6 réponses à ce sujet

[vincent boutal]

Afrique
Entend-tu tes enfants
Parcourir le monde et ses complexités
Terre noire
Là où le sombre est beau se mélangeant à la lumière
Sable en rêve
Chaque pas portant un peu plus son ombre à s'effacer
Traces humides
D'eau de salive de sang
A la diagonale du fou suit celle du serpent aux écailles salines
Afrique
Vois-tu là où le vent porta nos doutes
Caresse de feu au langage recomposé
Des mille cris de ceux qui jamais ne revinrent
Afrique noire de peau et à la chair rouge
Couleur du fouet et des fers sur l'écorce vive
L'arbre fut coupé et emporté loin de ses frères
Les racines sont restées jusqu'à ne plus se reconnaître
Dans l'ombre dissipée des enfants qui se cherchent

[shama]

Afrique
Entend-tu tes enfants
Parcourir le monde et ses complexités
Terre noire
Là où le sombre est beau se mélangeant à la lumière
Sable en rêve
Chaque pas portant un peu plus son ombre à s'effacer
Traces humides
D'eau de salive de sang
A la diagonale du fou suit celle du serpent aux écailles salines
Afrique
Vois-tu là où le vent porta nos doutes
Caresse de feu au langage recomposé
Des mille cris de ceux qui jamais ne revinrent
Afrique noire de peau et à la chair rouge
Couleur du fouet et des fers sur l'écorce vive
L'arbre fut coupé et emporté loin de ses frères
Les racines sont restées jusqu'à ne plus se reconnaître
Dans l'ombre dissipée des enfants qui se cherchent

Si vrai

Shama

[vincent boutal]

Si vrai

Shama

Shama, je ne parle ici d'une Afrique que je ne connais pas, que je ressens seulement comme lui appartenant (4ème génération!) C'est une Afrique intèrieure, peut-être un sentiment d'exil je ne saurais l'expliquer vraiment. Cette Afrique mère qui fait ce que je suis aujourd'hui. Afrique d'esclaves (mon aïeule était esclave et a été déportée sur Bordeaux à l'époque du triangle d'or) Bordeaux! Ville de tous les tourments, et pourtant un homme, blanc, esclavagiste, qui brise les interdits pour lesquels il oeuvre pourtant chaque jour. S'unir avec une négresse! Le tolé!! Indicible raison humaine...Et puis il reste le fruit de cette union, mélange de soleil et de pluie, de larmes et de rires. Comment aujourd'hui reconnaître ma place dans cette cité pleine du sang de mes ancêtres, riche de leurs souffrances?! Je ne sais pas...

[shama]

Shama, je ne parle ici d'une Afrique que je ne connais pas, que je ressens seulement comme lui appartenant (4ème génération!) C'est une Afrique intèrieure, peut-être un sentiment d'exil je ne saurais l'expliquer vraiment. Cette Afrique mère qui fait ce que je suis aujourd'hui. Afrique d'esclaves (mon aïeule était esclave et a été déportée sur Bordeaux à l'époque du triangle d'or) Bordeaux! Ville de tous les tourments, et pourtant un homme, blanc, esclavagiste, qui brise les interdits pour lesquels il oeuvre pourtant chaque jour. S'unir avec une négresse! Le tolé!! Indicible raison humaine...Et puis il reste le fruit de cette union, mélange de soleil et de pluie, de larmes et de rires. Comment aujourd'hui reconnaître ma place dans cette cité pleine du sang de mes ancêtres, riche de leurs souffrances?! Je ne sais pas...

Et bien se sentir très loin, même pas de chez soi, mais là où nous sommes sondés, je peux comprendre combien cela peut être difficile. Ne jamais pouvoir retracer sa longue généalogie, comme poussé d'un arbre, et puis après ça finalement ne pas tout à fait apartenir au sol de sa chute. C'est difficile. Et tout le mal qui se fait en Afrique par ceux qui ont de gros souliers contre les pieds nus, sans oublier ce que les africains se font entre eux, ce qui est pire.
Mais le mal est fait il y a bien longtemps. Je pense qu'il faut vivre avec, trouver la force qu'il faut dans la souffrance. Je dirait que cette souffrance nous l'avons presque hérité c'est un fait. Nous serions incapables de retourner en arrière vu que l'irréparable est déjà fait. Il nous faut vivre, vivre avec l'autre. L'Afrique intérieure est la plus importante avec ce que elle a de plus intime, de plus douloureux. Il faut se dire que c'est bien cela que vous avez de particulier que les autres n'auront pas. Que c'est là, c'est là où vous vous agrandissez, et non là où vous devenez presque invisible. NON.
Je vous avoue qu'on peut sentir beaucoup d'amértume quand on revoit l'histoire d'Afrique, mais aussi beaucoup d'impuissance. Car on ne sait pas qui en vouloir. Les africains? les occidentaux ? Je ne sais pas, d'ailleurs ça ne servirait à rien. Nous vivons tous ensembles maintenant et il le faut, mais que les uns et les autres n'oublions pas. Qu'on arrête car le sang coule encore.
De là d'où je viens, me parrait aussi loin, pourtant, j'y retournerais je ressemblerais plus à un étranger. Mais encore une fois, c'est ce que nous avons en nous qui compte. Comme dit Corneille "Un bout de terre n'a jamais fait chez soi" Alors considérez vous comme un enfant du monde et qu'on le veuille où non, là où la plante de votre pied foulera vous y resterez jusqu'à un éventuel départ. Nouveau départ. N'hésitez pas un jour d'aller visiter si vous avez une idée de vos origines.
Gardez bien le soleil et un grand coeur, si vous ne savez pas reçevoir apprenez. Là, vous donnerez ce que les autres n'ont jamais reçu. Vous allez alors vous distinguer.
Soyez généreux quand même vous avez rien à donner, soyez humble, mais qu'on ne vous marche pas sur les pieds...
Mon cher Ami, là sont les valeurs de l'humain et de la mère Afrique, ici ou là bas.

Bien à vous

Shama

[vincent boutal]

Et bien se sentir très loin, même pas de chez soi, mais là où nous sommes sondés, je peux comprendre combien cela peut être difficile. Ne jamais pouvoir retracer sa longue généalogie, comme poussé d'un arbre, et puis après ça finalement ne pas tout à fait apartenir au sol de sa chute. C'est difficile. Et tout le mal qui se fait en Afrique par ceux qui ont de gros souliers contre les pieds nus, sans oublier ce que les africains se font entre eux, ce qui est pire.
Mais le mal est fait il y a bien longtemps. Je pense qu'il faut vivre avec, trouver la force qu'il faut dans la souffrance. Je dirait que cette souffrance nous l'avons presque hérité c'est un fait. Nous serions incapables de retourner en arrière vu que l'irréparable est déjà fait. Il nous faut vivre, vivre avec l'autre. L'Afrique intèrieure est la plus importante avec ce que elle a de plus intime, de plus douloureux. Il faut se dire que c'est bien celà que vous avez de particulier que les autres n'auront pas. Que c'est là là que vous vous agrandissez, et non là où vous devenez presque invisible. NON.
Je vous avoues qu'on peut sentir beaucoup d'amértume quand on revoit l'histoire d'Afrique, mais aussi aussi beaucoup d'impuissances. Car on ne sait pas qui envouloir. Les africains? les occidentaux ? Je ne sais pas, d'ailleurs ça ne servirait à rien. Nous vivons tous ensembles maintenant et il le faut, mais que les uns et les autres n'oublions pas. Qu'on arrête car le sang coule encore.
De là d'où je viens, me parrait aussi loin, pourtant, j'y retournerais je ressemblerais plus à un étranger. Mais encore une fois, c'est ce que nous avons en nous qui compte. Comme dit Corneille "Un bout de terre n'a jamais fait chez soi" Alors considérez vous comme un enfant du monde et qu'on le veuille où non, là où la plante de votre pied foulera vous y resterez jusqu'à un éventuel départ. Nouveau départ. N'hésitez pas un jour d'aller visiter si vous avez une idée de vos origines.
Gardez bien le soleil et un grand coeur, si vous ne savez pas reçevoir apprenez. Là, vous donnerez ce que les autres n'ont jamais reçu. Vous allez alors vous distinguer.
Soyez généreux quand même vous avez rien à donner, soyez humble, mais qu'on ne vous marche pas sur les pieds...
Mon cher Ami, là sont les valeurs de l'humain et de la mère Afrique, ici ou là bas.

Bien à vous

Shama

Merci pour vos mots.

Visiter la terre de mes ancêtres parait difficile aujourd'hui. 20 années de guerre et d'exactions marquent un pays et un peuple. Le Soudan est un no man's land

[shama]

Merci pour vos mots. Visiter la terre de mes ancêtres parait difficile aujourd'hui. 20 années de guerre et d'exactions marquent un pays et un peuple. Le Soudan est un no man's land

En effet c'est une histoire bien difficile. Un vrai massacre. Autre fois, il y a dix ans j'ai vécu en Ouganda u peu plus d'un an. C'est là que j'ai appris l'histoire du Soudan quand je voyais les réfugiés. A l'époque je crois qu'il s'agisait du conflit nord sud. C'était bien triste, même si moi même j'étais en exil. Aujourd'hui c'est encore pire. Le sud ou Darfour, les régions oubliées, peuple pillé,violé et meurtri . Allez savoir pourquoi. Peut être que nous en avons l'idée, mais on ne dit rien. On donne de la semoule au gens, peut être des grains de maïs. Mais face à tous ça, on apprend la mesure que les autres itulisent pour peser la vie humaine. Et si nous passions tous sur cette maudite balance de l'humanité, l'homme ne vaut pas l'homme.Mais est ce vraiment une raison de se sentir faible? C'est vrai que c'est difficile pour vous d'aller voir ces ruines. C'est peut être pas tout de suite. Quand je vous disais ça je ne pensais pas que ce soit un pays dans une telle situation. Mais un pas est déjà franchi, vous savez d'où vous vennez. Peut être,...peut être bien quand les hommes assouvirons leurs désirs, le pays sera apaisé, et vous verez de vos yeux. Je vous le souhaite.Bien à vous Shama

Encore une fois, impossible de ne pas laisser trace de ma lecture, beaucoup de plaisir à te lire Vincent et un coup de chapeau à Shama pour son commentaire.

S-B, merci de laisser une trace de ta lecture. Au plaisirBien à Vous Shama

[vincent boutal]

En effet c'est une histoire bien difficile. Un vrai massacre. Autre fois, il y a dix ans j'ai vécu en Ouganda u peu plus d'un an. C'est là que j'ai appris l'histoire du Soudan quand je voyais les réfugiés. A l'époque je crois qu'il s'agisait du conflit nord sud. C'était bien triste, même si moi même j'étais en exil. Aujourd'hui c'est encore pire. Le sud ou Darfour, les régions oubliées, peuple pillé,violé et meurtri . Allez savoir pourquoi. Peut être que nous en avons l'idée, mais on ne dit rien. On donne de la semoule au gens, peut être des grains de maïs. Mais face à tous ça, on apprend la mesure que les autres itulisent pour peser la vie humaine. Et si nous passions tous sur cette maudite balance de l'humanité, l'homme ne vaut pas l'homme.Mais est ce vraiment une raison de se sentir faible? C'est vrai que c'est difficile pour vous d'aller voir ces ruines. C'est peut être pas tout de suite. Quand je vous disais ça je ne pensais pas que ce soit un pays dans une telle situation. Mais un pas est déjà franchi, vous savez d'où vous vennez. Peut être,...peut être bien quand les hommes assouvirons leurs désirs, le pays sera apaisé, et vous verez de vos yeux. Je vous le souhaite.Bien à vous ShamaS-B, merci de laisser une trace de ta lecture. Au plaisirBien à Vous Shama

Sylvie,

merci pour ton passage!

Shama,

Le Soudan sortira un jour de l'ombre, je l'espère de tout mon coeur. Celà fait des années que je veux m'y rendre. Il y a trois ans, j'étais à deux doigts de réussir à obtenir un visa, mais des évènements sanglants ont conduit l'ambassade à me le refuser. Un jour, j'espère... Merci à vous.

Vincent