Moi aussi, j’aimerais, penser que tout va bien,
Que le monde est charmant, que tout va pour le mieux,
Que c’est bien le comment, qui prévaut au combien
Et que notre futur a l’agrément des dieux ;
Je serais le premier à accueillir la terre
Entière et tous ses maux, à chasser la misère,
A prôner qu’il nous faut des lois égalitaires
Et pour tous ceux qui souffrent, à passer des rosaires ;
Je noircirais des pages, avec des anges blancs,
Pour montrer l’univers ensoleillé de vers,
J’écrirais des poèmes aux mots les plus troublants,
Racontant que l’envers, est semblable à l’avers
Je vivrais au présent, ignorant le futur,
Dans une bulle d’aède expurgée de tout mal,
Pensant qu’il n’est besoin d’aucun déléaturs,
Tant tout dans ce pays semble si optimal
Et je serais gentil, avenant et amène,
Clamant un peu partout, toute ma compassion,
Pour tous ceux que la vie, interpelle et malmène,
Heureux de voir mon cœur, avoir cette passion ;
Mais voilà, je regarde où va ce monde fou
Et je le vois sombrer en trois petits côtés,
Un plein d’or et d’argent, où de tout on se fout
Et deux autres qui veulent un bout à grignoter.
Etant de ces derniers et pensant à mes gosses,
Je mets dans mon stylo tout ce qui peut encore,
Leur éviter, les coups, les blessures et les bosses,
Qu’élaborent déjà tous ces mauvais éphores,
En jouant les poètes aux vues d’autre planète
Et en hypothéquant l’avoir de nos gamins,
Sans jamais se soucier de ce qui nous inquiète
Et de ce qu’il y a, au bout de leur chemin,
Ne voyant que l’image, de leur propre voyage…
Moietmoi Août 2014