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Il aura connu toutes les avanies
ce corps douloureux qui grimace
en acceptant mon bras
tous les outrages jusqu'Ã la cravache
et je fus son constant et dangereux
instigateur
sa mauvaise âme trop souvent
mais
qui a dit que la chair est faible
qu'il se lève celui-lÃ
où est le bonnet d'âne
car
il a vécu ce corps et à raison
sans états d'âmes
bien mieux que moi
je ne pouvais qu'obéir
cette chair fière endolorie
poussée dans ses retranchements
persista à brûler
quand je m'éteignis
à moi de lui assurer une épaule
après les injures
pauvre misère il le sait mon corps
recru de fatigue et amer
à tout départ tribut payé
il en est ainsi
à dix jours les pieds
à dix autres les mains
éclaté
il arpente en géomètre
facétieux
sa dernière marelle
son dernier espace
il pérore
et refait ses calculs des probabilités
sinistrement crâne
alors que bruisse déjà le squelette
au vent
mais
que peut-il espérer
immobile
au centre de lui-même enfoui
en fuite face à l'horreur
de tourner sans repos
autour de l'axe de la douleur
qui vous transperce et vous entraîne
quand soudain vous glace l'évidence
de n'avoir jamais fait que tourner
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