Aller au contenu

Photo

Topic des poetes flibustiers


  • Veuillez vous connecter pour répondre
21 réponses à ce sujet

#1 No. 7

No. 7

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 1 609 messages

Posté 13 mai 2008 - 02:25

Nous lisons depuis un certains temps quelques maximes dérangeantes de la part de poètes. Prose vulgaire ou vers ciselés, ceux-ci semblent pendre un malin plaisir à heurter nos sensibilités délicates - a tel point que nous serions presque tenté de croire là à une sorte de franc-maconnerie du versificateur ehonté.
Afin de Te prevenir, donc, lecteur raisonnable, nous nous proposons de regrouper ici quelques extraits, pour Te mettre en garde contre le potentiel seditieux de la poesie, contre sa nature choquante et souvent vile, contre sa singulière propension à la debauche spirituelle, à la liberalité de la pensée et au manque de tact patent, contre ses tournures alambiquées ou crues, en deux mots, contre son intangible flibusterie.

NB : il est evident que les citations laissées ici le seront à titre purement informatif et ne nous engagerons en aucun cas.

Et si le lecteur erudit possedait quelques pieces à conviction pouvant contribuer à la charge du dossier, qu'il ne se prive pas, il est evidement le bienvenu.

NB N°2 : Toute citation de Lamartine ou de Chateaubriand sera severement chatiée - nous ne savons pas encore comment, mais nous trouverons le moyen :ph34r: . Il y a des limites a tout, jeune seditieux, et celles-ci sont à ne pas franchir.

#2 serioscal

serioscal

    Serialismo Rigoroso

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 9 961 messages
  • Une phrase ::All series are not red. But some are. They burn-speak.

Posté 13 mai 2008 - 07:16

Nous connaissons toutes les tortures en vogue dans la sphère sériomotrice de la forumologie. Les contributions peuvent pleuvoir désormais.

#3 Noctis

Noctis

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 501 messages

Posté 13 mai 2008 - 07:54

Commençons gentiment mais gaiement par quelques noms d'oiseaux.
Je vous propose un poème d'Apollinaire que vous devez tous connaitre puisque je le tire des Alcools, on n'est pas encore dans le très séditieux, mais c'est un bon début, non ?




Réponse des cosaques zaporogues au sultan de Constantinople


Plus criminel que Barrabas
Cornu comme les mauvais anges
Quel Belzébuth es-tu là-bas
Nourri d'immondices et de fange
Nous n'irons pas à tes sabbats

Poisson pourri de Salonique
Long collier des sommeils affreux
D'yeux arrachés à coup de pique
Ta mère fit un pet foireux
Et tu naquis de sa colique

Bourreau de Podolie Amant
Les plaies des ulcères et des croûtes
Groin de cochon cul de jument
Tes richesses garde-les toutes
Pour payer tes médicaments

#4 No. 7

No. 7

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 1 609 messages

Posté 13 mai 2008 - 12:30

Appolinaire en precurseur - certes bien plus elegant - du Zilertaller Tûrkenjäger - un groupe qui fait führer outre-rhin, nous ne pouvons qu'apprecier :)

Peut-etre plus leger, nous vous laisserons vous delecter de ce "sonnet du trou du cul" que rimbaud et verlaine composerent a la gloire du mysterieux orifice


L'idole


Obscur et froncé comme un oeillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse.
Humide encor d'amour qui suit la fuite douce
Des Fesses blanches jusqu'au coeur de son ourlet.

Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous le vent cruel qui les repousse,
À travers de petits caillots de marne rousse
Pour s'aller perdre où la pente les appelait.

Mon Rêve s'aboucha souvent à sa ventouse ;
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.

C'est l'olive pâmée, et la flûte caline ;
C'est le tube où descend la céleste praline :
Chanaan féminin dans les moiteurs enclos !

#5 No. 7

No. 7

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 1 609 messages

Posté 13 mai 2008 - 01:05

Nous ne pouvons non plus resister a ce petit Fiat Nox et nous sommes certain que Leconte de Lisle s'est abstenu de la version qui suit uniquement pour ne pas choquer le jeune lecteur - peut-etre aussi pour une certaine esthetique de la rime. :)

L'universelle mort ressemble au vieux marin
Tranquille ou furieux, n'ayant ni hate ni treve,
Qui s'enfle, gonfle, roule et va de greve en greve;
Pour vider ses rochers passe soir et matin.

Si la felicité de ce vain monde est breve,
Si le jour de l'angoisse est un siecle sans fin
Quand notre vit trebuche à ce gouffre divin,
L'angoisse et le bonheur sont le reve d'un reve.

O coeur de l'homme, ô toi, miserable martyr,
Qui devore l'amour et que ronge la haine,
Toi qui veut etre libre et que baise la chienne !

Regarde ! ton flot monte et vient pour t'engloutir !
Ton enfer s'est eprit de la blanche marée
Pour te verser l'oubli de son ombre sacrée.

