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Joyce Mansour


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3 réponses à ce sujet

#1 Invité_Marcel Faure_*

Invité_Marcel Faure_*
  • Invité

Posté 17 décembre 2016 - 07:15

Joyce Mansour 1928-1986

 

Née en Angleterre, elle a partagée sa vie depuis 1947 entre Paris et Le Caire. À propos de son premier recueil «  cri » publié par Seghers en 1953, André Breton la nomme «  la tubéreuse enfant » Il lui présente de nombreux poètes et, avec eux, elle participe aux activités des surréalistes.

 

Pour Jean-Louis Bédouin la poésie de Joyce Mansour  est « Une puissance à l'image de l'antique terre-mère : c'est parce qu'elle engloutit la graine, qu'elle peut rendre le baiser d'une fleur ardente »

 

Bernard Lavilliers a mis en musique et interprété « saignée » dans son album État d’urgence. Mais il semble s’agir d’un plagiat puisque il s’attribue la paternité du texte. C’est d’ailleurs la thèse que soutien Michel Kemper dans son livre « Les vies liées de Bernard Lavilliers »

 

Esprits Nomades dans un article qui lui est consacré titre : L’ange blasphémateur de la nuit et du sexe.

 

En 1991 Actes Sud a publié ses œuvres complètes.

 

Une notice biographique lui est consacré dans la rubrique « Le territoire poétique »

 

La nuit je suis le vagabond dans le pays du cerveau

Étiré sur la lune en béton

Mon âme respire domptée par le vent

Et par la grande musique des demi-fous

Qui mâchent des pailles en métal lunaire

Et qui volent et qui volent et qui tombent sur ma tête

A corps perdu

Je danse la danse de la vacuité

Je danse sur la neige blanche de mégalomanie

Tandis que toi derrière ta fenêtre sucrée de rage

Tu souilles ton lit de rêves en m'attendant

 

Déchirures (1955)

 

 

Je veux partir

 

Je veux partir sans malle pour le ciel

Mon dégoût m’étouffe car ma langue est pure

Je veux partir loin des femmes aux mains grasses

Qui caressent mes seins nus

Et qui crachent leur urine

Dans ma soupe

Je veux partir sans bruit dans la nuit

Je vais hiberner dans les brumes de l’oubli

Coiffée par un rat

Giflée par le vent

Essayant de croire aux mensonges de mon amant.

 

Rapaces (1960)

 

 

Vois, je suis dégoûté des hommes.

Leurs prières, leurs toisons,

Leur foi, leurs façons,

J’en ai assez de leurs vertus surabondantes,

Court-vêtues

J’en ai assez de leurs carcasses.

Bénis-moi folle lumière qui éclaire les monts célestes

J’aspire à redevenir vide comme l’œil paisible

De l’insomnie.

J’aspire à redevenir astre.

 

Le surréalisme, même 2, (1957)

 

 

Je veux me montrer nue à tes yeux chantants.

Je veux que tu me voies criant de plaisir.

Que mes membres pliés sous un poids trop lourd

Te poussent à des actes impies.

Que les cheveux lisses de ma tête offerte

S'accrochent à tes ongles courbés de fureur.

Que tu te tiennes debout aveugle et croyant

Regardant de haut mon corps déplumé.

 

Cris



#2 M. de Saint-Michel

M. de Saint-Michel

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  • Une phrase ::Je suis quelqu'un pour qui poésie et respiration ne font qu'un.

Posté 17 décembre 2016 - 01:29

Une grande poétesse à la voix éminemment originale!

#3 Victorugueux

Victorugueux

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Posté 17 décembre 2016 - 01:33

Je connaissais son nom comme poète

mais je ne me rappelle pas de l'avoir lue

A mon tour de vous remerciez pour ce post



#4 Invité_Marcel Faure_*

Invité_Marcel Faure_*
  • Invité

Posté 18 décembre 2016 - 07:17

Victorugueux et M de Saint Michel, Merci.