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Lettre d'amour à une endormie sur Skype

Perfectible mais dun seul jet

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6 réponses à ce sujet

#1 Darkrachid

Darkrachid

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Posté 24 avril 2014 - 01:52

Lettre d'amour à une endormie sur Skype

 

 

Cher amour,

 

Qu'est-ce qu'un grain de sable dans le désert ?

 

           Aussi absurde que cela puisse paraître, j'écris cette lettre en te regardant dormir tout en pensant au jour où cette même créature qui, à cet instant plongée dans ses songes, recevra au présent des mots du passé destinés au futur. Qu'est-ce qu'un grain de sable dans l'univers, ou une étoile morte, il y a des milliers d'années et dont on observe encore la lumière ? Il est 6h du matin et je vois des étoiles disparaître, mourir dans le cadrant de ma fenêtre, alors qu'elles apparaissent seulement à six heures de décalage horaire dans le ciel qui, en guise de voûte, couvre ta beauté sans même que tu ne t'en rendes compte. Elles renaissent alors qu'elles n'existent plus, ces drôles d'étoiles. Nous ont-elles vus naître ? Nous ont-elles vus nous aimer ? Six milliards d'êtres humains fourmillent sous leur lueur sans véritablement s'en rendre compte et nous nous sommes rencontrés. Une rencontre et quelle rencontre ! aussi improbable qu'une de ces étoiles disparues que l'on toucherait du doigt. Deux notes, une dièse et l'autre bémol qui, si géniales et prodigieuses, qu'elles auraient échappé à Mozart en personne, quand il composa Le mariage de Figaro. Ainsi nous sonnâmes au diapason d'un amour qui n'existait pas encore et dont nous étions déjà les élus au fond de nos âmes. Nous ne pouvions rien faire que le destin n'eût déjà ourdi. Nous ne pouvions que nous aimer et c'est ce qu'on a fait. Le vieil homme que je suis en 2060 et qui lit cette lettre, ému et heureux, en regardant cette étoile fantôme s'éteindre enfin, approuve, sans doute, en pensant à ces millions de souvenirs que nous allons créer. Le temps a autant de sens qu'un grain de sable dans le désert. Seule la vie compte et l'amour lui donne le sens qui lui manque tant. Il est plus de 6h chez moi et minuit passé chez toi, et tu es là, inerte, allongée en chien de fusil sur ton nuage de tissu, je t'écoute insuffler la vie à travers tes narines discrètes, j'imagine un zéphyr caressant les glaciers au bout de l'Antarctique, parce que cette posture reflète non seulement ce que tu es, mais aussi la façon dont j'aime te voir, féline indolence, tu m'attires là où ton regard mène; au pays de l'abondance, femme-enfant que j'aime. Je vois, dans ce doux visage de chérubine, mon passé, mon présent, mon avenir. J'y vois la plus belle fille de l'école, au premier rang, que tous les garçons courtisaient. J'y vois la sœur que je n'ai jamais eue, l'amante de mes vingt ans, la mère qui me sourit, quand je brise mon premier verre, la princesse à la longue chevelure fugitive d'une brise que mon geste fait naître quand je soulève le voile après avoir dit « oui ». J'y vois le printemps de tous les pays, l'été, l'hiver et même l'automne, l'aube orangeâtre d'une savane où rugissent des lionnes, les abysses d'où chantonnent des reflets d'un autre temps. Qu'est-ce qu'une étoile morte dans l'univers ? Qu'est-ce qu'un grain de sable dans le Sahara ? Rien. Qu'est-ce que ton sourire qui s’efface à cet instant sous le fardeau de ton sommeil et qui se redessine