(L'universelle mort ressemble au flux marin
Tranquille ou furieux, n'ayant ni hate ni trêve,
Qui s'enfle, gronde, roule et va de grève en grève
Et sur les hauts rochers passe soir et matin.

Si la felicité de ce vain monde est brève,
Si le jour de l'angoisse est un siecle sans fin
Quand notre pied trebuche à ce gouffre divin,
L'angoisse et le bonheur sont le rêve d'un rêve.

O coeur de l'homme, ô toi, miserable martyr,
Que devore l'amour et que ronge la haine,
Toi qui veut etre libre et qui baise ta chaine !

Regarde ! ton flot monte et vient pour t'engloutir !
Ton enfer va s'etendre, et la noire marée
Va te verser l'oubli de son ombre sacrée.)

Nous savons voir clair dans ce qui est

:lol:

#6 No. 7

No. 7

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 1 609 messages

Posté 14 mai 2008 - 05:25

Reflexions Baudelairiennes sur l'homme,

Chapitre I De la Philanthropie Excessive.

"Quand un homme se met au lit, presque tous ses amis ont le désir secret de le voir mourir; les uns pour constater qu’il avait une santé inférieure à la leur; les autres dans l’espoir désintéressé d’étudier une agonie."

"Quand j’aurai inspiré le dégoût et l’horreur universels, j’aurai conquis la solitude." (sic.)

"Quoi de plus absurde que le Progrès, puisque l’homme, comme cela est prouvé par le fait journalier, est toujours semblable et égal à l’homme, c’est-à-dire toujours à l’état sauvage."

"L’homme, c’est-à-dire chacun, est si naturellement dépravé qu’il souffre moins de l’abaissement universel que de l’établissement d’une hiérarchie raisonnable."

"Le monde va finir. La seule raison pour laquelle il pourrait durer, c’est qu’il existe. Que cette raison est faible, comparée à toutes celles qui annoncent le contraire, particulièrement à celle-ci: qu’est-ce que le monde a désormais à faire sous le ciel? Car, en supposant qu’il continuât à exister matériellement, serait-ce une existence digne de ce nom et du dictionnaire historique? Je ne dis pas que le monde sera réduit aux expédients et au désordre, bouffon des républiques du Sud-Amérique, que peut-être même nous retournerons à l’état sauvage, et que nous irons, à travers les ruines herbues de notre civilisation, chercher notre pâture, un fusil à la main. Non; car ce sort et ces aventures supposeraient encore une certaine énergie vitale, écho des premiers âges. Nouvel exemple et nouvelles victimes des inexorables lois morales, nous périrons par où nous avons cru vivre. La mécanique nous aura tellement américanisés, le progrès aura si bien atrophié en nous toute la partie spirituelle, que rien parmi les rêveries sanguinaires, sacrilèges, ou anti-naturelles des utopistes ne pourra être comparé à ses résultats positifs. Je demande à tout homme qui pense de me montrer ce qui subsiste de la vie. De la religion, je crois inutile d’en parler et d’en chercher les restes, puisque se donner encore la peine de nier Dieu est le seul scandale en pareilles matières. La propriété avait disparu virtuellement avec la suppression du droit d’aînesse; mais le temps viendra où l’humanité, comme un ogre vengeur, arrachera leur dernier morceau à ceux qui croiront avoir hérité légitimement des révolutions. Encore, là ne serait pas le mal suprême. L’imagination humaine peut concevoir sans trop de peine, des républiques ou autres états communautaires, dignes de quelque gloire, s’ils sont dirigés par des hommes sacrés, par de certains aristocrates. Mais ce n’est pas particulièrement par des institutions politiques que se manifestera la ruine universelle, ou le progrès universel; car peu m’importe le nom. Ce sera par l’avilissement des coeurs. Ai-je besoin de dire que le peu qui restera de politique se débattra péniblement dans les étreintes de l’animalité générale, et que les gouvernants seront forcés, pour se maintenir et pour créer un fantôme d’ordre, de recourir à des moyens qui feraient frissonner notre humanité actuelle, pourtant si endurcie? -- Alors, le fils fuira la famille, non pas à dix-huit ans, mais à douze, émancipé par sa précocité gloutonne; il la fuira, non pas pour chercher des aventures héroïques, non pas pour délivrer une beauté prisonnière dans une tour, non pas pour immortaliser un galetas par de sublimes pensées, mais pour fonder un commerce, pour s’enrichir, et pour faire concurrence à son infâme papa,fondateur et actionnaire d’un journal qui répandra les lumières et qui ferait considérer le Siècle d’alors comme un suppôt de la superstition. Alors, les errantes, les déclassées, celles qui ont eu quelques amants, et qu’on appelle parfois des Anges, en raison et en remerciement de l’étourderie qui brille, lumière de hasard, dans leur existence logique comme le mal, alors celles-là, dis-je, ne seront plus qu’impitoyable sagesse, sagesse qui condamnera tout, fors l’argent, tout, même les erreurs des sens! .... Alors, ce qui ressemblera à la vertu, que dis-je, tout ce qui ne sera pas l’ardeur vers Plutus sera réputé un immense ridicule. La justice, si, à cette époque fortunée, il peut encore exister une justice, fera interdire les citoyens qui ne sauront pas faire fortune. Ton épouse, ô Bourgeois! ta chaste moitié dont la légitimité fait pour toi la poésie, introduisant désormais dans la légalité une infamie irréprochable, gardienne vigilante et amoureuse de ton coffre-fort, ne sera plus que l’idéal parfait de la femme entretenue. Ta fille, avec une nubilité enfantine, rêvera dans son berceau, qu’elle se vend un million. Et toi-même, ô Bourgeois, moins poète encore que tu n’es aujourd’hui, tu n’y trouveras rien à redire; tu ne regretteras rien. Car il y a des choses dans l’homme, qui se fortifient et prospèrent à mesure que d’autres se délicatisent et s’amoindrissent, et, grâce au progrès de ces temps, il ne te restera de tes entrailles que des viscères! Quant à moi qui sens quelquefois en moi le ridicule d’un prophète, je sais que je n’y trouverai jamais la charité d’un médecin. Perdu dans ce vilain monde, coudoyé par les foules, je suis comme un homme lassé dont l’oeil ne voit en arrière, dans les années profondes, que désabusement et amertume, et devant lui qu’un orage où rien de neuf n’est contenu, ni enseignement, ni douleur. Le soir où cet homme a volé à la destinée quelques heures de plaisir, bercé dans sa digestion, oublieux autant que possible du passé, content du présent et résigné à l’avenir, enivré de son sang-froid et de son dandysme, fier de n’être pas aussi bas que ceux qui passent, il se dit en contemplant la fumée de son cigare: Que m’importe où vont ces consciences? Je crois que j’ai dérivé dans ce que les gens du métier appellent un hors-d’oeuvre. Cependant, je laisserai ces pages, parce que je veux dater ma colère. Tristesse."

