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Topics I've Started

La Petite Fille Au Bord Du Chemin

13 November 2006 - 08:25 PM

La petite fille au bord du chemin
Se morfond dans ses habits trop neufs
Qui lui coupent le cou
Empesés et raides comme du carton
Le regard apeuré, elle fuit sa maison
Aurait-elle perdu la raison

Elle a pas d'âge, son sourire est figé
Comme dans une bande dessinée
Avec son air d'enfant trop gâtée

Ses parents jour après jour se déchirent
Se battent pour la pourrir
Et gâchent leur vie pour acheter son sourire
Leur vie vaut plus grand chose
Elle  est pas toujours rose

Petite fille à la mère couverte de bleus
Interdiction de ne pas être heureuse
Tout va bien, tout ça n'est qu'un jeu
Et se voit à la couleur de mes yeux

Ça s'entend à l'aube de mes cris
Je déchirerai vos nuits sans soleil
A vous priver de tout sommeil

Rendez moi mon oreiller
Lui seul sait que je peux pleurer
La rupture a parfois un goût de saumure
Comme le salpêtre affiché le long des murs
Où nos pleurs résonnent plus vite que des murmures

Le Sang Des Opprimés Fuit Avec Leurs Dernières Volontés

20 October 2006 - 04:33 PM

Le sang des opprimés fuit avec leurs dernières volontés

La populace, le peuple et la population
Sont dépourvus de toute expression
Leur temps est minuté sans passion
Chacun doit jouer sa partition

REFRAIN
Vis ta vie ou ce qu'il en reste
Tu sais pas qu't'es malade et t'as la peste
Va où on t'a dit mais pas où il faut pas
Dans notre société y a qu'des règles et pas de faux pas
On croit être tous ensemble et on est seul
De gré ou de force on f'ra c'qu'ils veulent
Fuyons avant d'être pétrifiés/Fuyons avant d'être sacrifiés (bis)


La vie grise et fade qui les attend
A été pensée pour meubler tout leur temps
Les tranches horaires à ce que l'on prétend
Sont faites uniquement pour les manants

y a plus d'ennui, y a plus de labeur
Aucun effort ne remplacera les fleurs
La grisaille est au fond de nos coeurs
Et mange telle une cangrène notre bonheur

Chacun vaque à ses occupations
Ignorant tout le sens de ses actions
Entrainé comme un petit mouton
Métro dodo pas de discussion

Y a plus d'boulot y a qu'du mépris
Nos sociétés font du profit
Quel qu'en soit le prix
C'est ça notre nouveau défi

La Glarcibulle Et Le Phaëton Des Plaines

19 October 2006 - 05:40 PM

La glarcibulle et le phaëton des plaines

Une glarcibulle s'en allait gaiement
Rêvant tout haut à la panse des caïmans
Zorbelant par ci et grutignant par là
Assoiblie de toute cette gruselade
Qu'elle avait ondie malgré une méchante sournoisie
Qui lui broutait les boyaux
Et la rendait bien ameublie
Au point de mésiloire la compagnie d'un gros phaëton
Accagnardi sous les racines d'une souche de fraisier
Globulant à l'affut des têtes de jonc
Que peut résir ici un phaëton si grelu se dit la glarcibulle
A tout le moins, il marvande encore après les rigaudes
Mais je suis pas prête à me faire messaillir
Sans roucoulage ni frenulinage
Ça va sans dire mais mon bec n'est pas plus tors que ma plume
Oh glarcibulle ma mie, laisse striduler le pauvre phaëton
Qui au fond des espenouilles se morfond
Libère lui la fornée du mal qui le ronge
Adresse lui le battement organique qui vibrionne
Tartiglule moi à saute-carlembas
Et je démeuglirais comme un zorphalion à la vesprée
Comme un zorphalion à la vesprée...

