Quercus

À fleur de mots


*


J’ai eu une pensée
Pour quelques jolies filles
Qu’elles soient Angélique
Ou même Véronique
Je n’ai eu que soucis
Ennuis et peccadilles
Rien que d’y repenser



Sans arrière-pensée
J’ai offert des jonquilles
Un jour à Marguerite
Une fille insolite
Je n’ai eu que soucis
Ennuis et peccadilles
Et rien pour compenser



J’ai eu quelques soucis
Et deux ou trois broutilles
En offrant à Violette
De simples pâquerettes
Rien que d’y repenser
Aux fleurs de pacotille
Elle fronce un sourcil



J’étais trop sans-souci
C’est vrai, je m’éparpille
Me disait Marjolaine
En buvant sa verveine
La secrète pensée
M’a valu des broutilles
Et des péripéties !



Il faudra que je pense
Sans que je m’éparpille
À offrir à Constance
En cette circonstance
Un brin de giroflée
Pour vivre sans souci
Sans erreurs ou coquilles
Il suffit que j’y pense!



Mais voilà, plus j’y pense
Il n’y a qu’une fille
La plus belle des fleurs
La rose de mon cœur
Sauvage et sans-souci
Qui vraiment m’émoustille
Chaque fois que j’y pense !

*

© Quercus
28/11/05

Rêves blancs

*


Le temps s’est arrêté en courbes lentes
Et des courbes neigeuses masquent le temps


Gris pâle est le ciel
Formes irréelles


Pas un bruit, pas un bel oiseau ne chante
Et les arbres sont des fantômes blancs


Silence de miel
Où es-tu, Ma Belle ?


Tes pas s’effacent en bourrasques violentes
Et le vent souffle les traces d’antan


Absence cruelle
Courbes sensuelles


Tu es là, douce, si tendre et charmante
Et les heures s’égrènent en rêves blancs…

*

© Quercus

Éphéméride

*

Que se croisent nos pas
Et mon regard le vôtre

Les lundis ne sont pas
Des jours comme les autres


Et quand vient le dimanche
Sur le calendrier
Je repense en revanche
Aux lundis de juillet

S’égrènent monotones
Les jours de la semaine
Vous voilà c’est l’automne
Venez, je vous emmène


Qu’il vente ou qu’il ait plu
Dans les grands champs d’épeautre

Les lundis ne sont plus
Des jours comme les autres

*

© Quercus
23/11/05

Dans l’air du temps

*

Dans l’âtre aux flammes indolentes
Bruisse le tempo des sarments
Sur les braises incandescentes
L’air scintille

Caresses et volutes folles
S’enflamment au cœur des serments
Dans les ombres en farandoles
L’air pétille

Confidences et cabrioles
Ravivent de doux sentiments
Dans les secrets et fariboles
L’air babille

Les promesses et les paroles
S’écoulent en doux errements
Sans même une goutte d’alcool
L’air grappille

Un air de musique créole
Leur tient compagnie nuitamment
Aux accents d’une barcarolle
L’air sautille

Sous une brume évanescente
S’estompent tous les vieux tourments
Dans une danse lancinante
L’air frétille

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© Quercus
19/11/05