Pas De Titre Du Tout
#1
Posted 08 November 2006 - 10:35 PM
Le nœud de la chair entame l’écorce
Aux vitres saintes des souffles égorgés
S’écroule l’écaille d’une sentence
Et le geyser s’évide enfin
De ce qui déborde du suffisant
La terre expectore ses colères
Dans une danse translucide, argentée de flocons
Les bois des cerfs claquent dans l’aube
Où meurent les ombres d’ailleurs
Le bleu de Prusse découvre le vermillon
Et soulève les poids incandescents
Les premières cordes s’abandonnent
Aux vagues insurgées, qui veillent l’eau
Les angles fendus se perdent
Sous les ailes végétales ou les sampans
Dans les cales des trois mats
Les chandelles se prosternent.
Sur les cèdres rugueux, les rainures des feuilles
Ecartent ce qui déborde du suffisant
L’ensorceleuse crache une pluie
Compagne du sang aquatique
Qui voyage en ressac jusqu’à demain
Vers les linteaux épars de l’onde
En agrandi, aux flèches des cimes
S’épanchent les saules granuleux
Pendant que les yeux se coincent
Sur les pavés frappés de noms
Etouffée par les galets apparemment douteux
La terre craque sous la dent du silence
Les contraires naissent aux iris démembrés.
Ni les noms, ni le silence. Rien que la naissance.
#2
Posted 09 November 2006 - 09:51 AM
Il y a des choses à assumer dans ce texte. Trouve un titre.
a.
#3
Posted 09 November 2006 - 09:56 AM
Je trouve ce texte un peu rugueux, il manque de fluidité : j'ai dû mal à lier les blocs-stophes entres eux, je sais pas trop, pour être franc comme tu le demandes j'ai n'ai ressenti aucune émotion. Seule la dernière strophe se détache pour t'indiquer ma préférence. Voilà au plaisir de te relire.
Bentornata!
#4
Posted 09 November 2006 - 10:56 AM
Je trouve la 3eme trophe et la dernière très belles en sonorités et images.
Comme Eden, j'ai du mal à lier les passages entre eux.
Amitiés
Juliette
#5
Posted 09 November 2006 - 11:54 AM
(je vois que tlp ne développe pas spécialement les com's et les critiques lorsqu'on en demande des constructives... mais les piliers sont là pour dire ce qi'il y a à dire, et c'est plus ou moins rassurant).
Alors oui, justement, je le verbalisais en "trop de mots ou trop de strophes"... parce que je sens comme vous un espèce de fouilli bordélique, un amas d'images et des choses en tous genre. Vous le dîtes encore plus précisément en évoquant la difficulté de lier ou relier tout ça. Et de fait... faire surgir l'émotion d'un amas diforme est assez laborieux, pour ne pas dire impossible (je te suis complètement, Eden).
Balila m'a souvent fait la remarque, avec raison (coucou Balila !)
Faut-il épurer ? Faut-il développer ? Faut-il construire autrement ? Je me questionne et c'est pourquoi, au coeur de ma libertude prise depuis déjà quelques mois, je vous demande à tous un petit coup de main. Ou... dirons-nous... un petit coup de mot.
Quantà la remarque d'Alzeno... oui, oui, je suis bien d'ac, mais justement... ne sentant pas le texte achevé... j'ai du mal à poser un titre.
J'attends la suite... un peu de dynamisme sur tlp !
Jaguar.
(Al... les rime de la première ? Ah oui... plus ou moins. Je ne sais pas, je vais réécouter tout ça).
#6
Posted 09 November 2006 - 11:58 AM
Rugueux, non, je dirais plutôt: âpre.
Comme le goût d’une pomme sauvage.
Le titre pourrait être le dernier mot du poème.
J’ai relié les strophes entre elles parce qu’elles évoquent chacune les quatre éléments.
J’ai pensé à un grand travelling sur le monde,
Survolant un bouleversement, un devenir, un jaillissement de l’esprit,
Une mort et une renaissance.
En fait cela me fait penser à un texte prophétique de la poésie Islandaise du IX ° siècle (je crois), la Voluspá.