Une nature bien passionnée que ce Charles.

#7 LeGénéralHamilton

LeGénéralHamilton

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 1 224 messages

Posté 16 mai 2008 - 04:35

Oula il pue l'ennui ce topic.

#8 No. 7

No. 7

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 1 609 messages

Posté 16 mai 2008 - 12:33

Rien ne t'empeches d'y pallier -sauf peut-etre le manque de moyens que l'on presentera plus poliment comme une forme quelconque de desinteressement ;)

Sur ce, rimbaud le retour, en grand pretre du naturisme - Il parait d'ailleur que celui-ci sevissait a l'epoque au sein de "communautés anarchistes issues du socialisme utopique"-dixit wikipedia, un peu comme arthur quoi ...

Les anciens animaux saillissaient, même en course,
Avec des glands bardés de sang et d'excrément.
Nos pères étalaient leur membre fièrement
Par le pli de la gaine et le grain de la bourse.

Au moyen âge pour la femelle, ange ou pource,
Il fallait un gaillard de solide grément ;
Même un Kléber, d'après sa culotte qui ment
Peut-être un peu, n'a pas dû manquer de ressources.

D'ailleurs l'homme au plus fier mammifère est égal ;
L'énormité de leur membre à tort nous étonne ;
Mais une heure stérile a sonné : le cheval

Et le boeuf ont bridé leurs ardeurs, et personne
N'osera plus dresser son orgueil génital
Dans les bosquets où grouille une enfance bouffonne.

#9 No. 7

No. 7

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 1 609 messages

Posté 16 mai 2008 - 12:44

Tres flibustiers aussi, ces vers de Gautier - tout est dans la finesse.

"Dans son nimbe trilobe
La Vierge et son Jésus,
Le globe
Avec la croix dessus.

Tout passe. - L’art robuste
Seul a l’éternité.
Le buste
Survit à la cité."

#10 LeGénéralHamilton

LeGénéralHamilton

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 1 224 messages

Posté 16 mai 2008 - 08:53

Rien ne t'empeches d'y pallier -sauf peut-etre le manque de moyens que l'on presentera plus poliment comme une forme quelconque de desinteressement ;)



Oula non loin de moi l'idée de vouloir participer à l'entertainment des tlpsien. Moi je fais de la politique, je suis un type sérieux.

