Blanches pâquerettes et blés dorés,
S’étirent les herbes hautes et le feuillage vert des oliviers ;
On imagine les racines comme d’ingénus sourciers
Et les fleurs se tâter, s’ouvriront-elles un jour
Embaumer placettes et cours ?
On pressent le vent polisson chatouillant les pieds nus des minots fouillant la terre encore humide,
Les bateaux ivres rentrer au port faire des étales surchargées l’ébullition des marchés
Et les amoureux cachés sur un lit d’orchidées sauvages faisant un shake-up rouge-miel d’un ciel limpide,
D’un soleil flamboyant et d’un sol aride brûlant assoiffé gorgé de sucre qu’une rivière ne pourrait rafraîchir en ce [moment d’éternité…
La pluie comme les larmes du monde sur un champ déserté ne va sans doute pas tarder,
Faisant vrombir l’air entre ses doigts argentés
Et faire détaler étales, marmots et gibier ;
Folle farandole à laquelle personne n’est convié,oust, fuyez !
Le râle charrie l’eau comme à la recherche d’un trésor caché,
Un roseau craque par-dessus un nénuphar sur lequel une grenouille verte vient de se poser
Et le pollen chargé de vie vole encore par dessus les balustrades des côteaux brûlés,
Tandis que l’orage approche, se prolonge un baiser…