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Mon coeur minus habens...


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#1 Invité_Graphene_*

Invité_Graphene_*
  • Invité

Posté 06 septembre 2015 - 01:48

... Cœur en vacance, pour toujours, histrion des naguères, n’est plus que foutriquet. Freluquet au pain sec, on dit que rassis, desséché, surfant sur l’océan des peines, sur des flots sans partage, il n’a plus de pensées (pensées refoulées comme des frimas gelés) ;

 

et parfois reprenant des souvenirs vacants qui se heurtent en tous sens au sable de la plage, au présent, aux bilboquets du ressac d’ici et là en son sein, il voit et il ressent ce que cela te fait, comme se refluent les sanglots aux frontières de tes mots...

 

D’autres dans un bruit détonnant de bicylindre virago hurlent et foncent sur la jetée. Et tes phrases fusent comme des motos ivres lancées sur de grands couteaux emplissant l’acier bleuté de grands cobras. Contre l’écho rêvé de la main qu’on ne peut saisir, qu’on ne saisira jamais, ou bien fermés contre leurs grés, plaqués comme de tristes continents à la dérive, comme ceux de l’hôtel affichant complet, de ceux qui disent le silence...

 

... Tels des grumeaux de planètes en congé, en grandes vacances, sous les signes ascendants, descendant de nos fronts dans nos horoscopes interstellaires, noyés dans le blanc de nos yeux – où c’est écrit, où cela se rencontre -, les peines, les ressentis, ce que cela peut faire et ce que nos bras ne toucheront jamais...

 

... Le destin, le hasard, tel le requin, le tigre attendant sa proie, la bonite, le phacochère, dans le récif, dans l’herbe haute. Quand tout s’enfuit. Il guette. Et c’est là son costume, et c’est là son suaire. Quand tout s’arrête. Au férié la cassure, la fermeture. Congédiées. Et il n’y a pas d’autres issues...

 

Ainsi coulant et descendant au fin fond des abysses, nos jours bathyscaphes se fissurent et éclatent. Ô pression !

 

Alors moi j’ai mis mon âme et mon cœur en vacances...