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[le voyant]

Loin de tous dans l'immensité des abimes de glaces il marche,
Tourmenté par le manque d'eau et la solitude il marche,
Oublié de tous, noyé sous les rayons d'une lune il marche,
Pourfandeur imbécile d'un monde déchu de tout il court,

Le vent frissonnant dans les herbes rases le mord il tombe,
Appuyé sur le bras invisible de sa compagne perdue il tombe,
Le soleil décoloré chauffe son corps et brule son ame il tombe,
Quelques gouttes de rêve viennent le soutenir il court,

But inconnu, forces ammoindris son espoir est mince il pleure,
Les cailloux auguisés du sol lui taillent les veines il pleure,
Même les aveugles se rient de lui les hyènes sont hilares il pleure,
Sa bouche s'ouvre ses mains se déplient son coeur bat il rit,

Un instant la vie renait, la joie explose
Une balle le déchire son corps est lourd
Il chavire appeuré mais libre
Un million de peines pour une seconde...

La vie, irréelle