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Mon frère, ma douleur


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4 réponses à ce sujet

#1 Brumes1

Brumes1

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  • Une phrase ::"Laissez-moi seule juger de ce qui m'aide à vivre" - Paul Eluard

Posté 14 octobre 2007 - 09:28

Petit frère, tu as décidé un jour de me quitter, moi qui t'aimais tant…
C'était un jour froid et pluvieux, un jour de fin d'automne. La bruine se mêlait à la brume. Le temps était bas et triste. Comment aurais-tu pu résister à la mort ? Elle t'appelait si fort depuis tellement longtemps…

On dit que les enfants non désirés mettent fin à leur jour tôt ou tard, d'une manière ou d'une autre. Non prévu au programme, tu es arrivé un jour de septembre 1970. Moi, du haut de mes 9 ans, je t'admirais, tout en ayant peur de ce nourrisson qui semblait si fragile…Oh fragile, tu l'étais. Tu le resteras tout le peu de ta vie.

Nos rapports étaient forts et tendres. Rapports fraternels, rapports maternels ; je me suis tant occupée de toi ! Nous étions complices. Rapport charnel aussi ; j'avais besoin de te sentir vivre, de t'embrasser, de te prendre dans mes bras malgré la pudeur qui nous embarrassait parfois. « Chez ces gens-là, Monsieur…çà ne se fait pas ».

Tu aimais Jeff Buckley, Michel Pettruciani qui t'a rejoint d'où l'on ne revient pas. Tu adorais le cinéma, amoureux de l'univers de Tim Burton, des frères Cohen ou de Kusturicka. Tu m'as fait découvrir tant de merveilleux films. Mais la vie n'est pa du cinéma. Quand l'amour vient à manquer, on va le chercher où l'on peut… Tu ne me voyais plus. Tes repères avaient disparu. Tu étais perdu. Plus de mère, plus de père ; éloignés la grande sœur, le grand frère. Tu criais à l'Amour. Mais tes cris restaient silencieux. Tu ne voulais pas déranger…Les masques, tu connaissais. Moi, je t'ai entendu. Je t'ai aidé comme j'ai pu. Cela n'a pas suffit…

Que c'est dur à porter ! Tu me manques tant, Jean-Christophe ! A ta mort, je suis allée respirer ton odeur dans les draps de ton lit comme une mère l'aurait fait avec un fils. C'est tout ce qui me restait de toi, comme pour m'en imprégner pour le restant de mes jours. Certains ont dit : « Il a choisi » ; d'autres : « Quel gâchis ! ».

« Responsables, mais pas coupables » ! Cette phrase leur va si bien !
Pour moi, tu vivras toujours dans mon cœur et dans mon âme. Garde-moi une place à tes côtés.

Aimez-vous, bon sang ! Dites-le ! Aimez vos enfants ! « L'Amour est source de toute vie ».
Sans amour, on meurt sans tarder.

Brumes1



#2 choupinette

choupinette

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Posté 14 octobre 2007 - 11:32

On dit que les enfants non désirés mettent fin à leur jour tôt ou tard.Sans prétention je dis non et
heureusement que "on" se trompe souvent.La plupart d'entre nous sommes écorchés par les bléssures d'un passé.La vie est belle,mais c'est un combat au quotidien.Il faut apprendre à apprivoiser "son histoire" parce qu'elle fait partie de soi et que rien ne pourra y changer.Mieux se connaître pour vivre en paix avec soi.Il ne faut pas non plus, porter le poids des souffrances de l'autre en se sentant coupable de ses choix.
Cela dit,j'ai beaucoup aimée ce texte,hymne d'amour dans la mort...vers une paix intérieure.
Amitiés.


#3 angelheart

angelheart

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Posté 15 octobre 2007 - 01:02

