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L'instant


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20 replies to this topic

#1 Tyi

Tyi

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  • TLPsien
  • 614 posts

Posted 01 October 2006 - 10:48 PM

Je suis la pierre
Dodue à sa verticale
Du nombre à la distance :
La solitude.

Je suis le départ,
La pensée réflexe des noyades,
La pointe hurlante mal tissée
A la croix.

Je suis le souffle,
Le sang tranchant des sommeils.

Du pas tremblant des flammes
A l’oubli presque impossible.

#2 Eden

Eden

    .............................

  • TLPsien
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  • Location:De mon jardin
  • Interests:vous et le golf
  • Publications:Je ne fais que critiquer et je laisse l'analyse au mauvais sens !

Posted 01 October 2006 - 11:28 PM

tu es,



en fait ça me rappelle un de mes textes, mais lequel ?

#3 Tyi

Tyi

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  • TLPsien
  • 614 posts

Posted 02 October 2006 - 08:29 AM

Citation (Eden @ Oct 2 2006, 12:28 AM) <{POST_SNAPBACK}>
tu es,
en fait ça me rappelle un de mes textes, mais lequel ?


Mais lequel?
Ca me rappelle 'le phare' de Reverdy que je lisais à ce moment là
J'aimerais bien lire ce texte (le tien).

bises
Juliette

#4 Ariel

Ariel

    .............................

  • TLPsien
  • 538 posts

Posted 04 October 2006 - 02:59 PM

Autre rappel, ce texte de Guillevic,
que j'ai toujours aimé lire au troisième degré,
avec toute le distance,
-et la distance sur la distance- que cela mérite.


Pierre de granit

Serrée dans ma main …
Comment admettre
Que tu ne sois rien
Que tu es une présence
Et que tu l’ignores

Pourquoi me répéter à moi-même
Que la vie te manque
Tu es mon origine
Et toujours tu m’adoptes



Mais ce qui a fait que j'ai remarqué ton propre texte,
au delà de son côté très breton
et que j'y suis revenu plusieurs fois,
c'est l'impression qu'il s'agit d'une synthèse,
de quelque chose de beaucoup plus étoffé, plus riche,
mais ramené à l'épure, à la simplification.

Et les deux dernières lignes à elles seules
sont toute une trajectoire.

TRès ...

#5 Tyi

Tyi

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  • TLPsien
  • 614 posts

Posted 04 October 2006 - 03:44 PM

Citation (Ariel @ Oct 4 2006, 03:59 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Autre rappel, ce texte de Guillevic,
que j'ai toujours aimé lire au troisième degré,
avec toute le distance,
-et la distance sur la distance- que cela mérite.
Pierre de granit

Serrée dans ma main …
Comment admettre
Que tu ne sois rien
Que tu es une présence
Et que tu l’ignores

Pourquoi me répéter à moi-même
Que la vie te manque
Tu es mon origine
Et toujours tu m’adoptes

Mais ce qui a fait que j'ai remarqué ton propre texte,
au delà de son côté très breton
et que j'y suis revenu plusieurs fois,
c'est l'impression qu'il s'agit d'une synthèse,
de quelque chose de beaucoup plus étoffé, plus riche,
mais ramené à l'épure, à la simplification.

Et les deux dernières lignes à elles seules
sont toute une trajectoire.

TRès ...



Oui et je me dis souvent, d'autres aussi et surtout, que je suis bien trop pressée.
Je te remercie également pour Guillevic que je connais pas encore...
Juliette

#6 Pampi

Pampi

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  • TLPsien
  • 110 posts

Posted 04 October 2006 - 07:18 PM

J'aime tout simplement. Musical et lié...sensuel.

#7

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  • TLPsien
  • 5 posts

Posted 06 October 2006 - 07:55 AM

Vieilleries pour vieilleries, cette autre que je chéris :

Juste quelques secondes avant l'oubli

La ligne est brisée.

Un genou à terre,
tu mesures l’extrême gravité de la situation.
Tu dois obéir à la loi,
une main posée sur le froid du sol,
comme pour y jurer ton allégeance.

Ecoute …
Y aurait-il quelqu’un pour entretenir ton courage ?

Je suis …

… Je suis l’argile
prête à glisser entre des doigts impalpables.
L’argile amollie par l’eau,
l’argile et l’eau d’avant le partage .
Qui m’a couchée là comme au creux d’une oreille ?

Serre moi entre tes mains, une dernière fois,
comme pour saisir le bleu de la terre sacrée.

