Montsegur, bâteau pris dans la glace des nuages,
j'ai compris, sans te voir, la honte de ce ciel
qui aux yeux d'une Histoire, pour masquer son naufrage,
voulait ôter de toi toute vie éternelle.
De la guerre et du temps tu es l'enfant funèbre,
des années de malheur ,pour des siècles d'oubli,
et pierres sculptées tout au fond des ténèbres,
mais dont l âme éclabousse la gêne de leur nuit.
Ils ont fondu leurs armes et forgé ton destin
aux flammes que le vent a déguisé en voiles,
et tes cendres en un feu qui jamais ne s'éteint,
en s'approchant des cieux se sont faites étoiles.
Tu brilles sur l'Ariège comme une ombre qui pleure
mais dont les larmes abreuvent les veines de ta terre,
tu éblouis le temps,la mort et le malheur
quand au bord de ton ciel reflètent tes prières.
Tu n'es plus un château,tu es plus qu'un symbole
tu es la porte ouverte aux idées et aux hommes,
tu es ce sang versé qui sèche mais qui vole
tel une fleur fânée dont le coeur nous embaume.
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