44 réponses à ce sujet

[M. de Saint-Michel]

... Le destin: un bloc de marbre froid.

... Le ciel anthracite traverse les corps, imprègne les viscères, plonge là où il n'y a rien.

... Longue, interminable marche - la plus éphémère qui soit, ici même, sous l'absence de tout soleil.

... Vivre?

... Au coin de la rue, une dune: derrière la dune, une autre rue au bout de laquelle se dresse une autre dune: jeu cruel, jeu sans fin.

... Les yeux, ouverts ou fermés, s'écrasent contre l'oubli.

... Le bonheur est au pays d'enfance: loin - infiniment.

... D'ailleurs, le dernier arbre (dont les ramures touchaient l'azur) est mort et ce vieil homme qui le regarde perd peu à peu la raison.

... Solitude grise des passants, claquemurés en eux-mêmes.

... Que faire?

... Chaque semaine est une poignée de secondes; chaque seconde, une avalanche de siècles.

... Quand les mots ne correspondent plus aux choses, parler roule au silence des cimetières.

... L'air a cette moiteur des corps en agonie.

... Masque, où est ton visage?

... Le grand sphinx repose dans la dérisoire éternité des sables - dans l'ignorance du Dieu qui sauve...

[M. de Saint-Michel]

chaque jour est une avalanche de l'an 2000

Chaque jour nous mourons un peu plus...

[Victorugueux]

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé...Lamartine

 

Ce à quoi... Je rajoute: Un bon sourire suffit à éclairer une vie...

[M. de Saint-Michel]

chaque jour nous mourrons un peu plus de la bétise des autres.

Également...

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé...Lamartine
 
Ce à quoi... Je rajoute: Un bon sourire suffit à éclairer une vie...

Ce n'est pas faux...

[Hattie]

J'aime beaucoup ce style sous forme de questionnements, et d'étapes.

 

La question fondamentale '' Vivre ? '' assortie de " Que faire ? '' pose les faces d'un même être

    ce en quoi l'inversion " Masque, où est ton visage '' préfigure (avec et sans jeu de mots)

            ce que nous       sommes

 

 

Rien est une affaire extrêmement complexe, en suspension de tout

[Diane]

Le tragique et son inéluctabilté sont infiniment bien rendus . On ressent toute l"impuissance humaine.

[M. de Saint-Michel]

J'aime beaucoup ce style sous forme de questionnements, et d'étapes.
 
La question fondamentale '' Vivre ? '' assortie de " Que faire ? '' pose les faces d'un même être
    ce en quoi l'inversion " Masque, où est ton visage '' préfigure (avec et sans jeu de mots)
            ce que nous       sommes
 
 
Rien est une affaire extrêmement complexe, en suspension de tout

Qui sommes-nous? Nous ne sommes rien...

Merci beaucoup pour votre commentaire éclairant.

Le tragique et son inéluctabilté sont infiniment bien rendus . On ressent toute l"impuissance humaine.

C'est bien ce que j'ai essayé d'exprimer...
Merci bien.

[FlorentM]

Quand la lumière n'est qu'un masque sur l'égo qui s'emplit d'ombre... quand le noir n'est plus son absence mais l'état même de toutes chose, dévorant peu à peu quelques bribes d'illusions de vie... quand le temps lui-même s'affaisse et contemple tristement son œuvre, ne rêvant, à son image, que de s'éteindre... alors il ne reste que la Poésie pour saisir obstinément la terrible beauté d'un dessein universel.

 

Merci M. de Saint-Michel pour ce poème dont la liberté des vers aux rythmes savamment tourmentés souligne par contraste l'oppression spirituelle qu'il dessine !

[Victorugueux]

Pour vous répondre simplement

L'idée de ce destin qui nous soit commun

C'est une chose qui est devenue rare

Dans ce monde d'atomisation des individus

 

Comment croire en des lendemains

Dans un monde qui oublie l'humain

Déjà ne pas faire de l'autre un ennemi

Et croire en un monde meilleur et partagé

[M. de Saint-Michel]

Pour vous répondre simplement
L'idée de ce destin qui nous soit commun
C'est une chose qui est devenue rare
Dans ce monde d'atomisation des individus
 
Comment croire en des lendemains
Dans un monde qui oublie l'humain
Déjà ne pas faire de l'autre un ennemi
Et croire en un monde meilleur et partagé

Il est vrai que, dans notre monde, l'individu se retrouve seul face à lui-même - et face à sa propre mort...

