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[Remo]

Au bar j'écluse les solos du dimanche
Le lundi et le ressac de rien la manivelle
De l'éclusier qui me ressert un demi.
Au dehors ils chaloupent
tanguent au trottoirs et ...
Et ...
trouvent aux portes mi-closes
La tenancière affalée
Au creux de solitudes humides, de draps froissés.
Je me ressert de ces vagues brunes
Qui font les filles jolies, de l'anchois aux olives
Et du hareng aux poivrons ... On cause de choses qui n'ont rien à voir
Avec le type d'à côté
Et il y a Marion que j'aimerais bien embrasser.
Marion elle est avec un gars qui aime Brecht alors ...

Je me suis carapaté en douce, j'ai bu un dernier verre de vodka, offert par le patron, bouffé un autre anchois, léché la tapenade sur mes doigts et je me suis barré. Marion disparaissait sous les lèvres de ce gars et je me liquéfiais au fur et à mesure ... c'est ce qui m'a sauvé, cette solubilité, je me suis faufilé, comme ils disent, par le trou de la serrure et j'ai fini par m'évaporer, c'est ce que j'avais de mieux à faire.

[heloise]

J'aime particulièrement le dernier paragraphe

[Remo]

tu aimes la tapenade ?

[heloise]

tu aimes la tapenade ?

Oui
Parfois
Mais pas n'importe laquelle

[(cloud)]

"Je me ressert de ces vagues brunes
Qui font les filles jolies, de l'anchois aux olives
Et du hareng aux poivrons ... On cause de choses qui n'ont rien à voir"

ce que je préfére, surtout le deuxieme vers.
toujours ce ton particulier douceur désabusé sous couvert d'alcool presque...