16 réponses à ce sujet

[M. de Saint-Michel]

QUID NOVI SUB SOLE s'exclame le poète
et son sourire fait vaciller les songes
chavirer les paroles sur quoi repose l'Histoire
Mais déjà il a repris sa marche par les sables
de son ombre fidèle accompagné
allant peut-être vers telle ville-mirage
où les banques sont ouvertes jour et nuit
BUSINESS IS BUSINESS voit-il écrit sur les façades
alors que des files de chômeurs font la ronde
autour du Veau d'or
et que les bonheurs à vendre sur les trottoirs d'Internet
lui font risettes et courbettes
Dans chaque vitrine pendues à des crochets
les âmes de l'enfance bavent un sang noirâtre
parmi rubis et diamants cotés en Bourse
pour la plus grande gloire du Maître de céans
EIN VOLK EIN REICH EIN FÜRHER
D'ailleurs un pas après l'autre il avance
droit devant lui
ici ou là qu'importe vraiment
puisque toute errance ne peut être qu'immobile
Comment se laisserait-il prendre au piège
Il ne croit pas au monde et à ses princes
Il n'a foi véritable qu'en cet amour sans concession
qui ne craint les crachats ni la croix
L'AMOR CHE MOVE IL SOLE E L'ALTRE STELLE

[Cyraknow]

Très noir, pessimiste... mais excellemment bien écrit.

Finalement, cet incroyant a tout de même une foi...

Très intéressant, cet ajout de citations en diverses langues; elles sont suffisamment simples pour être comprises par les non-initiés. 

[M. de Saint-Michel]

Très noir, pessimiste... mais excellemment bien écrit.
Finalement, cet incroyant a tout de même une foi...
Très intéressant, cet ajout de citations en diverses langues; elles sont suffisamment simples pour être comprises par les non-initiés.

Merci pour votre commentaire.

En effet, cet "incroyant" a une foi... Chacun de nous croit en une certaine vérité - qui contredit celle d'autrui: il est donc, à la fois, selon le point de vue auquel on se place, croyant ET incroyant...

[pigloo]

il semblerait de prime lecture que la dernière des sentences réponde en quelque sorte à la toute première :

-quoi de neuf sous le soleil ?

- l'Amour qui meut le soleil et les autres étoiles !!!

 

c'est un poème en chemin, passant de "checkpoint?" en état altéré...

 

le poète est dans le poème et en est tout autant l'auteur....

.....

 

j'ai en mémoire un film sci-fi où l'acteur principal, au dehors, lit véritablement ce qui est inscrit "subliminalement" sur tous les supports de communication ( on peut voir des "Obey"..etc) en portant ou otant ses lunettes ( oublié le titre/film ancien)

 

c'est un peu l'impression que me donne aussi votre poème; j'adhère de plus au propos de votre comm' ci-dessus :

 ( la croyance & l'objet de la croyance sont 2 choses différentes) :

 

=> il est dans la nature de l'homme de croire ( même à rien)  / ici, le croyant (à l'objet de sa croyance quelqu'elle soit)

 

=> l'homme choisit l'objet de sa croyance ( ce peut être le rejet de celle d'autrui, ce n'en est pas moins une croyance, càd une chose à laquelle on accorde crédit) / ici, l'être qui se dit croyant ou incroyant => libre arbitre

**********

.....

 

la présence des sentences ajoute à l'atmosphère tout ce qu'elles portent en elles, altérant l'ambiance et obligeant le poète-phare à

dire à voix haute des vers sévères là où toutes vertus tues

 

je pensais aussi  que vous remontiez le cours du temps ( chaque citation étant une sorte de sas )

 

au final, diatribe verlibrée calibrée pour toucher sa cible...

c'est une plume, c'est une flêche tirée depuis l'arcade sourcilière...

