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Canary Wharf


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8 réponses à ce sujet

#1 Ariel

Ariel

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Posté 25 mai 2007 - 06:50

Canary Wharf.


Tu descendras au Canary Wharf.

Ils te trouveront une chambre aux murs de verre
Alvéoles feutrées au goût de toutes les saisons
No pericolo sporghersi
Parois sans charnières, ou celles,
Héritées d'oiseaux, soucieux, jetant leur vol sur ces leurres du vide.

Il y a une voix qui parle, douce comme une lumière de phare,
Murmure du sous-sol ; le radio a capté
Un signal, loin et froid, - cosmique - dans la canalisation.
Alors des colonnes carcérales du temps des finances
Des miradors lancent leurs éclairs,
Bleus, immaculés,
Vers les milices en transe, au pas,
Oeil infra-rouge, machette au poing,
“- We ‘ll find yaâ€
Et des panthères rodent entre les statues,
La nuit, sur les plans de l’architecte.
- Leni sourit.
Les trains en amènent de nouveaux,
Sans cesse.

Sous-sols inondés,
Canalisations rompues,
“- Radio, can you hear the signal ?â€
Ce sont des tirs qu’on entend, ou des tôles qui tombent des toits.
Ou les rats baguenaudant dans les cales des bateaux-soleils
Qui ne partiront pas avant un jamais de sept ans.
Les gouttes immenses de la folie emportent tout, même
Les bateaux-pompes, les grues géantes.
Les rats ne se hasardent plus sur la terre
Ferme où rien de périssable ne leur est cédé
Qu’une laisse électrique, et définitive.


Choux blancs dans la régularité des casiers,
les rafales pourront s’éteindre
Hors d’atteinte, hors d’atteinte
Les lendemains propres et brillants du Canary Wharf


#2 lio...

lio...

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Posté 25 mai 2007 - 06:58

Chronique d'une mutinerie, d'une revolte, d'une insurrection, d'une revolution...

Bien écrit.

#3 Invité_Tyi_*

Invité_Tyi_*
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Posté 26 mai 2007 - 02:01

'phare' et je pense à Reverdy - pourtant le ton est lointain,
Si le morse se rendait, l'épaisseur de chaque mot s'étalerait là, mais la vue est trouble.
Code gardé.

#4 F?lice

F?lice

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Posté 26 mai 2007 - 04:37

Canary Wharf.
Tu descendras au Canary Wharf.

Ils te trouveront une chambre aux murs de verre
Alvéoles feutrées au goût de toutes les saisons
No pericolo sporghersi
Parois sans charnières, ou celles,
Héritées d'oiseaux, soucieux, jetant leur vol sur ces leurres du vide.

Il y a une voix qui parle, douce comme une lumière de phare,
Murmure du sous-sol ; le radio a capté
Un signal, loin et froid, - cosmique - dans la canalisation.
Alors des colonnes carcérales du temps des finances
Des miradors lancent leurs éclairs,
Bleus, immaculés,
Vers les milices en transe, au pas,
Oeil infra-rouge, machette au poing,
“- We ‘ll find yaâ€
Et des panthères rodent entre les statues,
La nuit, sur les plans de l’architecte.
- Leni sourit.
Les trains en amènent de nouveaux,
Sans cesse.

Sous-sols inondés,
Canalisations rompues,
“- Radio, can you hear the signal ?â€
Ce sont des tirs qu’on entend, ou des tôles qui tombent des toits.
Ou les rats baguenaudant dans les cales des bateaux-soleils
Qui ne partiront pas avant un jamais de sept ans.
Les gouttes immenses de la folie emportent tout, même
Les bateaux-pompes, les grues géantes.
Les rats ne se hasardent plus sur la terre
Ferme où rien de périssable ne leur est cédé
Qu’une laisse électrique, et définitive.
Choux blancs dans la régularité des casiers,
les rafales pourront s’éteindre
Hors d’atteinte, hors d’atteinte
Les lendemains propres et brillants du Canary Wharf


J'ai beaucoup aimé. Mais de grâce, Ariel... cette police est illisible sur l'écran !

J'ai aimé l'implication jusqueboutiste dans la métaphore. J'ai aimé le détail métallique. J'ai été balladée de fiction en réalité sous-jacente. J'ai pensé à Bilal, au Rwanda, à Ellis Island, à Eleanore Rigby, à Camus robotisé. Enfin tu vois... j'ai voyagé.

Merci.

Jaguar.

#5 Ariel

Ariel

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Posté 28 mai 2007 - 12:07

Très fier que tu aies pensé à Bilal (aaahh Jill Bioskop ...)
et désolé pour la police de bobbies,
mais j'y tiens

C'était il y a un peu moins d'un mois,
(ça y est, il va raconter sa vie ...)
on m'avait donné à écouter un morceau de techno,
et je suis -parfois- conciliant.
J'avais un peu ouvert les vannes, aussi
(commeennnnnt, luiiii !!!).

Bref, le morceau durait 1h10 - et au bout de 30" de boîte à rythmes ...
Mais à 1'08", il y a eu quatre sons, lointains, espacés de 8"
Une sorte de corne de brume.
Alors j'ai pris un carnet et j'ai noté ce qui me passait à travers la tête,
chère otarie.


Donc pas de construction, ni de remise en désordre,
juste de l'empilage sous CH3CH2OH.
Une révolte ? Pas complètement
Sans doute quelque chose contre les standards,
les mains liées ou conciliantes de l'uniformité.

