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Started by Salam, Oct 04 2006 02:33 PM
11 replies to this topic
#1
Posted 04 October 2006 - 02:33 PM
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L’ampoule venait d’éclater.
Je restais donc seule dans cette pénombre froide à rêver la lumière qui venait à manquer
L’applique dénudée et brûlée disait la mort en tant qu’objet
Ses éclats gisaient à terre, témoins et sujets du drame qui venait de se vivre
Je les laissais pour un temps à cette existence neuve (imaginez vous sentir le sol vous qui n’avez jamais touché terre) et qui en signifiait la fin
Un de mes passe temps dans ce temps d’ennui : donner une âme à ce qui n’en a pas : éclats en l’occurrence
Reste d’enfance…
Mes oreilles avaient elles aussi claquées, c’était un bruit de suicide et j’en avais été saisie
Tout cela me ramenait au sens et surtout au non sens de la vie
J’avais la tête aussi vide qu’une ampoule éclatée
Des morceaux de rien en constituaient la substance
Perdue dans ce gris depuis l’accident, qu’appuyait un ciel similaire en fond derrière ma fenêtre
J’y voyais des branches aussi habillées de vert
De quoi me raccrocher, un entrelacs de doigts de géant tendus dans le désir de saisir
Le ciel ou encore son évanescence ou encore le sens d’une existence parmi d’autres -choses et ou êtres
J’espérais le vol d’un oiseau défigurant ou mystifiant ce carré de gris
Ou encore la pluie pour couvrir ce bruit du va et vient des gens, des voitures
Plus bas dans ma rue
Ce grondement sourd sans musicalité
Cet affront au silence
Cette difficulté à la pensée, parmi tant d’autres, que l’homme sait se faire à lui-même
Je possédais bien un double vitrage mais voyager fenêtre fermée me paraissait tâche ardue-ce jour là précisément-
Il me fallait sentir le vent pour laisser mes pensées s’envoler et aller à leur guise
Surtout dans ce gris qui s’épaississait
En été encore, j’aurais pu choisir les rais de lumière comme moyen de transport
Ou le pollen ainsi qu’un ballet aérien de poussières s’exécutant dans le soleil
Non, ce jour d’octobre était d’actualité et dans la lignée de ce qui allait advenir dans les jours à n’être
Soi-même qu’une masse sombre parmi les ombres
A rêver la chaleur déjà tiédie dans l’espérance d‘un foyer intérieur indemne et protégé
Du mauvais temps qui s’écoule extérieur
Compte goutte et décompte des heures à plier son désir en quatre
Manière de le tenir en poche
Au chaud comme en couveuse
Pour l’éclore l’instant fragile ...
Le temps des mots ayant eu pour effet de bleuir le ciel
Je m’en vais poursuivre nommer ce monde ailleurs que sous la mort
Soit-elle celle d’un objet, rien ici n’est sans effet.
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L’ampoule venait d’éclater.
Je restais donc seule dans cette pénombre froide à rêver la lumière qui venait à manquer
L’applique dénudée et brûlée disait la mort en tant qu’objet
Ses éclats gisaient à terre, témoins et sujets du drame qui venait de se vivre
Je les laissais pour un temps à cette existence neuve (imaginez vous sentir le sol vous qui n’avez jamais touché terre) et qui en signifiait la fin
Un de mes passe temps dans ce temps d’ennui : donner une âme à ce qui n’en a pas : éclats en l’occurrence
Reste d’enfance…
Mes oreilles avaient elles aussi claquées, c’était un bruit de suicide et j’en avais été saisie
Tout cela me ramenait au sens et surtout au non sens de la vie
J’avais la tête aussi vide qu’une ampoule éclatée
Des morceaux de rien en constituaient la substance
Perdue dans ce gris depuis l’accident, qu’appuyait un ciel similaire en fond derrière ma fenêtre
J’y voyais des branches aussi habillées de vert
De quoi me raccrocher, un entrelacs de doigts de géant tendus dans le désir de saisir
Le ciel ou encore son évanescence ou encore le sens d’une existence parmi d’autres -choses et ou êtres
J’espérais le vol d’un oiseau défigurant ou mystifiant ce carré de gris
Ou encore la pluie pour couvrir ce bruit du va et vient des gens, des voitures
Plus bas dans ma rue
Ce grondement sourd sans musicalité
Cet affront au silence
Cette difficulté à la pensée, parmi tant d’autres, que l’homme sait se faire à lui-même
Je possédais bien un double vitrage mais voyager fenêtre fermée me paraissait tâche ardue-ce jour là précisément-
Il me fallait sentir le vent pour laisser mes pensées s’envoler et aller à leur guise
Surtout dans ce gris qui s’épaississait
En été encore, j’aurais pu choisir les rais de lumière comme moyen de transport
Ou le pollen ainsi qu’un ballet aérien de poussières s’exécutant dans le soleil
Non, ce jour d’octobre était d’actualité et dans la lignée de ce qui allait advenir dans les jours à n’être
Soi-même qu’une masse sombre parmi les ombres
A rêver la chaleur déjà tiédie dans l’espérance d‘un foyer intérieur indemne et protégé
Du mauvais temps qui s’écoule extérieur
Compte goutte et décompte des heures à plier son désir en quatre
Manière de le tenir en poche
Au chaud comme en couveuse
Pour l’éclore l’instant fragile ...
Le temps des mots ayant eu pour effet de bleuir le ciel
Je m’en vais poursuivre nommer ce monde ailleurs que sous la mort
Soit-elle celle d’un objet, rien ici n’est sans effet.
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#2
Posted 04 October 2006 - 07:02 PM
Bouche bée, je reste.