… Je suis l’écharpe de brume.
Est-ce la première respiration de la terre au sortir de la nuit froide,
ce nuage à l’aplomb de ton échine ?
Ou l’ air que tu as invité au coeur de toi-même, ton haleine rassemblée
le cri qu’on arrache, l’aveu tremblant,
un soupir
ou le rythme calme du souffle dans la paix de ton sommeil.

Et tu guettes là, front levé,
la brise ou la tempête qui me dispersera.

… Je suis la fine ligne rouge
suspendue au dernier battement
suspendue à l’écho du dernier battement
éteinte
gelée au plus profond de la veine sombre

une nuit en rase campagne
pour finir mon voyage intérieur.

… Je suis la lumière que tu ne sauras jamais écrire.
Emu tu sens le froid sur ton visage
tu vois l’ombre que je répands sur ton horizon,
mais tu ne me sais pas.
Abandonne l’illusion au matin
toutes les espérances et toutes les désespérances.

Et viens au soir,
pauvre
de toute certitude.

… Je suis l’enfant-fleur
qu’enfin tu portes vers tes lèvres,
toute la douceur du monde dans ton regard mouillé.
Comme la douceur du mur que tu as levé,
chaque pierre liée par simples respect et patience.
Et le mur mêle sa douceur à l’ombre d’une lignée d’ifs.
Et l’if, au temps ralenti
rassure de son ombre et la terre et la pierre

contre toute menace,
d’intemporalité.

Je suis l’empreinte de tes pas sur la neige
clôture brisée,
toute patience trahie,
regarde tes mains, blanches de ta colère.

Ce que tu as rêvé faire,
ce que tu as fait,
ce que tu as défait.

… Je suis la conscience que tu rends,
je te quitte
sans lassitude,
sans nostalgie non plus.

Et ce qui déjà te ronge l’os
emportera plus que toi de mon mystère.


Comme tu es pâle mon ami.
Et comme tu es sombre .

Entends-tu l’écho de nos voix,
les sept mémoires de ton âme évanouie
Attendant que la terre nous réinvente ?

Ariel, 11 mai 2002


Bises,

Tam


#8 Tyi

Tyi

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  • TLPsien
  • 614 posts

Posted 06 October 2006 - 02:58 PM

Citation (' date='Oct 6 2006, 08:55 AM @ Oct 6 2006, 08:55 AM) <{POST_SNAPBACK}>
Vieilleries pour vieilleries, cette autre que je chéris :

Juste quelques secondes avant l'oubli

La ligne est brisée.

Un genou à terre,
tu mesures l’extrême gravité de la situation.
Tu dois obéir à la loi,
une main posée sur le froid du sol,
comme pour y jurer ton allégeance.

Ecoute …
Y aurait-il quelqu’un pour entretenir ton courage ?

Je suis …

… Je suis l’argile
prête à glisser entre des doigts impalpables.
L’argile amollie par l’eau,
l’argile et l’eau d’avant le partage .
Qui m’a couchée là comme au creux d’une oreille ?

Serre moi entre tes mains, une dernière fois,
comme pour saisir le bleu de la terre sacrée.

… Je suis l’écharpe de brume.
Est-ce la première respiration de la terre au sortir de la nuit froide,
ce nuage à l’aplomb de ton échine ?
Ou l’ air que tu as invité au coeur de toi-même, ton haleine rassemblée
le cri qu’on arrache, l’aveu tremblant,
un soupir
ou le rythme calme du souffle dans la paix de ton sommeil.

Et tu guettes là, front levé,
la brise ou la tempête qui me dispersera.

… Je suis la fine ligne rouge
suspendue au dernier battement
suspendue à l’écho du dernier battement
éteinte
gelée au plus profond de la veine sombre

une nuit en rase campagne
pour finir mon voyage intérieur.

… Je suis la lumière que tu ne sauras jamais écrire.
Emu tu sens le froid sur ton visage
tu vois l’ombre que je répands sur ton horizon,
mais tu ne me sais pas.
Abandonne l’illusion au matin
toutes les espérances et toutes les désespérances.

Et viens au soir,
pauvre
de toute certitude.

… Je suis l’enfant-fleur
qu’enfin tu portes vers tes lèvres,
toute la douceur du monde dans ton regard mouillé.
Comme la douceur du mur que tu as levé,
chaque pierre liée par simples respect et patience.
Et le mur mêle sa douceur à l’ombre d’une lignée d’ifs.
Et l’if, au temps ralenti
rassure de son ombre et la terre et la pierre

contre toute menace,
d’intemporalité.

Je suis l’empreinte de tes pas sur la neige
clôture brisée,
toute patience trahie,
regarde tes mains, blanches de ta colère.