#11 Noctis

Noctis

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 501 messages

Posté 17 mai 2008 - 02:59

Permettez que je m'écarte du suggestif, mais pour une très savoureuse leçon de séduction selon Ovide. Vous avouerez avec moi que si l'on suivait ses conseils, on gagnerait une paire de gifles assez vite, et l'on aurait plus qu'à s'en retourner penauds. A l'occasion lisez le texte complet, c'est vraiment à mourir de rire.
(Pour la forme, vous l'aurez compris, en latin ce sont des vers, mais les traductions font ce qu'elles peuvent)





Lorsque les convives quitteront la table, le mouvement qui en résulte t'offrira un facile accès près de ta belle. Mêlé dans la foule, approche-toi d'elle doucement, de tes doigts serre sa taille, et de ton pied va chercher le sien. Mais voici l'instant de l'entretien. Loin d'ici, rustique pudeur ! la Fortune et Vénus secondent l'audace. Ne compte pas sur moi pour t'enseigner les lois de l'éloquence; songe seulement à commencer, et l'éloquence te viendra sans que tu la cherches. Il faut jouer le rôle d'amant; que tes discours expriment le mal qui te consume, et ne néglige aucun moyen pour persuader ta belle. Il n'est pas bien difficile de se faire croire; toute femme se trouve aimable; et la plus laide est contente de la beauté qu'elle croit avoir.

Que de fois d'ailleurs celui qui d'abord faisait semblant d'aimer finit par aimer sérieusement, et passa de la feinte à la réalité ! Jeunes beautés, montrez-vous plus indulgentes pour ceux qui se donnent les apparences de l'amour; cet amour, d'abord joué, va devenir sincère. Tu peux encore, par d'adroites flatteries, t'insinuer furtivement dans son coeur, comme le ruisseau couvre insensiblement la rive qui le dominait. N'hésite point à louer son visage, ses cheveux, ses doigts arrondis et son pied mignon. La plus chaste est sensible à l'éloge qu'on fait de sa beauté, et le soin de ses attraits occupe même la vierge encore novice. Pourquoi, sans cela, Junon et Pallas rougiraient-elles encore aujourd'hui de n'avoir point obtenu le prix décerné à la plus belle dans les bois du mont Ida ? Voyez ce paon : si vous louez son plumage, il étale sa queue avec orgueil; si vous le regardez en silence, il en cache les trésors. Le coursier, dans la lutte des chars, aime les applaudissements donnés à sa crinière bien peignée et à sa fière encolure.
[...]
Quel amant expérimenté ignore combien les baisers donnent de poids aux douces paroles ? Ta belle s'y refuse; prends-les malgré ses refus. Elle commencera peut-être par résister : "Méchant !" dira-t-elle; mais, tout en résistant, elle désire succomber. Seulement, ne va pas, par de brutales caresses, blesser ses lèvres délicates, et lui donner sujet de se plaindre de ta rudesse. Après un baiser pris, si tu ne prends pas le reste, tu mérites de perdre les faveurs même qui te furent accordées. Que te manquait-il, dès lors, pour l'accomplissement, de tous tes voeux ? Quelle pitié ! ce n'est pas la pudeur qui t'a retenu; c'est une stupide maladresse. C'eût été lui faire violence, dis-tu ? Mais cette violence plaît aux belles, ce qu'elles aiment à donner, elles veulent encore qu'on le leur ravisse. Toute femme, prise de force dans l'emportement de la passion, se réjouit de ce larcin : nul présent n'est plus doux à son coeur. Mais lorsqu'elle sort intacte d'un combat où on pouvait la prendre d'assaut, en vain la joie est peinte sur son visage, la tristesse est dans son coeur. Phoebé fut violée; Ilaïre, sa soeur, le fut aussi; cependant l'une et l'autre n'en aimèrent pas moins leurs ravisseurs.




Je ne peux résister à l'envie de vous faire lire un autre extrait, qui outrera la gent féminine, mais que je trouve si vrai parfois

Tu auras beau chercher à l'éviter, elle t'arrachera quelque cadeau : une femme sait toujours trouver les moyens de s'approprier l'argent d'un amant passionné. Un colporteur à la robe traînante se présentera devant ta maîtresse, toujours prête à acheter, et, devant toi, il étalera toutes ses marchandises; et la belle; pour te fournir l'occasion de montrer ton bon goût, te priera de les examiner puis elle te donnera un baiser; puis enfin elle te suppliera de faire quelque emplette : "Ceci, dit elle, me suffira pour plusieurs années; j'en ai besoin aujourd'hui, et vous ne pourrez jamais acheter plus à propos". En vain tu allègueras que tu n'as pas chez toi l'argent nécessaire pour cet achat : on te demandera un billet, et tu regretteras alors de savoir écrire.

Combien de fois encore lui faudrait-il quelque cadeau pour le jour de sa naissance ! Et cet anniversaire se renouvellera aussi souvent que ses besoins. Combien de fois, désolée d'une perte imaginaire, viendra-t-elle, les yeux en pleurs, se plaindre d'avoir perdu la pierre précieuse qui ornait son oreille ! car c'est ainsi qu'elles font. Elles vous demandent une foule de choses qu'elles doivent vous rendre plus tard; mais une fois qu'elles les tiennent, vous les réclamez en vain. C'est autant de perdu pour vous, sans qu'on vous en ait la moindre obligation. Quand j'aurais dix bouches et autant de langues je ne pourrais suffire à énumérer tous les manèges infâmes de nos courtisanes.
[...]
Promettez, promettez, cela ne coûte rien; tout le monde est riche en promesses. L'espérance, lorsqu'on y ajoute foi, fait gagner bien du temps; c'est une déesse trompeuse, mais on aime à être trompé par elle. Si tu donnes quelque chose à ta belle, tu pourras être éconduit par intérêt : elle aura profité de tes largesses passées et n'aura rien perdu. Aie toujours l'air d'être sur le point de donner; mais ne donne jamais. C'est ainsi qu'un champ stérile trompe souvent l'espoir de son maître; qu'un joueur ne cesse de perdre, dans l'espoir de ne plus perdre, et que le sort chanceux tente sa main cupide. Le grand art, le point difficile, c'est d'obtenir les premières faveurs d'une belle sans lui avoir fait encore aucun présent : alors, pour ne pas perdre le prix de ce qu'elle a donné, elle ne pourra plus rien refuser.




