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La Gloire De Ma Mère


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67 replies to this topic

#61 Félice

Félice

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Posted 23 June 2006 - 11:54 AM

Hauteur,

Voilà, je pense qu'on peut s'arrêter là. J'ai bien compris vos divers commentaires, j'en prends note, à ma façon. Et je vous le redis, je suis heureuse que vous puissiez me dire ces choses, je suis heureuse de pouvoir les entendre.

Grand merci donc.

Choupinet,

He bien voyez-vous, monisuer Kwizera, je pense un peu comme Hauteur sur le "vous". Je trouve que cela amène une touche indescriptible de finesse. Ceci dit... une image reste une image.

J'ai vécu un petit temps en Belgique. Savez-vous, monsieur Kwizera, que j'y ai rencontré des gens qui tutoient par respect et que se mettent à vouvoyer lorsqu'ils sont en colère... ?

Bon... Choupinet, ce soir, ton chouchou est titulaire... c'est la fête !

Alain,

Oui, je me doute que tu apprécies plus ce genre de textes que d'autres sonnets que j'écris (et qui sont... bien plus durs à gérer pour moi).

Et vois-tu... hihihi... ton com sur Dosto ne m'étonne pas non plus ! Hihihi... mais je suis une grande amatrice de littérature slave classique : elle n'a pas son pareil pour me faire voyager intensément. Mais bon, ça, c'est une question de goût.

La définition de la poésie... j'ai un penchant naturel pour ceux qui disent ne pas la connaître... car ils en sont en réalité très très proches. En dehors de ça, penser que l'on sait est un travers bien humain, ça n'est pas bien grave...

merci de ton com... j'en manquais effectivement.

Rongeur,

J'aime beaucoup ce que tu dis sur l'équilibre entre la modestie et la prétention. Chez nous, le rabbi dit :"que l'homme ait toujours deux poches, dans l'une il y inscrira je ne suis que cendre et poussière et dans l'autre il inscrira le monde fut créé pour moi".

C'est la tension entre les deux qui soutient le fil. Quant au mérite... chacun mérite bien des choses. Et je reste sans voix, finalement, de tous ces com's divers et variés sur ce texte-là... à dire vrai, je me demande un peu pourquoi.
Ca n'est pas le premier texte en prose que je fais. Mais bon... le courant va où il veut...

Grand merci du passage de chacun.

#62 Gaston Kwizera

Gaston Kwizera

    The Fresh Prince Al Adriano

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Posted 24 June 2006 - 03:05 AM

Citation (Hauteur @ Jun 23 2006, 10:33 AM) <{POST_SNAPBACK}>
Gaston,
J’ai dit, pensé, comme vous longtemps.

Je suis le seul membre qui vouvoie tout le monde ici, ce fut un jeu au début, avant que j’y découvre quelque chose.

Pour que vous compreniez que peut-être vous vous trompez, il faudrait le faire (vouvoyer) quelques mois. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense que cela n’a aucune chance d’arriver et vous ne saurez donc jamais.

Qui sait ! Ce que vous affirmez être un signe de sénilité, cache peut-être quelques délices à la portée d’êtres très jeunes comme moi ou vous, (peut-être êtes-vous jeune aussi) ? wink.gif
Amitié
Hauteur


ma ! vous savez, moi je disais ça un peu pour vous piquer vous deux, ce n'est pas si fondamental. Bon, je ne suis pas fermé, je veux bien croire que je puisse me tromper, mais vous voyez j'ai testé ici, et je ne suis pas convaincu.

(je suis trés trés jeune, certains disent même n'avoir jamais vu Gaston marcher sur 2 pattes...)

#63 Félice

Félice

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Posted 24 June 2006 - 05:20 PM

Citation (Gaston Kwizera @ Jun 24 2006, 02:05 AM) <{POST_SNAPBACK}>
ma ! vous savez, moi je disais ça un peu pour vous piquer vous deux, ce n'est pas si fondamental. Bon, je ne suis pas fermé, je veux bien croire que je puisse me tromper, mais vous voyez j'ai testé ici, et je ne suis pas convaincu.

(je suis trés trés jeune, certains disent même n'avoir jamais vu Gaston marcher sur 2 pattes...)