l'instant qui suit quand tu lis ces lignes ? Tout. Tu es absolument tout pour moi, le mystère de l'univers et du grain de sable résolu dans les yeux d'une seule entité. J'attends que tu viennes à moi me donner sens, m'honorer de ton existence comme une lumière providentielle qui nimberait mon être. Tout fier, je t'attends comme l'hiver le printemps, toi, mon orgueil, mes mille jeunesses. Je recueille chaque sourire que tu laisses, comme on cueille l'instant présent. Je souhaite que le monde ignorant sache que tu as les plus jolies mains de ce monde. Les miennes seront honorées de les côtoyer. Et un beau jour, je glisserai un anneau en or à l'annulaire gauche d'une de ces merveilles et elle m'appartiendra avec toute la somptuosité qui la prolonge, car au bout de celle-ci se trouve une reine, une impératrice de l'univers, dont les yeux sont des planètes inconnues et dont la chevelure semble avoir été tressée dans de la poussière d'étoile. Son sourire provoque dans mon cœur arctique d'incessantes aurores boréales et son corps est le berceau du monde. Oui, ô monde, écoute l’histoire que je te conte de faits qui t’embellissent. En effet, c'est une femme. Une femme qui donne tout le sens à ce mot dans tous les dictionnaires et dans toutes les langues. Son cœur est une précieuse volière où tournoient de majestueux phénix. Et quand je la vois régner sur tout ce royaume de beauté, je renais de mes âpres cendres, tels les phénix qui brûlent dans son petit cœur aussi fragile qu'une cage en cristal, je renais, je renais, je renais et renais encore, à chaque fois plus flamboyant que jamais ! une partie d'elle nous habite tous, faune et flore, la plus pure et radieuse partie ; l'univers dans lequel je vis et vivrai à jamais. Si tu pouvais seulement voir illuminer ta propre superbe, ma luciole, le délice dont mes yeux osent se délecter aux dépens de mon corps figé d'étonnement, quand ils admirent la fresque de ton assoupissement de naïade enroulée dans sa couette... on dirait un chaton que l'on a envie de nourrir de caresses. Je veux vivre et mourir sous le reflet de cette divine frimousse, je veux crier, pleurer toutes les larmes de mon corps d'une joie incommensurable de te savoir mienne ! pleurer comme jamais, car jamais je n'ai autant aimé. Je veux inhaler ta chevelure, me droguer de la fragrance de ta peau, m'enivrer de tes lèvres généreuses, terrasser tes reins qui ne demandent qu'à se laisser prendre par les miens. Je les prendrai. Comme une tour après mille batailles, tu seras ma reine, j'en fais le serment. Et nous régneront à jamais là où d'autres ont péri ; dans le royaume de la passion. Si tu trouves à mes vers et à ma prose qui se mêlent et déraisonnent une quelconque beauté, sache qu'ils sont beaux justement parce que je te les dédie, avec la plus grande sincérité, animé par l'amour, déchaîné par la passion, déchiré par la distance. C'est dans tout cela que je puise mon inspiration dont tu es la muse. Certes, parfois je m'en amuse, mais dans le but jouissif de t'imaginer sourire, car à chaque sourire, tu bouleverses l'univers, l'absolu, le réel et mon cœur par dessus tout. Je sais que ce n'est plus une surprise, mais je le réitère quand même ; que je t'aime, oui, je t'aime. Sois-en surprise comme je le suis quand tu me le dis, car chaque je t'aime est différent et honore chaque instant d'une saveur d'infini, tel un grain de sable amoureux d'une étoile, en somme. Laisse-moi donc honorer celui-ci ;