Je suis touché comme une image revenue, une réminiscence... l'écriture déliée est soutenue par une force d'une présence sensative qui dérive sur une émotion transparente mais à la fois si dense qu'on ne peut que se laisser déposer, dirais je l'inverse ? Néanmoins c'est de la haute poésie comme je sais l'apprécier, un de mes textes préférés car un des meilleurs du salon aussi. Bravo Salam.
Encore d'autres ainsi et de rien aura surement son effet.
à relire
N.B : j'aurais en revanche bien vu les ... pour le titre
Je suis touché comme une image revenue, une réminiscence... l'écriture déliée est soutenue par une force d'une présence sensative qui dérive sur une émotion transparente mais à la fois si dense qu'on ne peut que se laisser déposer, dirais je l'inverse ? Néanmoins c'est de la haute poésie comme je sais l'apprécier, un de mes textes préférés car un des meilleurs du salon aussi. Bravo Salam.
Encore d'autres ainsi et de rien aura surement son effet.
à relire
N.B : j'aurais en revanche bien vu les ... pour le titre
#3
Posted 04 October 2006 - 09:55 PM
A partir de rien, en effet... Un éclat, brisures, éclatement de lumière, transparence, vide et pourtant... "rien ici n'est sans effet".
J'ai beaucoup aimé, Salam, belle écriture, aérienne, et pas sans effet...
balila
J'ai beaucoup aimé, Salam, belle écriture, aérienne, et pas sans effet...
balila
#4
Posted 05 October 2006 - 12:10 AM
Citation (Eden @ Oct 4 2006, 06:02 AM) <{POST_SNAPBACK}>
Bouche bée, je reste.
Je suis touché comme une image revenue, une réminiscence... l'écriture déliée est soutenue par une force d'une présence sensative qui dérive sur une émotion transparente mais à la fois si dense qu'on ne peut que se laisser déposer, dirais je l'inverse ? Néanmoins c'est de la haute poésie comme je sais l'apprécier, un de mes textes préférés car un des meilleurs du salon aussi. Bravo Salam.
Encore d'autres ainsi et de rien aura surement son effet.
à relire
N.B : j'aurais en revanche bien vu les ... pour le titre
Je suis touché comme une image revenue, une réminiscence... l'écriture déliée est soutenue par une force d'une présence sensative qui dérive sur une émotion transparente mais à la fois si dense qu'on ne peut que se laisser déposer, dirais je l'inverse ? Néanmoins c'est de la haute poésie comme je sais l'apprécier, un de mes textes préférés car un des meilleurs du salon aussi. Bravo Salam.
Encore d'autres ainsi et de rien aura surement son effet.
à relire
N.B : j'aurais en revanche bien vu les ... pour le titre
c'est moi qui suis touchée de ton com' Eden
En fait cet évenement qui n'en n'est pas un a vraiment eu lieu, je l'ai saisie et puis il m'a échappée et j'ai laissé aller...comme je le dis dans le texte qu'importe le transport, évidement je connais ces "lieux" traversés, mais le départ fut hasardeux et la ballade étonnante.
Très bonne idée que ce salon de Rien.
Pour le titre je suis d'accord, j'ai toujours du mal avec les titres, que je cherche généralement en fin d'écriture, je le modifie ici mais je le mets en sous-titre parce qu'il explique bien ma démarche.
Merci Eden
#5
Posted 05 October 2006 - 09:34 AM
Citation (balila @ Oct 4 2006, 08:55 AM) <{POST_SNAPBACK}>
A partir de rien, en effet... Un éclat, brisures, éclatement de lumière, transparence, vide et pourtant... "rien ici n'est sans effet".
J'ai beaucoup aimé, Salam, belle écriture, aérienne, et pas sans effet...
balila
J'ai beaucoup aimé, Salam, belle écriture, aérienne, et pas sans effet...
balila
Merci bien Balila de t'être laissée toucher
Par l'effet.
Salam
#6
Posted 05 October 2006 - 10:28 PM
plusieurs lectures
un seul avis :
merci
ce texte est généreux
un seul avis :
merci
ce texte est généreux
#7
Posted 06 October 2006 - 09:34 AM
Citation (Gaston Kwizera @ Oct 5 2006, 09:28 AM) <{POST_SNAPBACK}>
plusieurs lectures
un seul avis :
merci
ce texte est généreux
un seul avis :
merci
ce texte est généreux
C'est un avis qui compte
Merci Gaston
#8
Posted 06 October 2006 - 07:26 PM
...et fort.
#9
Posted 07 October 2006 - 12:22 PM
Citation (serioscal @ Oct 6 2006, 06:26 AM) <{POST_SNAPBACK}>
...et fort.
Fort de vos regards
Vivant là, à travers vous
Merci à serioscal et wldp
#10
Posted 21 November 2006 - 12:30 PM
Je lis toujours tes textes avec un grand plaisir Salam.
Bohémia
Bohémia
#11
Posted 21 November 2006 - 02:56 PM
Une très belle écriture, avec des rythmes différents, tu saccades notre imaginaire, à l'image de ces rais de lumière impruntés comme moyen de transport...J'ai beaucoup aimé.
#12
Posted 23 November 2006 - 05:21 PM
Citation (bohemia @ Nov 20 2006, 11:30 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Je lis toujours tes textes avec un grand plaisir Salam.
Bohémia
Bohémia
Je ne savais pas............
Merci........... Bohémia.
Citation (Carla. @ Nov 21 2006, 01:56 AM) <{POST_SNAPBACK}>
Une très belle écriture, avec des rythmes différents, tu saccades notre imaginaire, à l'image de ces rais de lumière impruntés comme moyen de transport...J'ai beaucoup aimé.
Merci Dame Carla
Comme j'aime bien ce que tu écris
J'apprécie toujours ton avis.
Salam.
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