La poésie par effraction
#1
Posté 13 juin 2007 - 03:57
Quand aux lisières de mes forêts,
Tu parles de ressemblances
De possibles alliances.
Brisant toute clôture, alors, je m'avance.
Guidée par ta ramure, je viens.
Comme viennent ceux qui aiment;
Leurs mots d'amour aux lèvres.
Tes racines m'enlacent.
Je voudrais savoir dire ton nom
Devenir lac.
Mais les sources, mais les ruisseaux...
Ton non !
Une traînée de souffre sur ma douleur.
A l'entre-bail de ta porte,
Je tends la couleur cuivreuse ma sébile.
Ô lenteur de la fonte qui s'écoule
De ton regard. .
Mes bras ne peuvent la soulever.
Tu verses la neige.
Tu dis non – et j'entends oui.
Il y a comme une menace de vérité frivole
Qui est entrée par effraction
Dans ce non qui s'est dit.
Toulouse le 13 Juin 2007
#2
Posté 13 juin 2007 - 05:54
L'espace qui les relie...
J'aime beaucoup votre texte et son harmonie.
Bien à vous,
La passagère.
#3
Posté 14 juin 2007 - 08:56
#4
Posté 14 juin 2007 - 08:05
#5
Posté 15 juin 2007 - 09:53
#6
Posté 20 juin 2007 - 01:40
là j'aime pas tout, loin de lÃ
mais ya deux trucs vraiment géniaux :
"Je voudrais savoir dire ton nom
Devenir lac."
"Tu verses la neige."
oy
#7
Posté 22 juin 2007 - 09:12
Merci à toi dont le pseudo '________' me donne le sentiment étrange que tu n'es pas vraiment là . Probablement Parce qu'on voit à peine cette ligne. Comme un blanc qui serait souligné.ouais, il reste encore un peu de poésie dans le petit salon. moins qu'avant, m'enfin...
là j'aime pas tout, loin de lÃ
mais ya deux trucs vraiment géniaux :
"Je voudrais savoir dire ton nom
Devenir lac."
"Tu verses la neige."
oy
Géniaux je ne sais pas. Mais je suis assez d'accord avec ton commentaire. C'est probablement parce que nous ne sommes pas de "grands" poètes que seuls quelques mots, quelques moments dont nous savons parler dans un éclair, nous retiennent dans les poèmes que nous lisons ici. Mais c'est aussi dans cette plongée au coeur de quelques textes publiés ici , que je prends mon inspiration . Et puis il y a les poètes géniaux dont la lecture est comme une bénediction. Je pense à Paul Celan que je viens de découvrir et à qui j'ai volé le "verse la neige".
A plus '______'.
#8
Posté 22 juin 2007 - 06:07
Mais n'y a-t-il pas quand même une petite grivoiserie scellée entre les vers ... ?Qu'elle est belle ta clairière
Quand aux lisières de mes forêts,
Tu parles de ressemblances
De possibles alliances.
Brisant toute clôture, alors, je m'avance.
Guidée par ta ramure, je viens.
Comme viennent ceux qui aiment;
Leurs mots d'amour aux lèvres.
Tes racines m'enlacent.
Je voudrais savoir dire ton nom
Devenir lac.
Mais les sources, mais les ruisseaux...
Ton non !
Une traînée de souffre sur ma douleur.
A l'entre-bail de ta porte,
Je tends la couleur cuivreuse ma sébile.
Ô lenteur de la fonte qui s'écoule
De ton regard. .
Mes bras ne peuvent la soulever.
Tu verses la neige.
Tu dis non – et j'entends oui.
Il y a comme une menace de vérité frivole
Qui est entrée par effraction
Dans ce non qui s'est dit.
Toulouse le 13 Juin 2007
#9
Posté 22 juin 2007 - 07:32
Je pense à Paul Celan que je viens de découvrir et à qui j'ai volé le "verse la neige".
bah ouais quand ça touche à celan, c'est très vite génial