Enfin, rendons à Ovide ce qui est à Ovide, et rétablissons un peu l'équilibre homme/femme, le poète n'a pas oublié le deuxième sexe.

Des faveurs trop facilement accordées sont peu propres à nourrir longtemps l'amour : il faut mêler à ses douces joies quelques refus qui l'irritent. Que votre amant, devant leseuil de votre chambre, s'écrie : "Porte cruelle ! " et qu'il emploie tour à tour la prière et la menace. Les aliments trop doux affadissent le palais; l'amertume réveille notre appétit; plus d'une barque périt par un vent favorable. Ce qui empêche les maris d'aimer leurs femmes; c'est qu'ils peuvent les voir autant qu'il leur plaît. Fermez donc votre porte, et que votre portier me dise d'un ton rébarbatif : "On n'entre pas ! " Ce refus irritera l'amour éconduit.

Quittez, il en est temps, les armes émoussées, pour en prendre de plus acérées, dussé-je voir se tourner contre moi les traits que je vous ai fournis. Que le nouvel amant tombé captif dans vos filets se flatte d'abord d'être seul admis aux plaisirs de votre couche; que bientôt il craigne un rival; qu'il se croie réduit à partager avec lui vos faveurs : sans ces stratagèmes, l'amour vieillit promptement. Jamais un coursier généreux ne vole avec plus de rapidité dans la carrière que lorsqu'il a des rivaux à devancer ou à atteindre. Un affront réveille nos feux assoupis, et moi-même, je l'avoue, je ne saurais aimer si l'on ne me blesse un peu.

Mais que votre amant n'ait pas, d'une façon trop évidente, sujet de se plaindre, et que, dans son inquiétude, il se figure qu'il y en a plus qu'il n'en sait. Que la triste vigilance d'un gardien supposé et l'importune jalousie d'un époux trop sévère aiguillonnent sa passion. Un plaisir sans danger est un plaisir moins vif. Fussiez-vous plus libre que Thaïs, supposez des craintes imaginaires.
Quand il vous serait plus facile de le faire entrer par la porte, faites-le passer par la fenêtre, et qu'il lise sur votre visage tous les symptômes de l'effroi. Qu'une fine soubrette accoure tout à coup, en s'écriant : "Nous sommes perdus ! " Alors, cachez dans quelque coin le jeune homme tremblant. Mais que des plaisirs sans trouble succèdent enfin à ses alarmes, de crainte que vos nuits ne lui semblent achetées trop cher à ce prix.

#12 No. 7

No. 7

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 1 609 messages

Posté 17 mai 2008 - 02:17

Pour le 1er, je citerai Nietzsche : "Et maintenant, reçois en récompense une petite vérité! Je suis assez vieille pour te la dire! Enveloppe-la bien et clos-lui le bec: autrement elle criera trop fort, cette petite vérité."
"Donne-moi, femme, ta petite vérité!" dis-je. Et voici ce que me dit la vieille femme:
"Tu vas chez les femmes? N'oublie pas le fouet!" -
Ainsi parlait Zarathoustra."

pour le 2e Faulkner - qui ne l'oublions pas fut prix nobel de litterature :"La femme est un organe genital articulé doué de la parole et de la faculté de depenser tout l'argent que l'on possede"

Et pour le 3e je me contenterai de dire : Ovide, corrupteur de la jeunesse, j'espere que toi aussi tu as eu droit a la cigue !

Plus serieusement, je trouve une certaine verité a ces propos. Il y a en nous certaines forces sur lesquelles nous refusons de mettre un nom - pour preserver une certaine morale.

Rassures-toi, je ne suis pas mysogyne -comme de nombreuses personnes je suis juste plus sado, que maso ;) .

Permettez-moi en retour de vous soumettre cette enieme imorallité de l'horrible Leconte de Lisle

Un acte de charité

Certes, en ce temps-là, le bon pays de France
Par le fait de Satan fut très fort éprouvé,
Pas un grêle fétu du sol n’ayant levé
Et le maigre bétail étant mort de souffrance.

Trois ans passés, un vrai déluge, nuit et jour,
Ruisselait par les champs où débordaient les fleuves.
Or, chacun subissait les communes épreuves,
Le bourgeois dans sa ville et le sire en sa tour.

