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[khalid berrada]

Chaque jour qui passe




Quel dédain, quel orgueil, quelle totale insouciance,
Quelle surdité du cœur, quel flegme, quelle absence !
Quel esprit fermé que rencontre mon cœur, en errance
Vers l'utopique, vers le néant : une mer de doléances !

Qui pourrait donc réveiller ce volcan qui sommeille ?
Ni mes vers, ni l’hymne de ma colère, ni même ton réveil,
Un mur de béton ce cœur impénétrable, intraitable
Que j’essaie de percer comme un fou avec un bic jetable !

La sournoiserie d’un brin de paupière qui vers moi se lève,
Lorsque, encor, je viens chercher le sourire de mon rêve,
Crache sur moi ce dédain, cet orgueil, cette insouciance
Et croise son regard vers l’envers du mien, en partance.

Je ne reviendrai plus humilier mon cœur presque défunt,
La croix est mise, les dés sont jetés, et le mot de la fin
Sera dit, Sanaa, bientôt, c’est toi qui le voulais ainsi,
J’ai mangé ma part du gâteau, la tienne tu l’auras roussie.

Tout a été fait, dit, redit, écrit pour te convaincre
Ni même le coran, qui entre tes mains, n’a pu vaincre
Cette jeune âme pourtant croyante et la rendre limpide,
D’avoir pitié de l’homme qui t’aime, tenu par une bride.

Oui Sanaa, rien, ni même cette amitié que tu m’as imposée
N’a pu être claire entre nous pour qu’on puisse encor oser,
Rafraîchir nos cœurs, espérer même, courir d’autre risque
Pour un futur heureux, paisible, sans larmes et sans rixes.

Mon cœur mourant et las n’en peut plus, pleure et agonise
Sa fierté d’homme que tu enterres avant lui, rendue grise.
Mais chaque jour qui passe je suis encore sous l’emprise
De tes chaînes qui me retiennent à toi, ma belle promise.