Le pantin
Mon corps désarticulé
Tel un pantin de bois
N’attend que ta magie pour s’animer,
Et combattre une fois, cent fois, mille fois…
Seuls tes doigts tiennent les ficelles sous le joug
Je me défends , je m’offusque
Et je tremble de bonheur, ton souffle sur mon cou :
Me voilà isocarde, de l’océan, le plus romantique des mollusques.
Une mèche de tes cheveux caresse ton sein
Et je tombe, me voici troublé.
Courbant l’échine, je devine l’intensité de ton regard
Au tremblement de ta main , j’aimerai tant y boire…
Le rire en ta gorge m’habille d’or et de lumière
Je n’ai besoin de rien, je suis fier d’être désarmé !
Sous ta plume, je ferai glisser l’encre noire lentement
Pour que tes poèmes aillent gaiement épouser le vent.
Ô princesse de mes nuits,
Reviendras-tu demain, réanimer ce corps
Rompu par tant de routes infinies
Telle une mer déchaînée qui me ramène sans cesse à ton fort.
Reconnais moi et viens-me chercher !
Tire la ficelle rouge qui’elle me mène à ta bouche !
Tire la ficelle jaune qu’elle m’arrache le cœur tout entier
Et que je m’effondre pour un dernier sommeil sur ta couche !
Donne-moi le temps de remonter à la surface de ce corps
Que je crois connaître si bien,
Et prier en la nymphe discrète qui te brûle encoreComme un Odyssée à l’amour qu’on découvrirait sans peine ni chagrin.
Tire la ficelle bleue que je me meurs d’asphyxie,
Et que de l’agonie, je renaisse sur ta peau pâle et son parfum excquis !
Tire la ficelle verte que je reprenne du terrain tel un vaillant conquérant
Et t’arrache un baiser humide en ta gorge nourricière !
Tel un papillon, je rejoins ta lumière :
La plus pure, la plus douce, celle dont l’enfant que je suis a besoin
Le Ciel vient d’épouser la Terre
En cet instant fragile, en cet instant divin…