JE T'AIME.

 

Chaque seconde qui reste, avant ta venue, est un fardeau d'Atlas et chaque seconde qui passe est une lance que l'on me retire du cœur. Bientôt est un mot qui me fait horreur, car quel que soit le temps qui reste, sans toi il sera toujours trop long. Je regrette toutes mes erreurs, mes maladresses, les épreuves que nous traversons et j'attends comme un enfant à la grille de l'école, cet espace d'un instant, comme un naufragé échoué dans tes bras d’atoll, où j'effacerai le monde et ses contraintes, où converseront nos cœurs, où je ne penserai qu'à exister là où tu existeras et nulle part ailleurs. Je t'aime, mon passé, mon avenir, à présent je suis tien, je t'aime au delà de toute philosophie, toute science ou littérature. Pour toi je réinventerai tout et je t'offrirai ce tout.

 

Et je t'offrirai même bien plus, ma luciole,

Bien plus que mon cœur dans une fiole,

Tous les bateaux de Polnareff dans une bouteille,

Des roses d'automne que le vent balaye,

Je tuerai des dragons et même des fées !

Je déposerai des forêts, des vallons à tes pieds.

Je t'improviserai des poèmes comme à l'instant,

Je t'écrirai des bibles tous les ans,

Je me crèverai les yeux comme Œdipe,

Je brûlerai la terre si tu me quittes !

J'aspirerai tous les nuages à chaque baiser,

Je t'offrirai ma vie chaque matinée,

Je ramperai, les mains dans le dos,

Pour un sourire, pour une caresse,

Je me déguiserai s'il le faut,

Pour qu'à jamais ton ennui cesse,

Je te couvrirai d'or, de diamant, de parure,

Des mille trésors du roi Arthur,

La lune si tu me la demandes,

Des runes magiques de Brocéliande

Des chevauchés dans tes cheveux,

Versailles, le Louvre dans tes yeux,

Je lierai mon avenir dans tes lignes,

Nous mûrirons nos cœurs aux vignes,

Nous mourrons parmi les dieux.

 

 

L'humble serviteur de ton cœur,

Le Cœur d'un certain Darkrachid

 

 

©



#2 M. de Saint-Michel

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Posté 24 avril 2014 - 10:29

Si après cette flamboyante déclaration d'amour fou, l'élue n'est pas conquise, il faut désespérer de tout...

#3 pigloo

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Posté 25 avril 2014 - 01:10

un grain de sable dont l'amour brille comme une étoile et aussi vaste et riche que le monde et ses trésors, dans le temps comme dans l'espace, de rêve ou de réalité........tout y est et pour paraphraser M. de Saint-Michel, si après cette mise à nue des recoins du coeur, la Dulcinée hésite, alors !!!!

une belle lettre d'Amour dont la raison est la passion :)



#4 Darkrachid

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Posté 25 avril 2014 - 08:56

un grain de sable dont l'amour brille comme une étoile et aussi vaste et riche que le monde et ses trésors, dans le temps comme dans l'espace, de rêve ou de réalité........tout y est et pour paraphraser M. de Saint-Michel, si après cette mise à nue des recoins du coeur, la Dulcinée hésite, alors !!!!

une belle lettre d'Amour dont la raison est la passion :)

 

Si après cette flamboyante déclaration d'amour fou, l'élue n'est pas conquise, il faut désespérer de tout...

 

Merci, les amis. ^^ Je suis assez confiant. :) 
"C'est quand il n'y a plus aucun espoir qu'il faut désespérer de rien" - Sénèque. 



#5 Cyraknow

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Posté 25 avril 2014 - 10:37

Un point de vue de femme..

La déclaration est grandiose, magnifique, éclatante, j'en conviens, mais si longue!

 

Je te souhaite de la conquérir, Dark, car on sent la force de ton amour au travers de ces mots;

ce serait triste qu'elle y demeure insensible.



#6 Darkrachid

Darkrachid

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Posté 25 avril 2014 - 10:58

Un point de vue de femme..

La déclaration est grandiose, magnifique, éclatante, j'en conviens, mais si longue!

 

Je te souhaite de la conquérir, Dark, car on sent la force de ton amour au travers de ces mots;

ce serait triste qu'elle y demeure insensible.

Vous avez vu juste ! je suis un romantique à tous les sens du terme, donc je ne peux m’empêcher de tomber dans l'excès. XD
Mais, concernant la dulcinée, elle est déjà conquise... ^^ Ma plume et mon cœur semblent, en ces derniers jours, nimbés de bons augures. J'en remercie le ciel et mes amis qui en sont descendus. :)

Merci pour votre commentaire tant laudatif que constructif.

Amicales salutations,

Dark



#7 le hamster

le hamster

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Posté 31 juillet 2015 - 10:01

Quelle magnifique déclaration que je découvre aujourd'hui. Combien la passion est inspiratrice de la plus belle poésie !
J'espère que ce feu est toujours bien brûlant... Sinon il en restera toujours ce poème inoubliable.
Comme l'écrivait Octavio Paz : «L'amour est la rencontre de deux aerolithes au milieu de l'espace et non pas l'obstination de deux silex qui s'arrachent des baisers crepitants»