Danalan

Oui, je te fuis …

Je te fuis comme on fuirait un sable mouvant

Un poison lent

et douloureux.



Parfois ça ne fait pas mal,

Parfois, un peu…

J’ai peur du un peu.. et du beaucoup que j’ai lutté pour enchaîner…

Tu es comme une tornade

qui entraîne inexorablement dans sa danse

les gens qui frôlent son espace…

Je ne sais pas si je veux danser cette danse-là…

Je ne sais pas si je veux.

Je ne sais pas si je peux.

Je ne sais pas si c’est pour de bonnes raisons

que je me laisserais m’approcher de toi…



Tout à l’heure, au téléphone, j’ai eu mal, un tout petit peu, comme une longue brûlure… Une douleur comme un murmure assourdissant…

Rien de grave

Rien qui fait vraiment mal…

Puis après, j’ai le cœur qui tremble..

Mais qui semble trembler pour de vrai… un cœur qui grelotte…

Puis après avoir raccroché,

le corps entier, frigorifié

frigorifié.

Je ne veux plus avoir froid…



Pendant quelques minutes…

Juste quelques temps…

Puis après, ou on reste dans cet univers glacé, et on se sent soudainement si mal (pourquoi ?), et là c’est un cri, qu’on essaie de réfréner,

ou on arrive, avant d’être complètement submergée,

à faire abstraction de tout en lançant son esprit dans le travail ou l’univers d’un livre… et on est sauvée… de cette vague-là…

Mais des autres ?



Je ne veux pas être ton amie…

J’en suis incapable…



Je suis simplement là…

Sans y être

et pourtant là…





Oui.

Oui, je pourrais.

Oui j’aimerais, pour une vie comme celle-là,

m’asseoir là,

et te raconter,

dessiner ce que je vois de toi,

à l’infini,

des mots,

des mots de toi…

Et dans mon amour et ma douleur,

simplement, un infini de toi…



Je pourrais choisir la passion comme on choisit un train…



Mais.

J’ai choisi.

Je serai un murmure dans ta vie, rien de plus qu’un murmure.

Et toi, tu resteras un murmure dans la mienne,

pour un temps comme celui-là.



C’est bien un murmure.

Aussi.

Un murmure c’est quand même là…

Ca ne fait pas mal…

Un murmure ça ne blesse pas…

Un murmure ça tient chaud

quand on a froid…



Et si tu m’autorises,

pour une vie comme celle-là,

à t’écrire, à te lire, à t’offrir,

un murmure qui vient de moi,

ça serait comme une danse plus douce,

une musique inventée pas à pas…

- On ne comprend pas toujours

- Non

- Et le vrai, où est-il ?

- ...

On ne répond pas toujours non plus.
Le silence est d'or et la parole n'existe pas.
Le bon vieux Seigneur, Lui, ne répond-il pas toujours ?

- Moi je crois à de la lumière quelque part.
Un peu partout.

Il est facile de mettre des maux à l’envers
S’excuser de ne jamais être au bon endroit
Quant au prix des personnes qu’on délaisse
L’écho de nos nuits nous le renvoie.

On invente des loups, des chimères, des tempêtes
On dresse une cathédrale à chacun de nos pas
On habille le ciel de nos faiblesses
Pour mieux embrasser ce vide autour de soi.

Et pour les quelques épines qui nous blessent
Combien en avons-nous jetées ?
Nos soleils froids et nos lunes maîtresses
Ne nous ont pourtant pas quitté.

Sous mon char d’ « assez », des rêves pliés-glacés
Sur mon char d’escroc, des mots copiés-donnés
Je tire la couverture pour avoir un toit
Tes larmes sont trop grandes pour tes yeux, pardonne-moi.

J'ai cent ans
J'ai mille ans
Une dernière pluie tombée sur ton coeur
Un instant