[M. de Saint-Michel]

Quand la lumière n'est qu'un masque sur l'égo qui s'emplit d'ombre... quand le noir n'est plus son absence mais l'état même de toutes chose, dévorant peu à peu quelques bribes d'illusions de vie... quand le temps lui-même s'affaisse et contemple tristement son œuvre, ne rêvant, à son image, que de s'éteindre... alors il ne reste que la Poésie pour saisir obstinément la terrible beauté d'un dessein universel.
 
Merci M. de Saint-Michel pour ce poème dont la liberté des vers aux rythmes savamment tourmentés souligne par contraste l'oppression spirituelle qu'il dessine !

Merci surtout à vous de vous être si bien "glissé" dans la substance même de mon texte et d'y avoir été sensible!
La fin de votre commentaire me fait ressouvenir d'un vers de Baudelaire: "Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or." La Poésie, en effet, permet d'extraire une certaine beauté des ténèbres qui sont nôtres - ou de transformer, alchimiquement, ces dernières en lueurs, sinon en lumières.

[M.KISSINE]

Merci

 

Quelle angoisse terrible que vivre...

 

Je laisse cette question "Masque, où est ton visage ?" eu égard à votre avatar - sourires

et, avant d'y revenir dès que possible, partager ces quelques vers ensoleillés de Victor Hugo... saluant cette fraîcheur de l'enfance voisinant avec des textes dont je ne finis pas de questionner les maux cachés (et je vis au-dessus de ma tête un point noir...)

 

 

Dieu fait les questions pour que l'enfant réponde.

" Les deux bêtes les plus gracieuses du monde,
Le chat et la souris, se haïssent. Pourquoi ?
Explique-moi cela, Jeanne. " Non sans effroi
Devant l'énormité de l'ombre et du mystère,
Jeanne se mit à rire. " Eh bien ? - Petit grand-père,
je ne sais pas. jouons. " Et Jeanne repartit :
" Vois-tu, le chat c'est gros, la souris c'est petit.
- Eh bien ? " Et Jeanne alors, en se grattant la tête,
Reprit : " Si la souris était la grosse bête,
À moins que le bon Dieu là-haut ne se fâchât,
Ce serait la souris qui mangerait le chat. "

 

Hugo

[M. de Saint-Michel]

Merci
 
Quelle angoisse terrible que vivre...
 
Je laisse cette question "Masque, où est ton visage ?" eu égard à votre avatar - sourires
et, avant d'y revenir dès que possible, partager ces quelques vers ensoleillés de Victor Hugo... saluant cette fraîcheur de l'enfance voisinant avec des textes dont je ne finis pas de questionner les maux cachés (et je vis au-dessus de ma tête un point noir...)
 
 
Dieu fait les questions pour que l'enfant réponde.
" Les deux bêtes les plus gracieuses du monde,
Le chat et la souris, se haïssent. Pourquoi ?
Explique-moi cela, Jeanne. " Non sans effroi
Devant l'énormité de l'ombre et du mystère,
Jeanne se mit à rire. " Eh bien ? - Petit grand-père,
je ne sais pas. jouons. " Et Jeanne repartit :
" Vois-tu, le chat c'est gros, la souris c'est petit.
- Eh bien ? " Et Jeanne alors, en se grattant la tête,
Reprit : " Si la souris était la grosse bête,
À moins que le bon Dieu là-haut ne se fâchât,
Ce serait la souris qui mangerait le chat. "


 
Hugo

Merci à vous - et pour les vers de Hugo.

(Pour ce qui est du "masque" et du "visage": je crois que nous portons tous un masque (social) et que nous ne montrons jamais - ou fort rarement - notre vrai visage... Et je crois même que ce vrai visage, nous le cachons à notre propre regard, refusant ainsi de nous voir tels que nous sommes vraiment...)