Ce que tu as rêvé faire,
ce que tu as fait,
ce que tu as défait.

… Je suis la conscience que tu rends,
je te quitte
sans lassitude,
sans nostalgie non plus.

Et ce qui déjà te ronge l’os
emportera plus que toi de mon mystère.


Comme tu es pâle mon ami.
Et comme tu es sombre .

Entends-tu l’écho de nos voix,
les sept mémoires de ton âme évanouie
Attendant que la terre nous réinvente ?

Ariel, 11 mai 2002
Bises,

Tam


Vieillerie ne me semble pas à-propos mais oui le choix est merveille.
J'ai découvert les textes de Ariel au hasard de balades et celui-ci plus que tous m'a retenue et me retient encore :

http://www.toutelapo...533;entry347629


Bises aussi Tarn

Juliette

#9 Salam

Salam

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  • TLPsien
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Posted 06 October 2006 - 03:25 PM

Avant l'oubli je suis ravie d'avoir pu lire ce texte d'Ariel
J'en reste coi ma foi, il me touche
Quant au tien Tyi je l'apprécie fortement également.
salam

#10 Tyi

Tyi

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  • TLPsien
  • 614 posts

Posted 06 October 2006 - 04:31 PM

Citation (Pampi @ Oct 4 2006, 08:18 PM) <{POST_SNAPBACK}>
J'aime tout simplement. Musical et lié...sensuel.


Hé!
Pourquoi l'absence?

#11 Pampi

Pampi

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  • TLPsien
  • 110 posts

Posted 06 October 2006 - 04:36 PM

Pourquoi...mon absence?..

#12 Tyi

Tyi

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  • TLPsien
  • 614 posts

Posted 06 October 2006 - 04:45 PM

Non, oui, c'est réparé.
J'aurais pas du.

As tu lu les textes cités?

Juliette

#13 Pampi

Pampi

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  • TLPsien
  • 110 posts

Posted 06 October 2006 - 05:00 PM

C'est réparé en effet...et plutôt bien. Tu devais et tu l'as fait. Bien, très bien même. Je suis...Mais le reste nous appartient.

#14 Tyi

Tyi

    .............................

  • TLPsien
  • 614 posts

Posted 06 October 2006 - 05:10 PM

Oui et à raison...
les deux derniers textes sont troublants....

#15 Pampi

Pampi

    .............................

  • TLPsien
  • 110 posts

Posted 06 October 2006 - 05:19 PM

Clairs
Enivrants
Rien?
Tout...

#16 serioscal

serioscal

    serioscal

  • TLPsien
  • 2,179 posts

Posted 06 October 2006 - 06:50 PM

Un poème qui ranime le rêve d'anciens poèmes est le plus beau des poèmes.

#17 Pampi

Pampi

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  • TLPsien
  • 110 posts

Posted 06 October 2006 - 07:03 PM

Ce qui n'est pas le cas pour les histoires d'amour...

#18 Ariel

Ariel

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  • TLPsien
  • 538 posts

Posted 06 October 2006 - 07:18 PM

Très cher 4 075,
- permets, Juliette, que je lui évite un mal de gorge ...

de la bibliothèque,
il me semblait bien voir de la lumière
filtrer de la salle des archives.

Serais-tu le gardien des mémoires ?

Je ne saurai trouver à qui mieux les confier
tant parfois d'incertaines trajectoires
en effacent une page,
là, sur le bord d'un chemin.

#19 Tyi

Tyi

    .............................

  • TLPsien
  • 614 posts

Posted 09 October 2006 - 08:35 AM

Citation (serioscal @ Oct 6 2006, 07:50 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Un poème qui ranime le rêve d'anciens poèmes est le plus beau des poèmes.


...

#20 Carla.

Carla.

    .............................

  • TLPsien
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  • Location:La terre (92)? La Lune...
  • Conseils de lectures:L'alphabet dans tous les sens, Eluard, Reverdy, Esteban, Juarroz, Pascal Fauvel...

Posted 19 October 2006 - 10:38 AM

Garder la saveur de ces mots le plus longtemps possible, voilà ce que j'aimerais. Tu me réconcilies avec bien des choses...Au plaisir de te lire.

#21 Tyi

Tyi

    .............................

  • TLPsien
  • 614 posts

Posted 19 October 2006 - 11:24 AM

Citation (Carla. @ Oct 19 2006, 11:38 AM) <{POST_SNAPBACK}>
Garder la saveur de ces mots le plus longtemps possible, voilà ce que j'aimerais. Tu me réconcilies avec bien des choses...Au plaisir de te lire.


Ravie de partager avec toi douce Carla

Une bise

Juliette




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