J'aime Londres,
mais je vis loin, loin, dans une toute petite vallée.

So long ...

#6 F?lice

F?lice

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Posté 28 mai 2007 - 05:23

Très fier que tu aies pensé à Bilal (aaahh Jill Bioskop ...)
et désolé pour la police de bobbies,
mais j'y tiens

C'était il y a un peu moins d'un mois,
(ça y est, il va raconter sa vie ...)
on m'avait donné à écouter un morceau de techno,
et je suis -parfois- conciliant.
J'avais un peu ouvert les vannes, aussi
(commeennnnnt, luiiii !!!).

Bref, le morceau durait 1h10 - et au bout de 30" de boîte à rythmes ...
Mais à 1'08", il y a eu quatre sons, lointains, espacés de 8"
Une sorte de corne de brume.
Alors j'ai pris un carnet et j'ai noté ce qui me passait à travers la tête,
chère otarie.
Donc pas de construction, ni de remise en désordre,
juste de l'empilage sous CH3CH2OH.
Une révolte ? Pas complètement
Sans doute quelque chose contre les standards,
les mains liées ou conciliantes de l'uniformité.

J'aime Londres,
mais je vis loin, loin, dans une toute petite vallée.

So long ...


Une énergie tout droit venue du rythme pur, dirait-on.

Dis-en plus sur ce morceau et sur la découpe du son et des espaces. Si tu veux,hein... parce que j'ai déjà croisé quelque part ce noeud poético-techno, et que ça m'intrigue.

Jaguar.

#7 Ariel

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Posté 29 mai 2007 - 09:36

Dis-en plus sur ce morceau et sur la découpe du son et des espaces. Si tu veux,hein... parce que j'ai déjà croisé quelque part ce noeud poético-techno, et que ça m'intrigue.

Jaguar.




Difficile de dire autrement, "techniquement".
Je pense que le lien dont tu parles existe dans la façon dont on regarde ce qu'on écoute.
Il y a une sensation au delà de ce qu'on perçoit, avec les yeux, l'écoute, les narines, ce très archaïque cerveau.

Le CD est un quasi prototype, il va donc falloir que tu viennes le chercher, chère grand-mère.
Et un jaguar dans les Cévennes ... Rude saison pour les pélardons.
Mais ... je me suis aperçu hier, que dans l'introduction, plus facile à trouver, de la Passion selon St Mathieu,
il y a une ligne de basse continue de la même veine.

Bach et la techno ....
(aaahhh la bio-diversité)

#8 F?lice

F?lice

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Posté 29 mai 2007 - 10:09


Difficile de dire autrement, "techniquement".
Je pense que le lien dont tu parles existe dans la façon dont on regarde ce qu'on écoute.
Il y a une sensation au delà de ce qu'on perçoit, avec les yeux, l'écoute, les narines, ce très archaïque cerveau.

Le CD est un quasi prototype, il va donc falloir que tu viennes le chercher, chère grand-mère.
Et un jaguar dans les Cévennes ... Rude saison pour les pélardons.
Mais ... je me suis aperçu hier, que dans l'introduction, plus facile à trouver, de la Passion selon St Mathieu,
il y a une ligne de basse continue de la même veine.

Bach et la techno ....
(aaahhh la bio-diversité)


La façon dont on regarde ce qu'on écoute... tu veux dire la approfondissement de la transe ? La synésthésie, quoi ? J'aime la façon dont tu qualifies le cerveau.

Tu as raison, je trop vieille pour marcher jusque dans les Cévennes. J'ai déjà les pattes criblées d'épines. Mais je vois que tu sais pallier en toutes circonstances : la Passion me dira sans doute. Je vais plonger dans mes disques. C'est très généreux de ta part de ramener ça à quelque chose qui m'est plus familier.

J'ai pu observer chez un mien ami pianiste, une relation parfaitement singulière à la construction techno. Il ne joue que Rachmaninov (et c'est fort boulversant du reste) et n'écoute en dehors, que de la techno et du tripop. Il semble sentir une consanguinité entre ces sortes de sons. Je trouve cette sensation très intelligente. A priori.

Jaguar.

#9 Ariel

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Posté 30 mai 2007 - 02:04

La transe ? Hmmmm, non, pas vraiment.
Même si ce texte est un contre-exemple, je n'aime pas bien les états seconds.

Bachelard - 'xcuse si ça date un peu, mais là, je suis très fidèle -
parle de la différence entre la rêverie, quelque chose de spontané à laisser divaguer
à mon sens à l'opposé de l'artifice de l'hallucination.
Ceci dit, chacun son feeling, et ses sensations.

La musique a ça pour elle qu'elle est une construction auditive, complète, finie.
Ce monde sonore ouvre un certain nombre de portes dans la mémoire,
des associations d'idées avec le vécu sensitif, sauf pour l'oreille qui en est dispensée par l'écoute.
- tout ceci dit de façon simpliste par un béotien -
Plan, arrière-plan, contre-plan.
Pas sûr que j'ai inventé quelque chose.

Bach avait, pour peu que j'y connaisse grand-chose, une écriture très mathématique.
Elle est d'ailleurs très reconnaissable, parce que "logique".
- Ah ! Il y a le très beau "Jeu des perles de verre" de Hermann Hesse, qui parle très bien de ce sujet, entre les lignes, bien sûr.

...

Si, finalement, mais la transe napolitaine que.
Bon, on m'appelle ...