*******

 

superbe mise en contraste de :

 

"puisque toute errance ne peut être qu'immobile"

& 

 

 

 

L'AMOR CHE MOVE IL SOLE E L'ALTRE STELLE

 

art-dante est la fin

******

bravo & merci M. de Saint-Michel

[M. de Saint-Michel]

il semblerait de prime lecture que la dernière des sentences réponde en quelque sorte à la toute première :
-quoi de neuf sous le soleil ?
- l'Amour qui meut le soleil et les autres étoiles !!!
 
c'est un poème en chemin, passant de "checkpoint?" en état altéré...
 
le poète est dans le poème et en est tout autant l'auteur....
.....
 
j'ai en mémoire un film sci-fi où l'acteur principal, au dehors, lit véritablement ce qui est inscrit "subliminalement" sur tous les supports de communication ( on peut voir des "Obey"..etc) en portant ou otant ses lunettes ( oublié le titre/film ancien)
 
c'est un peu l'impression que me donne aussi votre poème; j'adhère de plus au propos de votre comm' ci-dessus :
 ( la croyance & l'objet de la croyance sont 2 choses différentes) :
 
=> il est dans la nature de l'homme de croire ( même à rien)  / ici, le croyant (à l'objet de sa croyance quelqu'elle soit)
 
=> l'homme choisit l'objet de sa croyance ( ce peut être le rejet de celle d'autrui, c'en est pas moins une croyance, càd une chose à laquelle on accorde crédit) / ici, l'être qui se dit croyant ou incroyant => libre arbitre
**********
.....
 
la présence des sentences ajoute à l'atmosphère tout ce qu'elles portent en elles, altérant l'ambiance et obligeant le poète-phare à
dire à voix haute des vers sévères là où toutes vertus tues
 
je pensais aussi  que vous remontiez le cours du temps ( chaque citation étant une sorte de sas )
 
au final, diatribe verlibrée calibrée pour toucher sa cible...
c'est une plume, c'est une flêche tirée depuis l'arcade sourcilière...
*******
 
superbe mise en contraste de :
 
"puisque toute errance ne peut être qu'immobile"
& 
 
 
 
L'AMOR CHE MOVE IL SOLE E L'ALTRE STELLE
 
art-dante est la fin
******
bravo & merci M. de Saint-Michel

Votre analyse est, comme toujours, superfine et riche d'une pluralité de sens! Vous me faites, en partie, redécouvrir et re-lire mon poème, tant il est vrai qu'un texte, d'une certaine façon, échappe à son auteur - excède ce à quoi il avait strictement pensé en l'écrivant... (N'est-ce pas là ce qui fait la force et la beauté de cette chose mystérieuse qu'on appelle "Poésie"?)

Un grand merci à vous, cher pigloo!!

[pigloo]

on pourrait, d'autre part, voir en votre poème, ces 3 mouvements successifs

que sont :

 

_la prise de conscience du besoin 

et l'attirance des choses qui brillent ( soleil doré ) :

 

 

 

QUID NOVI SUB SOLE s'exclame le poète
et son sourire fait vaciller les songes
chavirer les paroles sur quoi repose l'Histoire
Mais déjà il a repris sa marche par les sables
de son ombre fidèle accompagné
allant peut-être vers telle ville-mirage
où les banques sont ouvertes jour et nuit

 

....

_l'épuisement total des possibilités que l'être portait en lui,

 ici sous la forme de ses désirs

 

 

BUSINESS IS BUSINESS voit-il écrit sur les façades
alors que des files de chômeurs font la ronde
autour du Veau d'or
et que les bonheurs à vendre sur les trottoirs d'Internet
lui font risettes et courbettes
Dans chaque vitrine pendues à des crochets
les âmes de l'enfance bavent un sang noirâtre 
parmi rubis et diamants cotés en Bourse
pour la plus grande gloire du Maître de céans

 

de suite, cette impression de vide essentiel qui sursoit 

aux volutes mensongères des artifices qui durent si peu

mais vous consument tant

 

l'être vidé, enserré dans cette sorte d'uniformisation de tous les existants

( le "ein...ein...ein...")