Le Metre Chanteur

19 October 2006 - 04:56 AM

LE METRE CHANTEUR
J'travaille pour une société
Qu'a son siège au bistrot d'en bas
Vu qu'c'est mon deuxième chez moi
Mon premier si j'compte le temps passé
On peut dire que j'compte pas mes heures
Il y va de votre bonheur
J'fais des chants et des rimes sur demande
Des verres à douze pieds en échange de verres à pied
Ça vaut mieux car vu que dans l'état que je suis
Quand j'ai fini d'torcher un poème et les verres qui riment avec
J'pourrais pas r'monter dans un véhicule à roues
J'f'rais pas dix mètres avant d'me r'trouver au trou
J'fais tous les genres mais c'qui marche le mieux c'est l'amour
On l'fait rimer avec toujours
Les femmes sont belles com'le jour
On passe son temps à leur faire la cour
Des fois y a des denrées qui s'pointent, des pétasses
Que j'dis qu'elles habitent Montparnasse
Les autres jalouses les trouvent toujours un peu grasses
Et moi j'dis qu'elles manquent pas de classe
Dans mes débuts j'étais payé au ver comme un crétin
J'maudissais l'inventeur de l'alexandrin
J'me r'trouvais court avec mes vers à deux pieds
C'est vrai quoi j'ai pas quatre bras
Et y en a un qui m'sert à l'ver l'coude
Je n'sais plus où donner de la tête
Alors faut pas qu'on m'embête
J'en ai écrit des choses sur l'amour
P'têt' même des menteries
En tout cas des trucs qui font plaisir
Qu'on trouve dans les romans photo à quatre sous
Avec des jeunes filles sages comme leurs dessous
Et pis bien sûr des bellâtres
Des Arturo ou des Gunther
Dégustant des boissons pétillantes
Près d'un grand feu à l'âtre
Sur une musique de Werther
Qui les rend encore plus attirantes
Voyez comme j'ai la rime facile
Même à jeun, j'suis loin d'être un débile
Je ne vous tend pas la sébile
Pourtant j'gagne pas des cents et des mille
Offrez moi le verre de l'amitié
Vous êtes géné, ça me fait pitié
Attendez pas que j'sois connu
La société m'a laissé tout nu
Ma plume use plus de vin que d'encre
Tel le buvard je récolte les bavures
J'arrête là car après plusieurs vers
Je m'transforme en trouvère
La la la li lalère et la la li lalère
La la la li lalère et la la li lalère

Le Grand Bond En Avant

11 October 2006 - 08:30 PM

LE GRAND BOND EN AVANT
Ils sont venus les pillards
Avec leurs beaux costumes trois quarts
Nous vendre leur société contre notre gré
Sous prétexte de l'arrivée du progrès
Z'ont fait de nous des animaux cupides
Car ils ne sont pas stupides
Ils savent ce qui nous fait bander
La France est un beau clandé
Les subventions et la corruption
Les filles faciles et la prostitution
Aujourd'hui on a de belles usines
A la pointe de la technologie
Où des populations entières périgrinent
L'homme au boulot, la femme au logis
Et les enfants qui apprennent en annonant
A s'incliner devant les possédants
Comme si c'était évident
Comme si c'était le plus important...
Maintenant on dit plus des usines
Car il s'agit de zones réservées
Le territoire en est pavé
Les zones c'est mieux, c'est tellement "in"
J'oubliais, y a aussi des humains
Dont on parle jamais car demain
Z'auront plus voix au chapitre
Sauf à la télé où y a qu'des pitres
Dans les sociétés post-industrielles
On les appelle plus du tout comme ça
C'est des opérateurs ou des chomeurs
En tout cas pas des travailleurs
Z'ont leur rôle à jouer dans la société
Même si le soir ils sont un peu hébétés
Quand après une belle journée de présence
Au boulot où ils sont sous surveillance
Ils ont jeté leurs rêves et perdu leur innocence
Sous la poussière rassurante de leurs errances
Au pays merveilleux, au pays fabuleux
Construit exprès pour eux, pour leurs beaux yeux
Sans savoir ou tout en voulant ignorer
Ce qu'ils fabriquent juste pour garder une vie dorée
Pendant que l'on brûle pour eux ce qu'ils devaient adorer
Les requins tombent en pluie de la carlingue
Dans une atmosphère de folie, mais ils ne sont pas dingues
Les billets pleuvent, ils sont bien à l'abri
Sous leurs beaux parachutes dorés
Souriant de leurs quatre-vingt six dents pointues sans un cri
Prêts à mordre cette nouvelle vie (bis)