Mon panier à vent
Plus léger que mon cœur,
Que les sentiments,
Fait sourire les fleurs
Au bord du chemin.
Libres comme l'air
Les belles se balancent
Envoyant au ciel clair
Leurs parfums intenses
Brodant leur lit vert
De points en satin.
Simple d'exister,
Plus que le roi d'Espagne,
Vers la liberté
Un vieux chien m'accompagne.
Il fait bon dehors.
N'ayant rien à soi
L'esprit qui se promène
Au-dessous du toit
Des étoiles sereines
Éclairant parfois,
Rêve bien plus fort.
L'âge des bruits sensationnels
Ailleurs qu'ici, mène la ronde
Il me semble entendre le ciel
Aimer la paix avec le monde.
J'achèterai tout, dit l'or. Je prendrai tout, dit l'épée. Alexandre Pouchkine
...
Trois deux un non-voeux
Contons, ne comptons pas
Nos desiderata,
Vers quelle préférence
Iront nos grands silences ?
Les petits cailloux blancs
Semés par les enfants
Jamais ne nous ramènent,
Dans la douceur sereine,
Au seuil du beau jardin
Sentant le lavandin
Dont on dit la fortune
Au rayon de la lune.
Il faut grandir encor.
Il faut aimer plus fort
Quand tout est difficile
Alors qu'on se faufile,
Au premier coup de grain,
Sous le joug des devins
Et des marchands de sable.
Ils sont si beaux, ces diables.
Prenez place, poète !
Ce que je nous souhaite
Ne vaut pas un écu.
Hélas je ne sais plus
Si le ciel est utile,
Si la terre est stérile,
Si l'homme, entre les deux,
Par hasard désastreux,
A reconnu la chance
Aux pieds de l'espérance.