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[Caliban]

De la mer au ciel, du ciel à la mer...

L’après-midi meurt sur la plage déserte et les ombres cherchent à frôler l'abri de la baie. La lueur du phare parait froide, tandis que la terre spirale infinie, avec ses pleurs et ses héros, sonore, éternelle, et les dunes se soulèvent et coulent.

Le ciel répand le rêve rédempteur et enveloppe le promeneur solitaire qui transite par la ligne mince et grise qui sépare ce qui a cessé d'être lumière, de ce qui n'est pas encore né mémoire.

L'ardeur généreuse se brise alors du bleu qui lutte pour retourner à l'amour du feu, à l'étreinte des lieux qui existent seulement dans l'âme du marin, vers les champs infinis où commence l'océan. Et les formes se succèdent, et les entrelacs salés recueillent le temps, les voix et l’anxiété, et un harpon somnolent éperonne des chansons que jamais nous n'entendrons à nouveau.

De la mer au ciel, du ciel à la mer...

je suis séduit, dans ce combat de la lumière et de l'obscur
c'est le combat du poète contre ses propres nuits
qu'il transfigure