 

 

EIN VOLK EIN REICH EIN FÜRHER 
D'ailleurs un pas après l'autre il avance
droit devant lui
ici ou là qu'importe vraiment 
puisque toute errance ne peut être qu'immobile
Comment se laisserait-il prendre au piège
Il ne croit pas au monde et à ses princes

 

_enfin, la réintégration qui survient après l'extrême  

consumérisme...=( brûler par le feu Or du Soleil )

 

 

Il n'a foi véritable qu'en cet amour sans concession
qui ne craint les crachats ni la croix

 

l'être, à nouveau perçoit la poésie de l'existence et se met à vouloir

Or, vouloir c'est désirer

et pas de désir sans un tout premier mouvement intérieur de l'Amour...

celui-là même qui meut le Soleil et les autres étoiles...de nos univers respectifs.

 

 

L'AMOR CHE MOVE IL SOLE E L'ALTRE STELLE 

 

 

**************

 

comme un parcours poétique où l'on s'initie à passer outre tout ce qui brille pour ne plus voir

que la pire des incroyance est de ne pas croire à la force de l'Amour

 

( selon certains récits anciens, on promettait à celle dont le bleu des yeux se confondait

avec l'azur des cieux...la lune, le combat contre les dragons.....etc !!!!!!!!!!+!!!!!

On voit bien ici que le premier moteur est l'Amour de. )

[Julien Hoquet]

Voilà une description bien sarcastique de la vie moderne mais combien vraie. Et toujours avec beaucoup d'érudition, M.de St-Michel. C'est vrai que ''toute errance est immobile'' parce qu'elle est sans but, par définition. En conclusion, ce poète semble avoir trouvé sa bonne étoile ''en cet amour sans concession''? Alors il retrouvera sa route. Moi, io credo/ ich vertraue/ i trust/ en l'Amour.  

[M. de Saint-Michel]

on pourrait, d'autre part, voir en votre poème, ces 3 mouvements successifs
que sont :
 
_la prise de conscience du besoin 
et l'attirance des choses qui brillent ( soleil doré ) :
 
 
 
QUID NOVI SUB SOLE s'exclame le poète
et son sourire fait vaciller les songes
chavirer les paroles sur quoi repose l'Histoire
Mais déjà il a repris sa marche par les sables
de son ombre fidèle accompagné
allant peut-être vers telle ville-mirage
où les banques sont ouvertes jour et nuit
 
....
_l'épuisement total des possibilités que l'être portait en lui,
 ici sous la forme de ses désirs
 
 
BUSINESS IS BUSINESS voit-il écrit sur les façades
alors que des files de chômeurs font la ronde
autour du Veau d'or
et que les bonheurs à vendre sur les trottoirs d'Internet
lui font risettes et courbettes
Dans chaque vitrine pendues à des crochets
les âmes de l'enfance bavent un sang noirâtre 
parmi rubis et diamants cotés en Bourse
pour la plus grande gloire du Maître de céans
 
de suite, cette impression de vide essentiel qui sursoit 
aux volutes mensongères des artifices qui durent si peu
mais vous consument tant
 
l'être vidé, enserré dans cette sorte d'uniformisation de tous les existants
( le "ein...ein...ein...")
 
 
EIN VOLK EIN REICH EIN FÜRHER 
D'ailleurs un pas après l'autre il avance
droit devant lui
ici ou là qu'importe vraiment 
puisque toute errance ne peut être qu'immobile
Comment se laisserait-il prendre au piège
Il ne croit pas au monde et à ses princes
 
_enfin, la réintégration qui survient après l'extrême  
consumérisme...=( brûler par le feu Or du Soleil )
 
 
Il n'a foi véritable qu'en cet amour sans concession
qui ne craint les crachats ni la croix
 
l'être, à nouveau perçoit la poésie de l'existence et se met à vouloir
Or, vouloir c'est désirer
et pas de désir sans un tout premier mouvement intérieur de l'Amour...
celui-là même qui meut le Soleil et les autres étoiles...de nos univers respectifs.
 
