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(anthologie permanente) Pascal Commère, "une salamandre morte, ou peut-être pas"


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Posté 11 janvier 2017 - 09:57

 

Pascal Commère publie Aumailles, aux éditions Les Découvreurs.


ÉCRIT PENSANT À VOUS
PASSANT PRÈS DâUN RUISSEAU

Aussi, pensant à vous, talus je voudrais dire
la petite lumière des villages, à lâentrée, vue dâen bas
et la route, entre les clôtures, qui monte, et lâodeur âcre
des troupeaux â ça prend dâen bas, comme les sources
(toujours dans lâeau une branche noire) talus jâaimerais
écrire de très loin et, de chaque côté, on ne voit
vos bosses que cela et dâautres mes talus, le cou
dâune bête qui enfle entre les fils se penchant,
et lâherbe en graine et grasse â talus est-ce
que ça vous console. Par les petits trous je voudrais
â les bêtes leurs yeux brillants, comme elles passer la tête
aussi où la terre sâouvre, et la poser â est-ce que câest
demander, et ce quâil faut pour voir â ce nâest pas trop,
la petite lumière là-bas, je pense à vous, qui brille.

/

Poème, ballot de pluie, jâai regardé
les bêtes se levant et le taureau qui flaire
vers lâépais â ce qui bouge, ou quâon croirait :
lâherbe un peu rose et rien qui monte des graines,
ce qui est clair, sous la pluie, le ciel
plus foncé au-dessus des fermes.
Et je suis resté, à cause de cela
qui venait des collines un peu plus haut,
à regarder encore. Et la pluie
sâest mise à tomber à verse et jâai marché
où le chemin longtemps sâaccroche aux clôtures,
qui font comme du poil dâhiver et penchent
par endroits â câest une autre saison devant,
je regardais au loin, et presque rien
ou un peu de brume, et je pensais à cela aussi
parce que les graines allaient mûrir avec le vent.
Et rien ne bougeait, et je nây croyais pas.

(Ce qui bouge)

/

Un autre jour sur le canal â on dit
cela ici pour dire le halage :
une salamandre morte, ou peut-être pas
et, quand je la prends dans ma main, elle bouge
très faiblement. Et moi je pense,
dans le monde fragile, à toutes les choses
comme ça presque mortes ou pas encore,
et cela dans le froid remue â ventre étroit,
pâte pleine la couleur prise, le jaune très épais
dans sa propre couleur. Ou câest peut-être
de la bave, ou le gris lentement qui vient,
ciel et cailloux â le froid

(Salamandre)


Pascal Commère, Aumailles, Les Découvreurs, 2016, pp. 39 à 41.

Pascal Commère dans Poezibao :  
bio-bibliographie, annonce parution Annonce de passage dâun dix corsâ¦.., extrait 1, Graminées et Les Commis (parution), extraits 2, ext. 3, ext. 4,

 

 

rLcYirOutis

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