Ce Matin-là
#1
Posted 15 April 2006 - 05:27 PM
Il n’a pas marché sur le trottoir
Ce matin-là
Il a marché sur son âme
Et des violoncelles
Volaient dans les cris des hirondelles
Ce matin-là
Il n’a pas marché sur le trottoir
N’étant pas plus lourd que l’air
Et le silence en lui
Bruissait comme une abeille
Il a marché sur son âme
Vers le bout de la lumière
Et l’abeille obstinément
Forçait la fleur ensoleillée
En quête d’or et de pollen
Et dans l’air transparent
Ce matin-là
L’homme et l’abeille
Sont devenus amants
Je vous parle ici
D’un amour de passage
Du poids des êtres
Quand ils ne voient pas
Qu’ils s’aiment
Aussi nus que la lumière
L’espoir toujours plus loin que leur âge
D’une chose éphémère
Tel un écho nous la renvoie
Tel un reflet nous la montre
Car je n’ai jamais vu
De cette chose précieuse
Que le vertige des songes
A la réminiscence du sommeil
Elle a la claire patience des îles
Des millions d’années dans les peintures de pierre
Mille ans dans le cœur des hommes
Mais si peu dans le moule du temps
Comme dans les larmes de joie perdue
Du jamais revenir
Mais lui qu’a-t-il connu
De son enchantement
Quand ce matin-là
Il a marché sur son âme
Amoureux fou soudain de l’abeille en lui
Qui à l’aube de sa nuit d’homme promise
Avait réveillée des champs de prèles
Et le blanc sortilège de la marguerite
Quand il eut fini
De marcher sur son âme
Au bout épuisé de lumière
Ses jambes ne le portaient plus
Le temps fit à ses lèvres
Un baiser de marbre
Et le fer en son cœur
S’enfonça jusqu’à l’infini
Il n’eut pas le temps de dire
Qui de l’abeille ou de la lumière
L’avait le plus aimé
#2
Posted 15 April 2006 - 05:30 PM
Félice.
#3
Posted 16 April 2006 - 09:04 PM
Cher Michel
Mais
Je reviendrai
il va me falloir le lire à nouveau
je ne prétends pas au découpage
mais presque
Merci de m'avoir permis de vous lire à nouveau,
Nath
#4
Posted 16 April 2006 - 09:35 PM
Très beau texte, Michel, je reste songeuse...
balila
#5
Posted 16 April 2006 - 10:56 PM
que le thème de ce texte déroute
je me permets d'indiquer
qu'il s'agit du passage dans l'au-delà
l'abeille symbolique la vie qui s'accroche (s'obstine)
la lumière la source de la vie
d'où l'image de l'homme
et l'abeille devenus amants
car au moment de mourir
la vie (pas toujours drôle)
devient précieuse
et on se reconcilie avec elle
d'où l'image
d'en devenir amoureux fous
comme quand ceux qui s'aiment
sont condamnés à se quitter
bon simplement pour aider un peu la lecture
pour le reste cela devient je crois plus évident
Michel
#6
Posted 16 April 2006 - 11:01 PM
la vie (pas toujours drôle)
devient précieuse
et on se reconcilie avec elle
Pas sur de ça...
#7
Posted 16 April 2006 - 11:14 PM
Merci Cher Michel,
Nath
#8
Posted 17 April 2006 - 07:07 PM
beau boulot...
amicalement
Henri
#9
Posted 17 April 2006 - 08:54 PM
mais le commentaire est venu à point me rassurer: j'avais bien compris qu'il s'agissait de ce voyage-là: âme et lumière, jusqu'au bout du bout.. du tunnel, peut être...
L'abeille m'avait il est vrai un peu déroutée.
un très bel essai, Michel
Amitiés
#10
Posted 17 April 2006 - 09:34 PM
#11
Posted 18 April 2006 - 08:41 AM
#12
Posted 18 April 2006 - 08:59 AM
Il a marché sur son âme
Et des violoncelles
Volaient dans les cris des hirondelles
...
Quand il eut fini
De marcher sur son âme
...
Le temps fit à ses lèvres
Un baiser de marbre
Et le fer en son cœur
S’enfonça jusqu’à l’infini
Au-delà de ce qu'ils peuvent vouloir signifier, je trouve ces vers là superbement bien trouvés. Je pense à Gibran et à son "je marche sur mes rêves".
#13
Posted 18 April 2006 - 11:08 AM
J'avais bien sentie quelque chose de cet ordre là mais je l'avais fait mien
La magie s'est quelque peu perdue en route
A prendre en compte pour le futur Michel, si tu veux bien...
car j'aime vraiment cette écriture.
#14
Posted 18 April 2006 - 01:41 PM
Voilà ce que j'en ressens : une aspiration et je me vois perplexe à chercher la trace.
Je reste interrogatif mais néanmoins heureux d'être là.
Bigre. Quel horreur de commenter ce genre de poème quand on le lit en 2 mn !
#15
Posted 18 April 2006 - 02:33 PM
la vie (pas toujours drôle)
devient précieuse
et on se reconcilie avec elle"
Edgar ajoute :
Pas sur de ça...
bien sûr
certains aspirent à mourir
d'autres le demandent
même le réclament
certains se suicident
mais finalement la majorité
la souhaite le plus tard possible
c'est La Fontaine qui écrit :
"Plutôt souffrir que mourir
C'est la devise des hommes"
La mort et le bûcheron
mais là on discute du contenu
ce n'est pas l'essentiel de la poètique
#16
Posted 19 April 2006 - 09:48 AM
Nul besoin d'explications ... il se déploie en chaque lecteur ...
Amicalement,
Galy.
#17
Posted 19 April 2006 - 10:33 AM
#18
Posted 19 April 2006 - 11:59 AM
Il n’a pas marché sur le trottoir
Ce matin-là
Il a marché sur son âme
Et des violoncelles
Volaient dans les cris des hirondelles
Ce matin-là
Il n’a pas marché sur le trottoir
N’étant pas plus lourd que l’air
Et le silence en lui
Bruissait comme une abeille
Je vous parle ici
D’un amour de passage
Du poids des êtres
Quand ils ne voient pas
Qu’ils s’aiment
Aussi nus que la lumière
L’espoir toujours plus loin que leur âge
Elle a la claire patience des îles
Des millions d’années dans les peintures de pierre
Mille ans dans le cœur des hommes
Mais si peu dans le moule du temps
Comme dans les larmes de joie perdue
Du jamais revenir
Je l'ai lu plusieures fois avant de donner un avis. Je l'aime beaucoup, mais quelque chose me chagrinait, alors après relecture, je me suis permise de l'écourter...
Amitiés
bohémia
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