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Il y a 4 résultats étiquetés avec mort

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  1. Fugue de mort

    Lait noir de l'aube nous le buvons le soir
    le buvons à midi et le matin nous le buvons la nuit
    nous buvons et buvons
    nous creusons dans le ciel une tombe où l'on n'est pas serré
    Un homme habite la maison il joue avec les serpents il écrit
    il écrit quand il va faire noir en Allemagne Margarete tes cheveux d'or
    écrit ces mots s'avance sur le seuil et les étoiles tressaillent il siffle ses grands chiens
    il siffle il fait sortir ses juifs et creuser dans la terre une tombe
    il nous commande allons jouez pour qu'on danse
     
    Lait noir de l'aube nous te buvons la nuit
    te buvons le matin puis à midi nous te buvons le soir
    nous buvons et buvons 
    Un homme habite la maison il joue avec les serpents il écrit
    il écrit quand il va faire noir en Allemagne Margarete tes cheveux d’or
    Tes cheveux cendre Sulamith nous creusons dans le ciel une tombe où l'on n'est pas serré
     
    II crie enfoncez plus vos bêches dans la terre vous autres et vous chantez jouez
    il attrape le fer à sa ceinture il le brandit ses yeux sont bleus
    enfoncez plus les bêches vous autres et vous jouez encore pour qu'on danse 
     
    Lait noir de l'aube nous te buvons la nuit
    te buvons à midi et le matin nous te buvons le soir
    nous buvons et buvons
    un homme habite la maison Margarete tes cheveux d'or
    tes cheveux cendre Sulamith il joue avec les serpents
     
    II crie jouez plus douce la mort la mort est un maître d'Allemagne
    il crie plus sombres les archets et votre fumée montera vers le ciel
    vous aurez une tombe alors dans les nuages où l'on n'est pas serré
     
    Lait noir de l'aube nous te buvons la nuit
    te buvons à midi la mort est un maître d'Allemagne
    nous te buvons le soir et le matin nous buvons et buvons
    la mort est un maître d'Allemagne son œil est bleu
    il t'atteint d'une balle de plomb il ne te manque pas
    un homme habite la maison Margarete tes cheveux d'or
    il lance ses grands chiens sur nous il nous offre une tombe dans le ciel
    il joue avec les serpents et rêve la mort est un maître d’Allemagne
     
    tes cheveux d’or Margarete
    tes cheveux cendre Sulamith.
     
    In Choix de poèmes, Pavot et mémoire © Poésie/Gallimard 1998, p. 53

    • mai 14 2013 08:06
    • par tim
  2. la rose noir

    L'amour et la mort
     
    l'amour est la mort
     
    la mort touffe de tigres aux doigts des jours
     
    l'amour fait le mort
     
    l'amour fait la mort
     
    avec moi dis-je mais
     
    avec moi la mort fait l'amour
     
    aux crochets des barricades.

    • mai 12 2013 05:57
    • par tim
  3. Les urnes de julie

    Peu à peu s'affaiblit mon écorce mortelle,
    Je reverrai bientôt ce qui me fut si cher ;
    Je dresse sur un mont un odorant bûcher,
    Que je vais allumant moi-même de mon aile.
     
    Je porte au flanc la mort, son trait et sa quadrelle,
    Et soupirant ma fin que je sens approcher,
    Je fais de mes deux yeux un grand fleuve épancher,
    Pour baigner l'urne sainte où repose la belle.
     
    Le cygne blanchissant dessus le mol cristal
    De caystre aux doux flots chante l'hymne fatal,
    Et les funèbres sons de la mort qui l'appelle :
     
    Ainsi sur l'arbre sec et les nuits et les jours,
    Cachée au fond d'un bois la chaste tourterelle
    En lamentable voix soupire ses amours.

    • mai 12 2013 05:52
    • par tim
  4. Le débat du cœur et du corps de Villon

    Qu'est ce que j'oi ? Ce suisje ! Qui ? Ton coeur
    Qui ne tient mais qu'à un petit filet :
    Force n'ai plus, substance ne liqueur,
    Quand je te vois retrait ainsi seulet
    Com pauvre chien tapi en reculet.
    Pour quoi estce ? Pour ta folle plaisance.
    Que t'en chautil ? J'en ai la déplaisance.
    Laissem'en paix. Pour quoi ? J'y penserai.
    Quand serace ? Quand serai hors d'enfance.
    Plus ne t'en dis. Et je m'en passerai.

    Que pensestu ? Etre homme de valeur.
    Tu as trente ans C'est l'âge d'un mulet
    Estce enfance ? Nenni. C'est donc foleur
    Qui te saisit ? Par où ? Par le collet ?
    Rien ne connois. Si fais. Quoi ? Mouche en lait ;
    L'un est blanc, l'autre est noir, c'est la distance.
    Estce donc tout ? Que veuxtu que je tance ?
    Se n'est assez, je recommencerai.
    Tu es perdu ! J'y mettrai résistance.
    Plus ne t'en dis. Et je m'en passerai.

    J'en ai le deuil ; toi, le mal et douleur.
    Se fusse un pauvre idiot et folet,
    Encore eusses de t'excuser couleur :
    Si n'astu soin, tout t'est un, bel ou laid.
    Ou la tête as plus dure qu'un jalet,
    Ou mieux te plaît qu'honneur cette méchance !
    Que répondras à cette conséquence ?
    J'en serai hors quand je trépasserai.
    Dieu, quel confort ! Quelle sage éloquence !
    Plus ne t'en dis. Et je m'en passerai.

    Dont vient ce mal ? Il vient de mon malheur.
    Quand Saturne me fit mon fardelet,
    Ces maux y mit, je le croi. C'est foleur :
    Son seigneur es, et te tiens son varlet.
    Vois que Salmon écrit en son rolet ;
    ' Homme sage, ce ditil, a puissance
    Sur planètes et sur leur influence. '
    Je n'en crois rien : tel qu'ils m'ont fait serai.
    Que distu ? Da ! certes, c'est ma créance.
    Plus ne t'en dis. Et je m'en passerai.

    Veuxtu vivre ? Dieu m'en doint la puissance !
    Il le faut... Quoi ? Remords de conscience,
    Lire sans fin. En quoi ? Lire en science,
    Laisser les fous ! Bien j'y aviserai.
    Or le retiens ! J'en ai bien souvenance.
    N'attends pas tant que tourne à déplaisance.
    Plus ne t'en dis Et je m'en passerai.

    • avril 11 2013 06:58
    • par tim