Ce ne sont pas évidemment les mêmes mots, mais c’est le souffle et l’idée que je reconnais. Et aussi l’âpreté.
Ce texte raconte en fait la fin d’un ancien monde et le début d’un nouveau.
Félice, j’ai été heureuse de te lire aujourd’hui,
Artemisia
#7
Posted 09 November 2006 - 12:17 PM
Les premières cordes s’abandonnent
Aux vagues insurgées, qui veillent l’eau
Les angles fendus se perdent
Sous les ailes végétales ou les sampans
Dans les cales des trois mats
Les chandelles se prosternent.
Sur les cèdres rugueux, les rainures des feuilles
Ecartent ce qui déborde du suffisant
ET
En agrandi, aux flèches des cimes
S’épanchent les saules granuleux
Pendant que les yeux se coincent
Sur les pavés frappés de noms
pour l'ensemble, ca manque de liant, d'une construction , d'un lien invisible.
déjà, épurer un max, parce que la plupart des strophes semblent crouler sous les associations d'images poétiques... bref, ca m'a repoussé au début.
exemple que je trouve frappant :
Dans une danse translucide, argentée de flocons
pourquoi ce 'argentée de flocons'!
autre exemple :
Etouffée par les galets apparemment douteux
pour moi, le 'aparament' enleve toute la force à ce qui suit...
++
#8
Posted 09 November 2006 - 02:27 PM
(je vois que tlp ne développe pas spécialement les com's et les critiques lorsqu'on en demande des constructives... mais les piliers sont là pour dire ce qi'il y a à dire, et c'est plus ou moins rassurant).
Alors oui, justement, je le verbalisais en "trop de mots ou trop de strophes"... parce que je sens comme vous un espèce de fouilli bordélique, un amas d'images et des choses en tous genre. Vous le dîtes encore plus précisément en évoquant la difficulté de lier ou relier tout ça. Et de fait... faire surgir l'émotion d'un amas diforme est assez laborieux, pour ne pas dire impossible (je te suis complètement, Eden).
Balila m'a souvent fait la remarque, avec raison (coucou Balila !)
Faut-il épurer ? Faut-il développer ? Faut-il construire autrement ? Je me questionne et c'est pourquoi, au coeur de ma libertude prise depuis déjà quelques mois, je vous demande à tous un petit coup de main. Ou... dirons-nous... un petit coup de mot.
Quantà la remarque d'Alzeno... oui, oui, je suis bien d'ac, mais justement... ne sentant pas le texte achevé... j'ai du mal à poser un titre.
J'attends la suite... un peu de dynamisme sur tlp !
Jaguar.
(Al... les rime de la première ? Ah oui... plus ou moins. Je ne sais pas, je vais réécouter tout ça).
Je reviens et je vois ton intervention, que tu as postée à peu près en même temps que mon premier com.
Moi personnellement ça ne me gène pas que les strophes n'aient apparemment aucun lien entre elles.
Parce que cela m'évoque comme une mythologie, dont je n'ai pu percer tous les mystères, mais c'est aussi ce qui convient à une mythologie.
Ce qu'il faudrait peut-être ? Remettre de l'ordre dans les images... celles de la terre, du feu, de l'eau et de l'air ensemble... Par exemple: les bois des cerfs... nous emmènent sur la terre, puis la strophe suivante parle de l'eau, ce qui se poursuit avec la strophe des cales des trois mâtes, mais là on revient à la terre avec le bois des cèdres et les feuilles... et ensuite, le mor ressac nous ramène encore à l'idée de l'eau . Et finalement les flêches des cimes nous emportent dans l'air, mais les saules font le lien entre la terre et l'eau. Tu vois ce que je veux dire ? faire une sorte de mouvement de progression du débit à la fin ?
et encore... trop d'ordre pourrait devenir pesant.... à toi de voir et de sentir.
C'est bien si on se questionne.
je trouve.