Oui, hein... j'suis d'ac. Ca n'est pas fondamental... mais le "vous transpose"... un peu comme la clé de fa... une autre sonorité. Une autre approche. Mais bon...

Arrêtons-nous là pour ce texte qui a dit ce qu'il avait à dire ici.

(Il est content Choupinet depuis hier soir... mais le roi eut beau tenter... il n'a pas atteint son but... bôôôa... j'te taquine).

Fé.

#64 Derek

Derek

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Posted 26 June 2006 - 09:57 AM

Au lieu de me mettre à compulser mes dossiers,
Je viens de passer ce matin un moment émouvant en compagnie de ce texte...
Histoire très sensible.
J'aime beaucoup,

Derek

#65 Félice

Félice

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Posted 26 June 2006 - 01:14 PM

Citation (Derek @ Jun 26 2006, 08:57 AM) <{POST_SNAPBACK}>
Au lieu de me mettre à compulser mes dossiers,
Je viens de passer ce matin un moment émouvant en compagnie de ce texte...
Histoire très sensible.
J'aime beaucoup,

Derek


Pas une histoire, Derek...

comme tu dis... "un moment" glorieux. Et pffffffft... éphémère...

Merci de ton temps (oui, qu'on a bien souvent tendance à vouloir passer en compagnie d'autres choses que des dossiers à compulser)

Félice.

#66 Raoul

Raoul

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Posted 26 June 2006 - 02:10 PM

Félice, c'est sympa, mais tu te remets quand au travail?
a.

#67 Félice

Félice

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Posted 26 June 2006 - 08:42 PM

Je repousse l'échéance. Comme je peux.

S'apprendre par la poésie... se donner vie par elle... ça va trop vite. C'est multiple, changeant... ça va trop vite. J'ai pas le temps de profiter du paysage.

Je m'arrête sur le bord du chemin, je trouve un petit coin de lumière et je m'enroule dedans.

Parce qu'au fond... l'élan est une chose nuancée.

Félice.

#68 yazid

yazid

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Posted 27 June 2006 - 11:34 PM

Citation (Félice @ Jun 19 2006, 08:47 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Je la vois au milieu du chœur. Assise. Evidemment.

Tous les choristes sont debout. Elle est assise. C’est pas marrant. Et c’est pas exprès. C’est juste comme ça.

Alors on est là, dans cette église limite trop dorée… à se dire… je pourrais pas venir tous les dimanches dans cette église, ça me fatiguerait. Ma sœur et moi, on se dit ça. Ca fait longtemps que je l’ai pas vue, ma sœur. Là, c’est l’occasion…

On a de la chance de connaître une des choristes, on peut assister à la mise en place et à la répétition de dernière minute. Ma sœur ne détache pas son regard des timbales et moi… les yeux fermés, j’extrais le son du cor de la cacophonie orchestrale pour n’écouter que lui. Les sons partent en diaspora généralisée.

Le premier violon se la pète, évidemment, il fait mine de même pas avoir besoin de s’accorder… les violoncelles ne sont pas au complet, a coup sûr, y’a eu un « accident de voyageur » dans le métro, ils sont bloqués.

Le chef arrive. Tiens… je me dis… il est jeune ! Ma sœur, qui lisait le programme… glisse sur la chaise à côté de moi et me dit : tu trouves pas qu’il est un peu jeune, ce chef ? Non, non, je lui dis.

Répétition. Une soprano, un baryton. Et vlan.

Il est pas content, le chef… il trouve qu’y a du décalage. Le chœur ! Le chœur, vous êtes loin derrière l’orchestre, n’oubliez pas… n’essayez pas d’entendre l’orchestre pour connaître le tempo, regardez moi ! Le son est décalé ! On reprend… tout le monde, s’il vous plaît… mesure 8.
Et nous on se dit… oula… on la regarde… elle, elle s’en fout, elle est là, sur sa chaise, hyper concentrée sur sa partition. C’est que cette œuvre lui tient à cœur.

Bon, bref… la répétition se passe, le chef et le premier violon se font quinze mille clins d’œil, les violoncelles arrivent à la bourre… et la soliste, hyper stressée, n’arrête pas de faire le clown. Un grand moment de grâce, quoi.