[M.KISSINE]

Que de questions insaisissables, vivre

pour quoi pour qui

contre quoi

jusqu'où

que faire

 

Il me revient ici un bel entretien, en français, avec Krishnamurti, dans "penser le monde"

si le lien passe, et si cela peut vous intéresser, le voici

https://www.youtube....h?v=sT4CzSoqbG4

 

"mais" plus actuel, ce sourire de Michel Serres qui acte que nous avons besoin d'un récit, du je, du nous, du faire, et qui se réjouit de l'immense "c'est à faire"

 

Merci encore, pardon d'être sensiblement hors sujet - mais j'ai grand besoin d'air pour respirer

[Victorugueux]

Et dans quel état J'erre ?

[M. de Saint-Michel]

Que de questions insaisissables, vivre
pour quoi pour qui
contre quoi
jusqu'où
que faire
 
Il me revient ici un bel entretien, en français, avec Krishnamurti, dans "penser le monde"
si le lien passe, et si cela peut vous intéresser, le voici

 
"mais" plus actuel, ce sourire de Michel Serres qui acte que nous avons besoin d'un récit, du je, du nous, du faire, et qui se réjouit de l'immense "c'est à faire"
 
Merci encore, pardon d'être sensiblement hors sujet - mais j'ai grand besoin d'air pour respirer

En effet, voilà de grandes questions "philosophiques" - insolubles, ou, du moins, auxquelles chacun apporte sa réponse personnelle!...
(Et merci pour l'entretien avec K. que je ne manquerai pas de visionner.)

[Victorugueux]

Si tout était facilement résolvable

Ce monde où nous vivons

Il serait parfait, ce n'est pas le cas

 

Heureusement pour nous

La vérité, elle reste un chemin 

Qui est encore à parcourir

[M. de Saint-Michel]

Et dans quel état J'erre ?

Où cours-je?

[Ioscrivo]

Au risque de passer pour un optimiste, je crois que nous avons un destin en commun. Même si des milliards l'ignorent, même si les milliards de richesses nous font l'ignorer.

Nous devons changer de modèle, mettre l'homme et la femme, l'Humain avant tout, avant le matériel, avant l'argent et tout le superflux.

 

Cette réflexion a le mérite de mettre le doigt sur un véritable sujet, universel et dramatique: qui nous sommes et que faisons-nous et pourquoi nous le faisons?

 

La poésie a le mérite de poser des questions et parfois d'apporter des réponses, de susciter au moins une réflexion.

 

Qu'importe si les gens ne le changent pas, la planète va véritablement être bouleversée dans le siècle à venir.

Qu'importe si les gens ne pensent pas, d'autres plus courageux le feront come M de Saint Michel et d'autres auteurs de ce site notamment.

 

Alors s'il vous plait continuez à écrire, je crois que c'est une très belle raison de vivre!

[Victorugueux]

Entièrement d'accord !

mais comment fait-on ?

[M. de Saint-Michel]

Au risque de passer pour un optimiste, je crois que nous avons un destin en commun. Même si des milliards l'ignorent, même si les milliards de richesses nous font l'ignorer.
Nous devons changer de modèle, mettre l'homme et la femme, l'Humain avant tout, avant le matériel, avant l'argent et tout le superflux.
 
Cette réflexion a le mérite de mettre le doigt sur un véritable sujet, universel et dramatique: qui nous sommes et que faisons-nous et pourquoi nous le faisons?
 
La poésie a le mérite de poser des questions et parfois d'apporter des réponses, de susciter au moins une réflexion.
 
Qu'importe si les gens ne le changent pas, la planète va véritablement être bouleversée dans le siècle à venir.
Qu'importe si les gens ne pensent pas, d'autres plus courageux le feront come M de Saint Michel et d'autres auteurs de ce site notamment.
 
Alors s'il vous plait continuez à écrire, je crois que c'est une très belle raison de vivre!