Mais les Jacques, Seigneur ! Dévorés de famine,
Ils vaguaient au hasard le long des grands chemins,
Haillonneux et geignant et se tordant les mains,
Et faisant rebrousser les loups, rien qu’à la mine !

L’été durant, tout mal est moindre, quoique amer ;
On se pouvait encor nourrir, malgré le Diable ;
Mais où la chose en soi devenait effroyable,
Sainte Vierge ! c’était par les froids de l’hiver.

De vrais spectres, s’il est un nom dont on les nomme,
Par milliers, sur la neige, étiques, aux abois,
Râlaient. On entendait se mêler dans les bois
Les cris rauques des chiens aux hurlements de l’homme.

C’étaient d’horribles nuits après des jours affreux ;
Et les plus forts tendaient aux plus faibles des pièges ;
Et le Maudit put voir des repas sacrilèges
Où les enfants d’Adam se dévoraient entre eux.

Donc, en ces temps damnés, une très noble Dame
Vivait en son terroir, près la cité de Meaux.
Quand le pauvre pays fut en proie à ces maux,
Une grande pitié s’éveilla dans son âme.

Elle ouvrit ses greniers aux gens saisis de faim,
Sacrifia ses bœufs, ses vaches, par centaines,
Fondit ses plats d’argent, vendit l’or de ses chaînes,
Donna tant, que tout vint à lui manquer enfin.

Alors, par bonté pure, elle se fit errante ;
Elle allait conduisant son monde exténué,
Long troupeau qui n’était jamais diminué,
Car, pour dix qui mouraient, il en survenait trente.

Mais les villes baissaient les herses, dans la peur
Que la horde affamée engloutît leur réserve.
En ce siècle, - que Dieu du pareil nous préserve ! -
Les bourgeois avaient plus d’angelots que de cœur.

Les campagnes étant désertes, tout en friche,
Il fallait en finir. La Dame résolut
De délivrer les siens en faisant leur salut ;
Car en charité vraie elle était toujours riche.

Une nuit que six cents mendiants s’étaient mis
À l’abri du grand froid en une vaste grange,
Pleine de dévoûment et d’une force étrange,
Elle barricada tous ses pauvres amis.

Aux angles du réduit de sapin et de chaume,
Versant des pleurs amers, elle alluma du feu :
J’ai fait ce que j’ai pu, je vous remets à Dieu,
Cria-t-elle, et Jésus vous ouvre son royaume ! -

Tous passèrent ainsi dans leur éternité ;
Prompte mort, d’une paix bienheureuse suivie.
Pour la Dame, en un cloître elle acheva sa vie.
Que Dieu la juge en son infaillible équité !

#13 Noctis

Noctis

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 501 messages

Posté 17 mai 2008 - 04:50

Ovide n'eut pas la cigue mais la disgrâce, quelques années, qui l'obligea à s'éloigner de Rome quelques temps et qui troubla la rédaction des Métamorphoses.
Vos citations et de Nietzsche et de Faulkner m'ont bien fait rire.

Votre poème de Leconte de Lisle m'a fait penser à ce texte de Jonathan Swift, que l'on connaît tous pour les voyages de Gulliver, cité par André Breton dans son dictionnaire de l'humour noir, où Swift prétend proposer à l'Irlande, sa patrie, la solution à ses maux en faisant manger les enfants. En effet, il constate que si sa nation est souvent la proie de la famine, on y enfante beaucoup, paradoxalement. L'auteur propose même des recettes et des façons d'organiser son commerce proprement horribles si l'on en reste au premier degré.

Pour continuer sur le thème de la faim, je vous propose un poème de Jacques Prévert que je trouve d'une actualité extrême :



Tentative de description d'un dîner de têtes à Paris

Ceux qui pieusement
Ceux qui copieusement
Ceux qui tricolorent
Ceux qui inaugurent
Ceux qui croient
Ceux qui croient croire
Ceux qui croa-croa
Ceux qui ont des plumes
Ceux qui andromaquent
Ceux qui dreadnougtent
Ceux qui majusculent
Ceux qui chantent en mesure
Ceux qui brossent à reluire
Ceux qui ont du ventre
Ceux qui baissent les yeux
Ceux qui savent découper le poulet
Ceux qui sont chauves à l'intérieur de la tête
Ceux qui bénissent les meutes
Ceux qui font les honneurs du pied
Ceux qui debout les morts
Ceux qui baïonnette... on
Ceux qui donnent des canons aux enfants
Ceux qui donnent des enfants aux canons
Ceux qui flottent et ne sombrent pas
Ceux qui ne prennent pas le Pirée pour un homme
Ceux que leurs ailes de géants empêchent de voler
Ceux qui plantent en rêve des tessons de bouteille sur la grande muraille de Chine
Ceux qui mettent un loup sur leur visage quand ils mangent du mouton
Ceux qui volent des œufs et qui n'osent pas les faire cuire
Ceux qui ont quatre mille huit cent dix mètres de Mont Blanc, trois cent de Tour Eiffel, vingt-cinq centimètres de tour de poitrine et en sont fiers
Ceux qui mamellent de la France
Ceux qui courent, volent et nous vengent, tous ceux-là, et beaucoup d'autres entraient fièrement à l'Elysée en faisant craquer les graviers, tous ceux-là se bousculaient, se dépêchaient, car il y avait un grand dîner et chacun s'était fait celle qu'il voulait.