Papa arrive. Putain… on a été bloqués vingt minutes dans le RER… fait chier, j’ai couru, il dit. Il aime pas les imprévus. Il est ingénieur. Mais ça n’a pas de rapport. D’un coup, il l’aperçoit… là, assise dans le chœur. Il lui fait un petit coucou. Elle lui répond, mais sans hystérie, hein… elle reste quand même concentrée sur sa partoche.

La scène se vide. La salle se remplit.

Le chœur de cent personnes arrive en rang (faudrait pas mélanger les alti et les ténors). Puis l’orchestre. Puis… le chef. Clap clap, clap généralisé.

Le hautbois dit lâââââââ… et tous les instruments se mettent à dire : lââââââ…

Le chef prend une espèce de posture hyper convenue… genre… j’me concentre complètement, je vais entrer en transe… ma sœur me chuchote : y s’l’a pète un peu, là, non ? Non, non, je lui dis… bref.

Chacun prend sa respiration et …

(………………………………….. )

Le public se lève comme un seul homme. Le torse bombé, les choristes se congratulent. L’orchestre, calme, semble ne pas réaliser ce qu’il vient de faire… c’est vrai quoi, ils l’ont joué tous les jours depuis des mois…
Le chef d’orchestre fait quelques mimiques pour exprimer avec orgueil son perfectionnisme génial : on petit froncement de sourcils aux cors, un couci-couça de la main aux trombonnes… enfin y s’la pète, quoi.

Ma sœur se penche vers nous, essaye de se faire entendre au milieu de l’ovation : y’a pas… ce requiem est une œuvre magnifique ! Oui ! Oui, oui, on dit…

Le temps se fige comme ça une dizaine de minutes. Un espèce de bruit qu’on fait tous avec nos mains pour réussir à s’éveiller du truc fou qui vient de se passer. Je pense même pas à la regarder… je suis dans les vaps… comme après deux heures de lecture de Dostoïevski, complètement à l’ouest (ce qui, entre nous soit dit, pour un écrivain slave, est assez paradoxal).

Le chef congratule le premier violon. Ca nous fait rigoler parce que dans le requiem de Brahms… le premier violon ne fait rien de particulier. Genre… rien de chez rien. Mais bon… il faut toujours congratuler le premier violon. On applaudit le baryton au vibrato chevrotant, on écoute les commentaires du rang devant et du rang derrière… des fois qu’ils diraient du mal d’elle parce qu’elle est assise alors que le reste du chœur est debout… on se balance des :

T’as aimé ? Le deuxième mouvement était vraiment très rapide ! Ou des… hein qu’elle a bien chanté ?

Et là…

Le chef désigne de sa main soutenue par un geste large de son bras, le chœur. Je ne fais pas attention… et j’entends papa qui dit (voire qui crie) : regarde, maman est debout !

Consciente, je prends ma respiration et je tourne ma tête vers les soprani. Les cent choristes… oui, pas les quatre-vingt dix neuf… les cent sont debout et saluent.

Sur le coup, je ne me dis même pas que ses deux copines derrière, elles doivent galérer comme des folles pour la maintenir debout, pour lui offrir le plaisir de saluer sur ses deux jambes. Non… je crie : woooooouw ! woooooouw ! ! ! Bravo maman !

Ma sœur… elle dit même rien tellement elle angoisse d’exploser en larmes de fierté. Elle frappe dans ses mains à s’ensanglanter les paumes. Je me dis... con que les deux frangins soient pas là ce soir. Et elle me dit... rôôô, c'est quand même dommage que Jeanj et Tit's aient loupé ça, tu trouves pas ?

Bon, bref… le public met quand même les voiles à un moment. Nous, on l’attend avec ma frangine. Papa est allé la chercher… dans les coulisses.

Alors ? Ca vous a plu ? Ah… j’vous dis… j’en peux plus… ça vous a plu ?

Et nous on dit… ouais, ouais. Ca nous a plu.

Comme le choeur a du coeur,le tout dans la cordialité tout va a la jacques Tati dans une belle version 2000 je te fais une baise a bientot





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