[quote name='Brumes1' date='Oct 14 2007, 11:28 AM' post='27877']Petit frère, tu as décidé un jour de me quitter, moi qui t'aimais tant…C'était un jour froid et pluvieux, un jour de fin d'automne. La bruine se mêlait à la brume. Le temps était bas et triste. Comment aurais-tu pu résister à la mort ? Elle t'appelait si fort depuis tellement longtemps…On dit que les enfants non désirés mettent fin à leur jour tôt ou tard, d'une manière ou d'une autre. Non prévu au programme, tu es arrivé un jour de septembre 1970. Moi, du haut de mes 9 ans, je t'admirais, tout en ayant peur de ce nourrisson qui semblait si fragile…Oh fragile, tu l'étais. Tu le resteras tout le peu de ta vie.Nos rapports étaient forts et tendres. Rapports fraternels, rapports maternels ; je me suis tant occupée de toi ! Nous étions complices. Rapport charnel aussi ; j'avais besoin de te sentir vivre, de t'embrasser, de te prendre dans mes bras malgré la pudeur qui nous embarrassait parfois. « Chez ces gens-là, Monsieur…çà ne se fait pas ». Tu aimais Jeff Buckley, Michel Pettruciani qui t'a rejoint d'où l'on ne revient pas. Tu adorais le cinéma, amoureux de l'univers de Tim Burton, des frères Cohen ou de Kusturicka. Tu m'as fait découvrir tant de merveilleux films. Mais la vie n'est pa du cinéma. Quand l'amour vient à manquer, on va le chercher où l'on peut… Tu ne me voyais plus. Tes repères avaient disparu. Tu étais perdu. Plus de mère, plus de père ; éloignés la grande sœur, le grand frère. Tu criais à l'Amour. Mais tes cris restaient silencieux. Tu ne voulais pas déranger…Les masques, tu connaissais. Moi, je t'ai entendu. Je t'ai aidé comme j'ai pu. Cela n'a pas suffit… Que c'est dur à porter ! Tu me manques tant, Jean-Christophe ! A ta mort, je suis allée respirer ton odeur dans les draps de ton lit comme une mère l'aurait fait avec un fils. C'est tout ce qui me restait de toi, comme pour m'en imprégner pour le restant de mes jours. Certains ont dit : « Il a choisi » ; d'autres : « Quel gâchis ! ». « Responsables, mais pas coupables » ! Cette phrase leur va si bien ! Pour moi, tu vivras toujours dans mon cœur et dans mon âme. Garde-moi une place à tes côtés. Aimez-vous, bon sang ! Dites-le ! Aimez vos enfants ! « L'Amour est source de toute vie ».Sans amour, on meurt sans tarder.Petit frère, tu as décidé un jour de me quitter, moi qui t'aimais tant…C'était un jour froid et pluvieux, un jour de fin d'automne. La bruine se mêlait à la brume. Le temps était bas et triste. Comment aurais-tu pu résister à la mort ? Elle t'appelait si fort depuis tellement longtemps…On dit que les enfants non désirés mettent fin à leur jour tôt ou tard, d'une manière ou d'une autre. Non prévu au programme, tu es arrivé un jour de septembre 1970. Moi, du haut de mes 9 ans, je t'admirais, tout en ayant peur de ce nourrisson qui semblait si fragile…Oh fragile, tu l'étais. Tu le resteras tout le peu de ta vie.Nos rapports étaient forts et tendres. Rapports fraternels, rapports maternels ; je me suis tant occupée de toi ! Nous étions complices. Rapport charnel aussi ; j'avais besoin de te sentir vivre, de t'embrasser, de te prendre dans mes bras malgré la pudeur qui nous embarrassait parfois. « Chez ces gens-là, Monsieur…çà ne se fait pas ». Tu aimais Jeff Buckley, Michel Pettruciani qui t'a rejoint d'où l'on ne revient pas. Tu adorais le cinéma, amoureux de l'univers de Tim Burton, des frères Cohen ou de Kusturicka. Tu m'as fait découvrir tant de merveilleux films. Mais la vie n'est pa du cinéma. Quand l'amour vient à manquer, on va le chercher où l'on peut… Tu ne me voyais plus. Tes repères avaient disparu. Tu étais perdu. Plus de mère, plus de père ; éloignés la grande sœur, le grand frère. Tu criais à l'Amour. Mais tes cris restaient silencieux. Tu ne voulais pas déranger…Les masques, tu connaissais. Moi, je t'ai entendu. Je t'ai aidé comme j'ai pu. Cela n'a pas suffit… Que c'est dur à porter ! Tu me manques tant, Jean-Christophe ! A ta mort, je suis allée respirer ton odeur dans les draps de ton lit comme une mère l'aurait fait avec un fils. C'est tout ce qui me restait de toi, comme pour m'en imprégner pour le restant de mes jours. Certains ont dit : « Il a choisi » ; d'autres : « Quel gâchis ! ». « Responsables, mais pas coupables » ! Cette phrase leur va si bien ! Pour moi, tu vivras toujours dans mon cœur et dans mon âme. Garde-moi une place à tes côtés. Aimez-vous, bon sang ! Dites-le ! Aimez vos enfants ! « L'Amour est source de toute vie ».Sans amour, on meurt sans tarder.

