HXBC6

Y’avait un mec qui chantait
« Born in the USA »
C’était y’a combien de temps ?
C’était alors moins déprimant….

On était rebelles,
La vie était belle
Dans l’indiscipline
Loin de l’usine…..

Perfecto sur le dos
Foutu bande d’ados
Qui jouaient aux cons
Dans la banlieue de Lyon.

Aujourd’hui qu’en est-il ?
De ces souvenirs débiles ?
Quelques mots écrits à la vas-vite…
Avant qu’ils ne prennent la fuite….

Le destin
A séparer les chemins…
Tôle, cimetière, dope pour plusieurs
Pour d’autres, famille, boulot, et pleurs….

« J’ai pris mon premier coup de pied quand j’ai touché terre » (1),
Le passé à parfois un goût bien amer…
Que les fantômes s’en aillent…
Je ne veux plus livrer bataille……

(1) Bruce Springsteen : Born in the USA

Nouvelle session
Pour les engagements
Si fragiles
Qui volent comme les feuilles…

Lendemain de fête
Les cotillons,
Les sapins
Tombent sur le plancher.

Aucun bouleversement
En vue,
Tout semble si semblable
Sous la pluie froide et grise…..

Allongé dans ma chambre,
Lumières éteintes,
Je reprends mon rôle
D’éternel dépressif mélancolique….

En novembre
Il pleuvra toujours dans mon cœur
En Août
Le soleil brûlera toujours mes blessures….

Rien de nouveau
Tout continue
Mouvement perpétuel
Terrible mécanisme inébranlable….

Je recherche le silence
Dans ma non-existence
Je cours dans la cité
Traquant l’obscurité…

Dans le bordel
De ce monde artificiel
Il y a des brutes
Qui nous exécutent….

La vie est accessoire
Dans la sphère noire
Saturée d’excréments
Et où l’on se ment….

Sous les néons
D’amusements bidons
J’aspire
Et expire…..

Dans la poussière
Je cherche le sanctuaire
Où je trouverais le repos
Loin du chaos….

En attendant, je flingue mes impressions
Je flingue mes émotions
Et me mute
En pute….

Dans les ruines
D’un hôpital psychiatrique désaffectée
La longue robe noire de la mort
Traîne dans son sillage les vestiges de la folie.

Des fenêtres à barreaux
Pour cacher ceux que l’on n’aimait pas voir
Des fous, en somme
Et comme étiquette générique.

La camisole, la cellule capitonnée
Bouffée par le temps
Ne sont plus qu’épaves
Dans les bâtiments dévastés…

Quelque graf ici ou là
Et des tessons de bouteilles
Comme décor nu
De l’ancienne prison des « détraqués »

Mais le silence de plomb
N’arrive pas encore,
D’ailleurs y arrivera t’il un jour,
A fondre sur les cris névrosés……

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Le numéro est Hors service…

Cadavre inanimé
Sur le tapis du salon
Plus d’autre bruit
Que celui du ventilo….

Ecran blanc
Comme les cheveux
Plus rien à voir
Que l’abandon….

Les oubliettes modernes
Sont bordées d’indifférence
Ont y met les vieux, les handicapés
Et tout ce que l’on ne veut plus voir….

La foule galope
Sur les trottoirs illuminés
Cherchant de quoi
Donner un sens à sa vie…

Dans les resto de la misère
Les épaves du capitalisme
Grouillent quelques mois par an
Loin des centres illuminés…

Au Palais Bourbon
Dans les jardins du Luxembourg
Rue Matignon, à L’Elysée…
Rien ne change, depuis des années….


Les restos du coeur