme, si t'as pas compris ça, t'as rien compris à l'amour et tout ce qui va avec, tu vois, le masochisme n'est pas simplement cette définition peuplarde que l'on lui donne

[serioscal]

Il peut y avoir une jouissance à faire subir
tandis que subir ce n'est pas forcément choisi, ni agréable

Détrompe-toi ! Comme toutes perversions, aucune n'est totalement absente de nos structures psychiques ; à divers degrés elles peuvent être plus ou moins développées, très peu ou de façon exorbitante.

Subir - se retrouver objet - n'est pas un fantasme exclusivement féminin. Comme tout fantasme, il est partagé et se renverse très bien. Subir et faire subir sont choses égales, au final. Il y a un vers de Baudelaire ainsi : "Je suis la plaie et le couteau", je crois.

Je n'avais pas imaginé que le cul du diable inspirerait cet échange sur le thème sadique mais cela me fait plaisir car je rêve souvent la poésie comme une expérience sado-masochiste.