#14 Noctis

Noctis

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 501 messages

Posté 31 mai 2008 - 10:23

Je me permets de relancer ce topic parce que j'ai fait une GRANDE découverte.
Je furetais dans la librairie en bas de chez moi (on devrait tous avoir une librairie en bas de chez soi ou perdre du temps perdu), quand je déniche une pépite (bon ok ça n'intéressera pas tout le monde mais)

Une anthologie de la poésie érotique du Moyen-Âge au XXème siècle (chez Points pour ceux qui voudraient jeter un œil, c'est quand même globalement très cru).


Je vous livre mes premières jouissances:

J'aporte d'Antioche
Pays de mon ayeul
Un pistolet de poche
Qui se bande tout seul
Jamais il ne détruit
Car il aime à produire
Et porte la douceur au cœur
De celle à qui l'on tire.

J'aporte de Bergame
Un fort beau limaçon
Dont on présente aux dames
Tant en chair qu'en poisson
Il est doux et tranquille
Mais dès qu'on le provoque
Il vous prend son essort et sort
Un pied hors de sa coque.


Anonyme, vers 1750



Lamentations d'un poil de cul de femme

I

Il est dur lorsque sur la terre
Dans le bonheur on a vécu
De mourir triste et solitaire
Sur les ruines d'un vieux cul.
Jadis dans une forêt vierge,
Je fus planté, sur le versant
Qu'un pur filet d'urine asperge,
Et parfois un filet de sang.

II

Alors dans ce taillis sauvage,
Les poils poussaient par les sillons,
Et sous leur virginal ombrage,
Paissaient de jolis morpions.
Destin fatal ! un doigt nubile
Un soir par là vint s'égarer,
Et de sa phalange mobile
Frotter, râcler et labourer.

III

Bientôt au doigt le vit succède,
Et, dans ses appétits ardents,
Appelant la langue à son aide ;
Iln nous déchire à belles dents.
J'ai vu s'en aller nos dépouilles
Sur le fleuve des passions,
Qui prend sa source – dans les couilles,
Et va se perdre – dans les cons.

IV

Hélas ! l'épine est sous la rose,
Et la pine sous le plaisir.
Bientôt au bord des exostôses,
Des chancres vinrent à fleurir.
Les coqs de leur crête inhumaine
Se parent dans tous les chemins :
Dans le département de l'Aine
Gambadent les jeunes poulains.

V

Mais, quand le passé fut propice,
Pourquoi songer à l'avenir ?
Et qu'importe la chaudepisse
Quand il reste le souvenir ?
N'ai-je pas vu les prépuces,
Avoir chez nous un libre accès,
Alors même qu'ils étaient russes,
Surtout quand ils étaient français ?

VI

J'ai couvert de mon ombre amie
La grenette de l'écolier,
Le membre de l'Académie,
Et le vit du carabinier.
J'ai vu le vieillard phosphorique,
Dans un effort passager,
Charger avec son dard étique,
Sans parvenir à décharger.

VII

J'ai vu – mais la motte déserte
N'a plus de flux ni de reflux,
Et la matrice trop ouverte,
Attend vraiment le phallus.
J'ai perdu, depuis une année,
Mes compagnons déjà trop vieux,
Et mes beaux poils du périnée
Sont engloutis dans divers lieux.

VIII

Aux lèvres des jeunes pucelles,
Croissez en paix, poils ingénus.
Adieu, mes cousins des aisselles,
Adieu, mes frères de l'anus !
J'espérais, à l'heure dernière,
Me noyer dans l'eau des bidets,
Mais j'habite sur un derrière
Qu'hélàs ! on ne lave jamais. –

IX

– Il eût parlé longtemps encore,
Lorsqu'un vent vif précipité,
Broyant, mais non inodore,
Le lança dans l'éternité.
Ainsi tout retourne dans la tombe,
Tout ce qui vit, tout ce qui fut,
Ainsi tout change, ainsi tout tombe,
Illusions... et poils du cul.


Jules Verne

#15 No. 7

No. 7

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 1 609 messages

Posté 03 juin 2008 - 11:42

obscene ! :o

Un peu de rimbaud, un peu plus soft pour remonter le niveau :

Toits bleuâtres et portes blanches
Comme en de nocturnes dimanches,

Au bout de la ville sans bruit
La Rue est blanche, et c'est la nuit.

La Rue a des maisons étranges
Avec des persiennes d'Anges.

