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[baraka]

Les nuages filent leur coton
Sous la lune
Immobile
Tant de calligraphies délavées
dans la sphère aquarium

Quand le chat feule

les poisons échassiers
demeurent
impassibles

Tisseuse de bonne aventure
Dis-moi
Dis-moi
Que tes doigts de cristal sont
Rosée au jour vagissant
Dis-moi
Que tes paumes de potier sont
les jonques rieuses du Mékong
Dis-moi
Que tes larmes sont rizières
Suspendues aux hanches
altières des vallées

Dis-moi toi l’opulente
Rincée de l’œil sur papier vélin
Ton corps est gras comme de la soie
Et tes joues d’eau vive
Respirent le santal

Que j’effeuille
Malicieusement
Il est vrai

Tu te trames dans la foudre qui jappe
des nichées d’enluminures
et tes mains portefeuilles
pèsent encore leur tanins
Croiseur en dérive
Fidèle destroyer
écumant les flots d’un cœur cuirassé
tu divagues et j’enserre ton reliquat
d’hosties entre les molaires
hirsutes d’une bibliothèque municipale
Immobile
A présent

[emeline]

j'ai conscience.
que tu es bien droit et lucide
tout en étant subitement magnifique .