Artemisia
#9
Posted 09 November 2006 - 04:13 PM
#10
Posted 09 November 2006 - 04:30 PM
voilà saluti
#11
Posted 10 November 2006 - 10:18 PM
#12
Posted 11 November 2006 - 01:52 PM
Arté,
Entre la prophétie islandaise et la mythologie... tu as toujours de ces associations d'idées... qui sont... qui ne sont rien qu'à toi et qui ouvrent des possibles, des alternatives limite mystiques.
Certes, ta connaissance du romantisme allemand te permettent d'accéder plus directement à certaines images dans ce texte. Surtout en ce qui concerne l'utilisation du vocable de la nature. Et oui, je me questionne beaucoup en ce moment sur le temps et la concentration nécessaire au travail sur un texte... pour en faire surgir simplement et directement des sensations ou des émotions.
Cloud,
Les galets apparemment douteux et les flocons argentés... là, se trouve précisément ma difficulté : je voulais dire quelque chose... et en gros, j'ai la sensation de n'avoir trouvé que ces mots-là pour le dire...
pas assez pensé, pas assez travaillé... pas passé assez de temps avec le texte.
L'aspect général est effectivement trop massif... et fouillis. Mais sur quelle base vais-je parvenir à faire avancer ce texte ?
Carla,
Oui, hein ? C'est mitigé...
Le deuxième com d'Eden et le tien me confortent dans mon idée qu'épurer et cisailler sont des actions tout de même nécessaires quand on veut faire un peu de poésie. Je n'en ai pas pas toujours été convaincue. Longtemps, j'ai pensé que le texte reste le texte, brut, tel qu'il a surgit.
Pour le moment, je n'en suis plus là. J'ai la sensation qu'on vit, avec le texte, comme une relation, qui se travaille, qui grandit, qui évolue. Qu'on peut moduler le texte autant que le texte nous module. Comme une relation avec un être. A son contact, on change, on se transforme.
On a besoin du texte pour grandir. Et surtout, le texte a besoin de nous pour grandir aussi. Il y a le temps, et la bienveillance interactive entre le texte et nous. Mais il me manque beaucoup de morceau dans le travail, notamment celui-ci : comment se désaisir de certains mots ou de certaines strophes ? Comment épurer pour élargir ?
Eden,
"évolution naturelle par retouche ciblée... oui, oui, je vois très bien. Je commence à cerner cette façon d'être avec le texte et les mots. Le poèeme st une matière changeante... en résumé, il vit. Aucune oeuvre vivante ne peut être figée.
Ton com, là... est vraiment fort de sens au milieu de ma réflexion sur l'écriture. Atteindre sa propre poésie... oui. Mais surtout, la rendre accessible pour chacun par son immédiateté et sa force : c'est ce que je cherche.
J'en reviens souvent à ce que Socque a dit au détour d'un com : si le lecteur n'a pas pas accéder... ce n'est pas qu'il ne sait pas lire ou qu'il ne comprend pas, c'est que l'auteur n'a pas su rendre l'émotion accessible, c'est qu'il doit travailler encore.
Val,
merci, merci de ton passage. Tu viens en pointillés depuis mes débuts sur tlp. Et je te soupçonne d'être une jouisseuse des mots... en toute simplicité.
Voili voilou.
Je vais travailler ce texte. Peut-être au détour d'un passage flash éclair... je posterai une autre version qui, je l'espère, sera plus satisfaisante autant pour vous que pour moi.
Et Jaguar s'en retourne dans le silence.
#13
Posted 12 November 2006 - 02:56 PM
merci, merci de ton passage. Tu viens en pointillés depuis mes débuts sur tlp. Et je te soupçonne d'être une jouisseuse des mots... en toute simplicité.
Voili voilou.
Je vais travailler ce texte. Peut-être au détour d'un passage flash éclair... je posterai une autre version qui, je l'espère, sera plus satisfaisante autant pour vous que pour moi.
Et Jaguar s'en retourne dans le silence.
[/quote]
Félice, j'aime ton expression sur moi, "jouisseuse des mots", car cela me parait exact comme explication, (s'il y a quelque chose à comprendre, bien sûr)j'apprécie ton écriture, depuis le début, alors stp , ne laisse pas trop traîner les silences,
Amitiés, valérie
0 user(s) are reading this topic
0 members, 0 guests, 0 anonymous users