Mais, vers une borne, voici
Accourir, mauvais et transi,

Un noir Angelot qui titube,
Ayant trop mangé de jujube.

Il fait caca : puis disparaît :
Mais son caca maudit paraît,

Sous la lune sainte qui vaque,
De sang sale un léger cloaque !

#16 Invité_Gallaumar_*

Invité_Gallaumar_*
  • Invité

Posté 04 juin 2008 - 01:00

Scato et barbe du prophète, Rimbaud est à l'armurerie !!!!

#17 Comtoise

Comtoise

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 2 044 messages

Posté 04 juin 2008 - 06:03

Proverbe:"si jeunesse savait, vieillesse pourrait"
aux jeunes qui ignorent encore, de fait, la vie mais qui pensent la connaître comme de sages singes savants,votre vieillesse sera à l'image de vos envolées post-pubères à moins qu'on vous mette beaucoup de plomb dans l'aile de suite.

sinon je peux citer cette phrase de Brassens pour être plus clair:"le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est con, on est con"


lien:http://www.dailymotion.com/video/xd396_brassens-quand-on-est-con

allez bon courage, sans rancune

#18 No. 7

No. 7

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 1 609 messages

Posté 04 juin 2008 - 07:46

Proverbe:"si jeunesse savait, vieillesse pourrait"
aux jeunes qui ignorent encore, de fait, la vie mais qui pensent la connaître comme de sages singes savants,votre vieillesse sera à l'image de vos envolées post-pubères à moins qu'on vous mette beaucoup de plomb dans l'aile de suite.

sinon je peux citer cette phrase de Brassens pour être plus clair:"le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est con, on est con"


lien:http://www.dailymotion.com/video/xd396_brassens-quand-on-est-con

allez bon courage, sans rancune


Un topic concurrent "le petit coin du chansonnier" a été ouvert a cet effet, peut-etre vous y sentirez vous plus a l'aise ;)

PS: si vous vous avez fait une erreur de manipulation, ne tenez pas compte de ce message.

#19 Invité_Oghamm_*

Invité_Oghamm_*
  • Invité

Posté 04 juin 2008 - 09:17

Un topic concurrent "le petit coin du chansonnier" a été ouvert a cet effet, peut-etre vous y sentirez vous plus a l'aise ;)

PS: si vous vous avez fait une erreur de manipulation, ne tenez pas compte de ce message.


Non, le topic "le petit coin du chansonnier" était ouvert avant .......point de comparaison

Oula il pue l'ennui ce topic.


Bon général en effet je m'ennuie, quand viendrez vous enfin re-fleurir mes nuits poétiques ???

#20 No. 7

No. 7

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 1 609 messages

Posté 07 juin 2008 - 04:58

Laissons faire ces jeunes seditieux, Le topic des poetes flibustiers ne tente-t-il pas d'ailleurs de s'en faire le fer de lance ? Et puis imaginé, Martin Luther King scandant "I have a dream" a l'Elysée ou au Vatican, ca ferais tache ... Restez donc avec nous Amis RedNeck et autres habitants du bayou, vous etes les bienvenus.

Reflexions Baudelairiennes sur l'homme,

Chapitre II De Sigmund et de la place du sexe dans la vie de l'individu

"L’amour, c’est le goût de la prostitution."

"Qu’est-ce que l’art? Prostitution."

"L’amour peut dériver d’un sentiment généreux: le goût de la prostitution."

"Adorer, c'est se sacrifier et se prostituer. Aussi tout amour est-il prostitution."

"Il n’est même pas de plaisir noble qui ne puisse être ramené à la Prostitution."

"L'être le plus prostitué, c'est l'être par excellence, c'est Dieu, puisqu'il est l'ami suprême pour chaque individu, puisqu'il est le réservoir commun, inépuisable, de l'amour."

"Goût invincible de la prostitution dans le coeur de l'homme, d'où naît son horreur de la solitude. - Il veut être deux. L'homme de génie veut être un, donc solitaire. La gloire, c'est rester un, et se prostituer d'une manière particulière."

moi je dis si amour finissait en -tion, je crois qu'on en aurait eu a toutes les sauces ...

#21 Vivien

Vivien

    Tlpsien +++

  • En cours de validation
  • PipPipPipPip
  • 1 318 messages

Posté 08 juin 2008 - 02:49

la prostitution ca véhicule beaucoup de désir car c'est encore offert. des femmes s'offrent dans la rue.

#22 No. 7

No. 7

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 1 609 messages

Posté 08 juin 2008 - 03:36

D'une maniere generale, tout le monde s'offre, et toujours en vue d'une quelconque forme de retribution (argent, ami, reconnaissance ... etc); passé au filtre d'une semantique respectueuse de l'integrité morale de l'individu, on en tire souvent le terme vertu , mysterieuse pulsion qui l'inciterait à se donner pour la beauté du geste. La vertu : prostitution, et alors ? Ces messieurs serait-il prude ?

:lol: