J'avais suivi les traces de l'hiver, un froid à venir.
Je m'étais trouvé face aux murs.
J'avais couru comme un dératé, comme pour fuir. Mais fuir quoi ?
C'était peut-être moi que je devais fuir.
Mais il n'y avait pas de solution. Pas de moyen de m'éloigner de moi.
Il me fallait m'oublier. Mais comment m'oublier ? Aimer quelqu'un, comme en une fuite en avant, un élan suicidaire, ou un plongeon tête la première dans un lac glacé ?
L'hiver était interminable.
Qu'allais-je trouver dans ces eaux glauques et opaques de ma métamorphose éphémère ? Le miroir de ma propre mort ?
J'étais sur la piste des germes du mal.