Merci pour ce chaleureux commentaire!
Bien sûr, vous avez raison: en dépit de tout, malgré toutes les ténèbres qui nous encerclent, malgré notre finitude, il faut vivre et savoir que la vie peut être belle et féconde... Le désespoir ne saurait avoir le dernier mot. Le poème le plus sombre n'en conserve pas moins une part de lumière...

[Ioscrivo]

J'en ai marre des pessimistes raleurs menteurs et faineants. Aucune personne n'a besoin d'ordres ou de consignes. C'est pas avec des théories ou des sectes qu'on parviendra à ''animer le monde et les hommes''. La vérité est ailleurs.

 

 

Je crois beaucoup à la main invisible de Smith. Je crois malgré tout l'homme bon malgré ses nombreux vices. Il suffit d'enlever ses oeillères et je crois que le bonheur n'est plus très loin

[M. de Saint-Michel]

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[Victorugueux]

Pour voir grand il faut aussi un grand cœur...

Pour la main invisible elle est très influençable par les divers pouvoirs,

Personnellement je crois à la régulation par des lois contre les monopoles

[Dad Allaoua]

Merci pour ce magnifique écrit

Je t'offre cette citation de Bouddha:

La vie n'est pas un problème à résoudre, mais une vérité à expérimenter

Bonne soirée

Amitiés

[M. de Saint-Michel]

Merci pour ce magnifique écrit
Je t'offre cette citation de Bouddha:
La vie n'est pas un problème à résoudre, mais une vérité à expérimenter
Bonne soirée
Amitiés

Mille mercis.
Cordialement.

[M.KISSINE]

Au risque de passer pour un optimiste, 

 

Un grain de sel ici me démange... Serait-ce un crime, un blasphème presque, aujourd'hui que passer pour un optimiste ?

le "fin-du-mondisme" agit parfois "aussi" comme une doctrine. Libérons-nous un peu, en poésie au moins.

[Victorugueux]

... Le destin: un bloc de marbre froid.
... Le ciel anthracite traverse les corps, imprègne les viscères, plonge là où il n'y a rien.
... Longue, interminable marche - la plus éphémère qui soit, ici même, sous l'absence de tout soleil.
... Vivre?
... Au coin de la rue, une dune: derrière la dune, une autre rue au bout de laquelle se dresse une autre dune: jeu cruel, jeu sans fin.
... Les yeux, ouverts ou fermés, s'écrasent contre l'oubli.
... Le bonheur est au pays d'enfance: loin - infiniment.
... D'ailleurs, le dernier arbre (dont les ramures touchaient l'azur) est mort et ce vieil homme qui le regarde perd peu à peu la raison.
... Solitude grise des passants, claquemurés en eux-mêmes.
... Que faire?
... Chaque semaine est une poignée de secondes; chaque seconde, une avalanche de siècles.
... Quand les mots ne correspondent plus aux choses, parler roule au silence des cimetières.
... L'air a cette moiteur des corps en agonie.
... Masque, où est ton visage?
... Le grand sphinx repose dans la dérisoire éternité des sables

- dans l'ignorance du Dieu qui sauve...

Dites donc monsieur Michel avez vous

un minimum de foi dans L'avenir, Jésus et l'évangile ?

Puis pour le pire, je crois que l'on a déjà vu cela

nos lendemains ne sont pas écrits cela reste ma certitude...

[M. de Saint-Michel]

Dites donc monsieur Michel avez vous
un minimum de foi dans L'avenir, Jésus et l'évangile ?
Puis pour le pire, je crois que l'on a déjà vu cela
nos lendemains ne sont pas écrits cela reste ma certitude...

Foi dans l'avenir? Très, très médiocrement.

Foi dans le Christ? À 100%.

[Victorugueux]

Pourtant je sais et je crois que c'est lié...

Je n'aime pas trop l'idée des fous de l'Apocalypse

Pour lesquels le Christ, il ne reviendrait

qu'après de grosses horreurs, toutes sans rémissions

ça donne des folies en Israël et moi je n'aime pas trop

Vouloir prêcher la haine, cela n'engendre que de la haine