Le cent unième poème du bonheur
Centon d'après "les cents poèmes du bonheur" ed. Omnibus
Avec par ordre d'entrée en scène
Charles Guérin, René Char, Anna de Noailles, Cécile Périn,
Arthur Rimbaud, Patrice de la Tour du Pin, Jean Richepin, Valéry Larbaud
Victor Hugo, Albert Samain, Francis Jammes, Fernand Dauphin,
Charles Cros, Georges Rodenbach, Anna de Noailles, Charles-Ferdinand Ramuz
Le soleil brûle, l'air pèse, la terre est chaude
Sur le muet silex de midi.
À l'ombre des volets la chambre s'acclimate.
Qui chanta le premier ? Qu'importe ! On a chanté.
On divague, on se sent aux lèvres un baiser,
Si près d'elle, étendue à mes pieds et frileuse,
Draperie ondulante ou le soleil se plante.
Oh ! Aimes-tu ce jour autant que moi je l'aime.
Souvent ma rêverie errante fait un choix.
Lloydia, debout au seuil que la vigne décore.
Les peupliers au loin s'en vont comme un ruban.
On savoure à longs traits l'immense après midi.
Un oiseau nage dans le ciel.
Alors tout s'avivant sous les lueurs décrues,
La paisible maison respire au jour qui baisse.
Puis plus rien qu'un arbre qui penche.
Je me suis permis une entorse à la règle habituelle de mes centons. J'ai modifié le vers emprunté à Albert Samain, en changeant le prénom Lyda en Lloydia, la muse qui traverse ma vie depuis toujours.