Fabio

comme les chiens

tout simplement
ils arrivent
inattendus
imprévus
ils se concrétisent
du néant
juste comme s’ils eussent été toujours là
dans l’ombre
invisibles
écountant
flairant
attendant
un inaperçu
mais fondamental
changement du vent
qui leur permette
de dominer
une tranche de ce territoire
d’ombre

les poètes

ne socialisent pas
n’interagissent pas
ne collaborent pas
ils lisent
ils aiment
ils estiment
et puis ils partent
rentrant
chez leur Patronne
la seule
qui reçoit
effusions
contact
réactions
parce que la seule
à même de les élever
de les alimenter
de les protéger

comme les chiens, les poètes

s’ils restent
est seulement pour te déchirer

tu dois l’ connaître
le mal
pour le saisir
que ce n’est pas exclusivement le mal
qui t’abîme

l’abri de celui qui n’a pas des contenus
et se rempli donc de containers
pratiquement
…
un dépôt(oir)

si t’es déjà mort
dedans
tu veux pas sûrement
mourir
en te tuant
mais tout simplement arrêter
de vivre
de temps en temps
pour pouvoir
vivre enfin
…
éternellement!

tout le monde
a son tout petit enfer
dans lequel être vif

et craint la fin
avec son merveilleux éden
dans lequel être mort