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[ELYSE]

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http://www.archive-host2.com/membres/up/10...ecimetierre.mp3



Il était gardien de cimetière,
Ouvrant les barrières de fer,
Tôt le matin, et les refermant
Tard le soir, normalement.

Personne n’avait jamais fait attention
A cet homme, à qui on ne donnait d’âge.
Il était aussi furtif et transparent
Qu’un fantôme dans le paysage.

Et pourtant !

Les veuves en chagrin, les filles orphelines,
Sentaient en passant son regard lourd
D’idées un peu plus que coquines.
Malgré ses allures de chapelain
Tout en lui paraissait si balourd !

Et pourtant !

Lorsque la nuit d’un seul coup tombait,
Et que la ronde lune blanche, sur le remblai
Rendait plus longues l’ombre des croix,
On aurait pu apercevoir, ma foi,
L’homme noir, vêtu d’une écharpe de soie
Et d’une chemise à jabot cramoisie,
Passer entre les tombes, une bouteille à la main
Rejoindre près du cyprès, une dame de la bourgeoisie

Et pourtant !

Cette femme, à l’allure si hautaine,
Passait ses jours sur la tombe de son défunt mari,
En pleurs, qu’on auraient pris pour vrais et sa peine
N’échappait à personne, car elle n’était pas tarie !
Oh la belle fidélité d’une femme tant bafouée
Du vivant de son époux, aux amours pressées,
Qui d’un seul coup s’aventurait
En pleine nuit, crier des mots d’amour
Au petit bonhomme noir, qui n’était plus balourd !!!