 
L'AMOR CHE MOVE IL SOLE E L'ALTRE STELLE 
 
 
**************
 
comme un parcours poétique où l'on s'initie à passer outre tout ce qui brille pour ne plus voir
que la pire des incroyance est de ne pas croire à la force de l'Amour
 
( selon certains récits anciens, on promettait à celle dont le bleu des yeux se confondait
avec l'azur des cieux...la lune, le combat contre les dragons.....etc !!!!!!!!!!+!!!!!
On voit bien ici que le premier moteur est l'Amour de. )

Un décryptage où s'allient poésie et philosophie! Un (nouveau) grand merci!!

[M. de Saint-Michel]

Voilà une description bien sarcastique de la vie moderne mais combien vraie. Et toujours avec beaucoup d'érudition, M.de St-Michel. C'est vrai que ''toute errance est immobile'' parce qu'elle est sans but, par définition. En conclusion, ce poète semble avoir trouvé sa bonne étoile ''en cet amour sans concession''? Alors il retrouvera sa route. Moi, io credo/ ich vertraue/ i trust/ en l'Amour.

Ce qui frappe, en effet, dans notre monde, c'est son absence totale de repères - de valeurs authentiques (hormis, bien sûr, sa "valeur" unique, son vrai dieu: l'Argent...)
Merci pour votre commentaire et bravo pour votre déclaration finale à laquelle, vous vous en doutez bien, j'adhère...

[FlorentM]

Merci M. de Saint-Michel pour cette peinture aux cinq couleurs-langues, portrait sans concession du monde moderne, dont la puissante érudition de votre plume exhibe les contradictions et dépeint la bassesse d'une lumière noire... laissant cependant deviner, comme un songe lointain mais pas encore disparu, quelques lambeaux d'espoir. Car voir la réalité en face, dans toute sa cruauté et ses incohérences, peut être un premier pas vers l'abandon des chaines que nous avons nous-mêmes forgées pour nous asservir. Comme souvent chez vous, j'aime beaucoup la sombre beauté de vos vers dont la terrible noirceur esquisse, en creux, un possible renouveau.

[M. de Saint-Michel]

"Pour rencontrer l'espérance, il faut être allé au-delà du désespoir" a écrit Bernanos. Cette phrase (que j'aime particulièrement) pourrait servir d'exergue à mon poème.
Vous avez bien compris, en effet, qu'il faut voir le réel tel qu'il est - dans toute sa noirceur - si l'on veut pouvoir lui opposer une lumière qui ne soit pas simple illusion, pure songerie sentimentale...

Merci beaucoup pour votre commentaire toujours si sensible et pénétrant!

[Selphie]

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[M. de Saint-Michel]

blanc noir.jpg

On ne peut plus vrai!

Merci à vous.

[Picotto]

j'ai beaucoup aimé l'ensemble de texte, et ne peux hélas ajouté grand chose à ce qui a été dit, et fort justement par ailleurs, mais j'ai vraiment été très touché par le vers "Puisque toute errance ne peut être qu'immobile", tant de reflets dans un même vers, servi par le travail des vers déjà lus au début du texte, et qui sert d'autant plus la suite.

Amicalement

[M. de Saint-Michel]

j'ai beaucoup aimé l'ensemble de texte, et ne peux hélas ajouté grand chose à ce qui a été dit, et fort justement par ailleurs, mais j'ai vraiment été très touché par le vers "Puisque toute errance ne peut être qu'immobile", tant de reflets dans un même vers, servi par le travail des vers déjà lus au début du texte, et qui sert d'autant plus la suite.
Amicalement

Très touché par vos paroles... Merci.

[Dad Allaoua]

La recherche de la vérité nous condamne à l'errance

Bonne soirée

Amitié

[M. de Saint-Michel]

La recherche de la vérité nous condamne à l'errance
Bonne soirée
Amitié

L'essentiel est de la rechercher.
Cordialement.