aimer il n y a que ça de vrai,le reste n'est rien,ton texte est tres poignant,perdre un etre cher est toujours une experience tres douleureuse,lorsqu'il s'agit de suicide on est tous responsable quelque part,d'avoir failli,de ne pas avoir fait preuve de comprehension,de ne pas avoir fait preuve d'amour tout simplement,que ton cri soit entendu sur terre et aux cieux,avec toi de tout mon coeur.amitiés


#4 LeSlovène

LeSlovène

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Posté 15 octobre 2007 - 07:23

.



je lis et je comprends tout.






ci-dessous, c'est un texte écrit un matin juste avant Noel. Mais qui peut se lire chaque matin de notre vie....... .




Jour '' J ''

lâchez vous ce soir, dites le haut et fort, ou dans la douceur, selon votre humeur,... ou s'il vous en coûte encore: écrivez le, .......quelque soit la circonstance, ....le lieu, ....la raison, ...sans honte et sans pudeur, et l'échange n'en sera que plus beau,
la trace laissée n'en sera que plus forte......

Tout est souvent fait dans l'urgence, faute de temps,
...mais il y a urgence à prendre le temps nécessaire,

... pour dire les mots qu'il faut !!


A toujours remettre au lendemain,
je passais à côté de l’essentiel................

J’avais pris l’habitude de le cotoyer, très souvent. Sa venue me procurait toujours bien être et réconfort, mais à quoi bon le lui dire. Cela me semblait évident, on étale pas ses sentiments, ….par retenue, …..par pudeur. On avisera demain, quand on se reverra,…. il sera encore temps.

….et il arrive parfois qu’il n’y ait pas de lendemain, parce que la vie est ainsi faite !

Qui a-t-il de plus beau et de plus réconfortant que de savoir que quelqu’un vous aime, ou tout simplement vous apprécie. Alors pourquoi ne pas lui dire votre sentiment....…

Y penser ne prend pas beaucoup de temps,
…....................................le dire, encore moins………











Les Mots qu'il faut ....




Qu’en ce soir de Noël
Aucune ombre rebelle
Ne vienne ternir un plaisir simple,
Celui de pouvoir s’asseoir
A côté de ceux que l’on aime.

De l'aube naissante
A la fin du jour,
Nous ne sommes que d'un seul voyage
Et nous quitterons bientôt,

Alors profitons de ce court instant
A l'échelle du temps,
Avant qu'un beau matin
Il ne soit trop tard,

Pour dire à ceux qu’on aime
Les mots qu'il faut…………………..













unSlovènequi passe...........

#5 Brumes1

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  • Une phrase ::"Laissez-moi seule juger de ce qui m'aide à vivre" - Paul Eluard

Posté 15 octobre 2007 - 04:39

Heureusement Choupinette que tous ceux qui n'ont pas été désirés choisissent la vie. Mais il y a mille façons d'accélérer le processus vers la mort avant le suicide. Oui, il faut vivre avec son histoire et faire en sorte de la déposer près de nous pour qu'elle ne soit pas trop lourde et qu'elle nous permette d'avancer, ce qui n'est pas toujours facile. Je préfèrerais dire s'en servir, en tirer des leçons pour ne pas refaire les mêmes erreurs. C'est ce que j'ai essayé de faire.

Angelheart, oui sans amour, on est rien. "L'Amour est source de toute vie". Et quand on échoue, car on pense avoir échoué, on est rempli d'une très grande culpabilité qui nous suit jusqu'à la fin. Même si c'est une histoire familiale toute entière, la perte d'un frère de cette façon là est dramatique et insurmontable quelque part...Merci de tes mots.

Le Slovène, mille mercis pour ton post et ton poème. Il ne faut pas remettre à demain ce que l'on peut dire pour soulager, encourager, aimer. Les choses sont simples en fait mais notre vie les complique. "On étale pas ses sentiments par pudeur" est une phrase clé pour mon histoire familiale qui a tellement manqué d'amour. Mon frère l'a payée de sa vie...

Je vous invite à lire "Lettre posthume" qui parle aussi de cette souffrance de ma vie. Je l'ai écrit bien plus tard, en lisant, 8 ans après, le mot laissé par mon frère cadet. Il faut savoir lire entre les lignes car ce texte est rempli de métaphores et de références que seule moi et ses proches pourraient comprendre.

Mille amitiés à vous trois.
Merci.

Brumes1